Cela faisait désormais un mois que le mariage était en cours de préparation. C’était enfin le grand jour. J’appréhendais mon arrivée dans la Grande Salle, au bras de mon père. Emma me coiffait et m’aidait à revêtir ma robe de mariée. Océane aussi, était présente. Elle essayait de me rassurer alors qu’en tant qu’amante, elle devrait tout faire pour m’en empêcher.

– Respire Elena.

– Je ne vais pas y arriver, soufflais-je en panique.

Océane arrêta ce qu’elle était en train de faire pour venir s’installer devant moi et attrapa mes mains dans les siennes. Elle fixa ses yeux bleus incroyables dans les miens.

– Écoute-moi mon amour, il est encore temps de faire marche arrière. Tu as encore le temps de dire non, de refuser ce mariage.

– Il faut être réaliste Océ ! Si j’ai accepté ce mariage, c’est pour l’Empire, pas pour moi. Évidemment que je préférerais me marier avec toi, mais légalement, on n’en a pas le droit. Il faut accepter que je vais épouser un autre, alors que c’est toi que j’aime.

– C’est toi qui décides de toute façon. Je n’ai pas à te dire quoi faire, mon amour.

– Tout ce que je veux, c’est que tu me soutiennes. C’est déjà assez compliqué comme ça pour, en plus, te voir t’éloigner.

– Je te promets de ne pas te laisser tomber. Je te promets de toujours rester présente et d’être là pour toi quand tu en auras besoin.

Emma posa alors le peigne qu’elle avait dans la main et posa ses mains sur mes épaules.

– J’ai fini.

– Merci. Dis-moi, Emma. Est-ce que toi, tu soutiens ma décision ?

– Sincèrement ? Ce Prince, je ne le sens pas. Depuis son arrivée, j’ai un mauvais présentement. Son Royaume existe, je ne peux pas le nier, mais il cache quelque chose. Mais c’est toi qui te maries, pas moi. Et si tu juges que tu peux lui faire confiance, qu’il peut être le mari dont tu as besoin, alors j’accepte. C’est ton choix Elena, pas le mien.

– Merci de m’avoir répondu honnêtement.

– C’est normal, je suis là pour ça. En tout cas, tu es magnifique.

Pour la première fois depuis le début de la préparation, je me regardais dans le miroir. J’étais vêtu d’une robe de mariée blanche en dentelle. Suffisamment discrète et sobre pour une robe d’Impératrice. Pour ce mariage, je n’avais rien voulu d’extravagant. Je gardais ça pour le jour où je me marierais avec Océane. Même pour ma coiffure, Emma était restée sobre. Des tresses, des boucles, des cheveux détachés. La tenue comme la coiffure étaient simples, tout comme l’ensemble du mariage.

– Elena ? Tu es prête ? interpella mon père après ouverture de la porte.

– Je crois oui.

– Quelque chose ne va pas ? Est-ce à cause de tes sentiments pour Océane ?

J’avais fini par tout avouer à mon père. Que ce soient les circonstances de ma rencontre avec Océane, tout ce que ma mère m’avait fait subir pendant mon enfance, mais aussi ma relation amicale avec la Reine Stephania et mon couple avec Océane. Aujourd’hui, comme mon amante et ma meilleure amie, il connaissait le moindre de mes secrets. Je lui faisais autant confiance qu’à elle.

– C’est vrai que ça à un rôle important, mais c’est surtout le fait de me marier avec un homme que je n’aime pas.

– Tu peux encore dire non.

– Je dois le faire, pour l’Empire.

– Dans ce cas, tout est prêt. On attend plus que toi.

– Allons-y. Plus vite ce sera fini, plus vite je pourrais retourner à mes occupations principales.

– On va vous attendre dans la Grande Salle, reprit Emma en emmenant Océane avec elle.

Je pris le temps de respirer calmement avant de rejoindre mon père, qui me tendit son bras. On prit ensemble le chemin jusqu’à la Grande Salle. Nerveux, il essaya de me rassurer tant bien que mal.

– Ça va bien se passer, ma grande. Dis-toi que c’est juste un mariage pour l’Empire et que ton mariage avec Océane viendra un jour.

– C’est déjà ce que je me dis.

– C’est parfait alors, pas besoin d’en faire tout un drame, rigola-t-il.

– Merci d’être revenu, père.

– Ce n’est rien. Prête à entrer dans la fosse aux lions ?

– Plus que jamais.

Rassurée par la présence de mon père à mes côtés, par celle d’Emma et d’Océane qui nous attendait à l’intérieur, je redressais les épaules et souriais, confiante.