Nuit de création (II)
Il alla s’asseoir sur son lit et me fit part de son excitation de montrer ce poème à Tiffany. Il se demandait toutefois si elle allait l’aimer. Moi, je me le suis répondu : oui. J’étais heureux pour lui. J’étais heureux pour eux. Il relu alors son travail et reposa la feuille avant de se coucher, prêt à s’endormir. Il avait travaillé toute la moitié de la nuit, ce n’était pas étonnant qu’il était fatigué.
Il oublia d’éteindre la lumière lorsqu’il ferma les yeux.
Tout fut calme pendant plusieurs minutes. Je regardais par la fenêtre, celle qui est à ta droite.
C’est alors que j’entendis son portable sonner. Je me tournais vers Haroun. Il s’était endormi. La sonnerie continuait. Je regardais qui l’appelait.
C’était Tiffany.
Je réveillai donc mon ami de force pour qu’il puisse répondre. Je le fis tomber du lit. Il se demanda ce qu’il se passait et je lui montrai son portable. Il comprit immédiatement et répondit.
Je le vis garder le silence tout le long. Et je vis son visage devenir très grave. Il me regarda, dit juste ‘‘d’accord, j’arrive’’, et décrocha. Puis il fit, les larmes aux yeux : ‘‘Ils ont découvert notre relation. On va devoir partir d’ici. Maintenant. Question de vie ou de mort.’’
Je le savais. Avant même qu’il ne le dise.
‘‘Je vais me retrouver bien seul’’, je lui répondis. ‘‘Je ne pourrais pas te suivre, et tu le sais.’’
‘‘Et j’en suis profondément désolé, mon ami.’’
‘‘Ne le soit pas. Je sais que tu n’y peux rien.’’
‘‘J’espère pouvoir revenir. Tu pourras alors me suivre. Ou bien j’espère que tu pourras suivre quelqu’un d’autre. Celui que tu attends, par exemple.’’
‘‘Je l’espère aussi. Au revoir.’’
‘‘Et non adieu.’’
Il prit quelques affaires, son poème et partit ainsi de chez lui sans jamais revenir depuis...
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