Chapitre 41

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Le verdict et la sortie du tribunal furent pour le moins chaotiques. Comme avait commencé à le dire la juge avant de se faire couper l’herbe sous le pied par la principale intéressée elle-même, toute l’affaire n’était tenue que par un intérêt compris entre Maxine et Loïc. Cependant le dénouement apparent de l’histoire entre ces deux-là ne sursoyait pas pour autant au verdict de l’affaire. Si Maxine, Loïc et Sarah furent évacués de la salle, la juge tint tout de même à donner ses conclusions. Elle annula la plainte de Loïc mais indiqua qu’elle allait alerter les tutelles de l’établissement de santé pour qu’il réponde sur les approximations à propos des éléments rapportés durant l’audience.

Lucie Baltier accueillit plutôt bien le verdict même si elle regrettait avoir touché du doigt la solution réelle sans être arrivée à la concrétiser.

Ce fut là, la conclusion officielle. Mais en marge de toutes ces jolies volutes de fumée, à la suite de la remarquable entrée en scène de Maxine, elle, Loïc et Sarah furent emmenés par l’homme de la sécurité et quelques-uns de ses collègues arrivés en renfort pour l’occasion, des fois peut-être que l’intruse se transforme en une sorte de Godzilla, dans une pièce fermée du tribunal. Loïc et Sarah avaient été embarqués dans le mouvement pour une raison pas très claire. Lui sûrement parce qu’il avait aidé Maxine à expulser les mots qui lui étaient restés bloqués au fond de la gorge, elle parce qu’elle était simplement à ses côtés et qu’elle n’avait pas protesté.

Maxine avait cessé de pleurer et ne disait plus grand-chose. Un médecin, avant d’être conduit dans cette salle, s’était occupé d’elle alors qu’elle s’était effondrée. Une fois mis au courant de son état, il lui avait injecté un produit en intraveineuse qui l’avait en quelques instants plongée dans une humeur atone.

Loïc qui avait assisté à la scène, détestait la voir se faire traiter ainsi par la gente médicale mais, à cet instant, avait été plutôt soulagé de l’initiative. Il faut dire que lui-même, à ce moment précis, n’était pas en état de gérer Maxine. Il l’aurait fait s’il y avait été contraint et forcé. Ceci dit, à cet instant précis, il était encore en train d’essayer de comprendre les mots qu’avait prononcés sa petite amie en point d’orgue de sa spectaculaire intervention. Tout le monde semblait avoir trouvé géniale, sa déclaration hallucinante. Mais les gens l’avaient-ils vraiment écoutée ?

Sarah un peu plus en retrait, elle, était parfaitement consciente de ce qui venait de se passer. Maxine avait fait du Maxine. Ce truc qui faisait que vous alliez vous retrouver à la détester autant que l’aimer et ce, dans des extrémités qu’il était difficile de se figurer. Et si elle était consciente, c’était surtout que, dans la pièce du tribunal, elle était la plus ancienne victime de la pseudo-terroriste des lieux. Et encore, comme elle l’avait avoué plutôt dans la semaine à Loïc, elle n’avait jamais connu la configuration nouvelle de Maxine. Seule elle, et peut-être lui, étaient conscients du numéro d'équilibriste que venait de réaliser son amie. C’était sans aucun doute, la seconde fois de toute sa vie que Max avait fait cela et de la pire des manières qui soient. La première étant cette improbable et non moins catastrophique visite nocturne à l’appartement de Loïc. Là, dans des circonstances qui méritaient un bouquin pour savoir, comment elle avait su pour la plainte, comment elle avait su pour le lieu et la date de l’audience, comment elle s’était échappée une seconde fois, comment elle s’était transportée ici, elle était venue avec une seule et unique idée en tête, déclarer non pas au monde entier comme ce monde entier sembler le penser, mais à une seule et unique personne qu’elle avait fait ce choix pour elle, Loïc. Et elle venait dans le même temps de lui avouer qu’elle lui avait fait une infidélité. Sarah était pratiquement sûre de savoir son nom, car Maxine n’était pas une infidèle et qu’elle n’avait jamais dit encore à Loïc qu’elle avait rompu avec cet autre. Loïc devait le savoir maintenant, il avait dû remonter de la même manière qu’elle l’avait fait, le cheminement de pensée de Maxine. Et il était confronté à ce choix vertigineux de soit, faire effondrer le monde de la pire calamité que celui-ci n’eût jamais engendré et se sauver lui, soit plonger une nouvelle fois sans garantie aucune que ce serait la dernière, à la rescousse de la personne qu’il ne pourrait jamais sortir de sa tête, de son corps tellement elle allait s’y graver pour l’éternité.

Mais Loïc avait déjà fait son choix. Même s’il n’en dit rien à personne, quand l’équipe médicale revint chercher Maxine pour la ramener à son centre, lui savait parfaitement bien où il devrait aller une fois sorti de ce tribunal.

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