l’âge du déclin
Alors, comment faire son inventaire à l’âge du déclin ? Comment ne pas tourner indéfiniment dans le sol de sa vie métamorphosé en ornière sans perdre jusqu’au sens qui nous fait hommes debout ? « La vieillesse est un naufrage », disait De Gaulle rejoignant en ceci l’amère constatation d’un Malraux dans « Les chênes qu’on abat », genre d’éthique de la disparition. Une grande douleur nous saisit, en même temps qu’un immense respect doublé d’une révolte intime devant cette mort qui, avant de s’emparer de notre être, commence à moissonner consciencieusement les têtes chenues, goût avant-coureur de plus riches agapes. Et Victor Hugo, écrivain de « La Légende des siècles » - pourrait-on mieux connaître le « ton fondamental » du temps ? -, nous dit-il autre chose que le tragique qui traverse l’avant-nuit de toute condition sur Terre ?
« Oh! Quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule!
Les chevaux de la mort se mettent à hennir,
Et sont joyeux, car l'âge éclatant va finir »
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