Dos à la Ville
C’est la marée, non point en la statique mer,
Les chamarrées vagues s'épandent sur la terre.
Un flot d’humains refluent sur la jetée,
Ces badauds d'été, blasés, hébétés,
En quête d’une sereine et paisible hôtesse,
Délaissent Tour-Eiffel, Seine et Paris,
Pour une seconde Lutèce ,
Et sur place sont tout aussi aigris.
Bouchons, klaxons cherchent querelle,
Sur la plage une anarchique foire d’empoigne,
Pour le moindre rayon. Les filles rejoignent
Les garçons sous les bariolées ombrelles,
Roses, bleues et tulipes.
Une antique momie fume sa pipe,
Au détour d’une rue commerçante,
Les marchands s’époumonent d’une voix perçante,
Crêpes, gaufres et glaces,
Se disputent les deniers des marauds,
Mais je leur préfère un bon livarot.
Pavillons, manoirs et palaces,
Vains rivaux de la chapelle aux murs lézardés,
Sa porte rouge cache un secret bien gardé,
Les Cinq croix de Jérusalem.
A la demoiselle qu’il aime,
Un soupirant monnaie un caricaturiste
Un guitariste déploie note et chant,
Un butor dédie le soleil couchant,
Et encore, Ô combien de touristes !
Défilé d’une étonnante ménagerie,
Les unes, en robe fleurie,
Les uns, en chemise ou bien torse nu,
Eux, gorille écarlate ou morse ému,
Elles, mante plate ou lamantin opulent.
Que cesse le boucan des goélands !
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