Les Prétendants d'Europe
Europe un grand tournoi organise à Lisbonne,
Huit prétendants au roi déchu nient la couronne,
Le Graal ardent suscite maintes convoitises,
Leurs passions leurs désirs, la merveilleuse attise,
Tous espèrent saisir l'oreilles de la reine,
Et se précipitent dans la brillante arène.
Bergame abandonne l’audacieuse Atalante,
Argonaute ou héros craint ses traits fatidiques,
Sa lame de chaos, sa chasse méthodique.
Mais prend garde Madone aux pommes flavescentes !
Du royal berceau vient le comte germanois,
Son ambition plus haute que la Tour de fer,
Ses moyens colossaux lui offre le tournoi,
A condition d’expier la descente aux enfers !
L’ours contemple septs astres, le Grand Chariot.
Victorieux du phénix aux desseins impériaux.
Tenace dans les rixes, lutteur aux nerfs d’acier,
Athlétique ascète et rayé matelassier.
La charge lipsienne du taureau cramoisi,
Folie dionysienne et sensuelle ivresse,
Corollaire des effluves de malvoisie.
Rouge de colère dans sa verte jeunesse.
La panthère azur jaillit des bois bavarois,
Car les rêves de sacre envahissent sa tête,
Nulle trêve, elle massacre comme Eris, jette
Ses adversaires en un complet dessaroi.
Suite au déclin de l’empire bleu et grenat,
La cassette attire ces mesquins harpagons,
à la croix génoise et aux barres d’Aragon,
Les tributaires du lutin capitanat.
Voguant vers l’aisée baie, les citoyens bleu-clair,
Fiers dans le combat avec leur rusé corsaire,
Cale emplie de piastres, et d’un royal squelette,
Rose de Lancastre au mât de la goélette.
Le lion rhodanien revient de Turin,
Défait mais vainqueur, rompus mais serein.
Le saint trône en son cœur, la bossue en sa panse,
Loin d’être repu, il fond vers sa récompense.
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