Kharë
Kharë ! Kharë la somptueuse, la mythique, la prodigieuse, le joyau de l’outre sombre. Kharë et ses sorciers hallucinés, ses marchands au verbe haut, toujours prêts à faire affaire à vos dépens, ses palais d’onyx et d’obsidienne, ses rues pavées d’améthyste, ses putains insolentes, ses esclaves de toutes les nations, ses ruelles regorgeant de dangers effroyables et de trésors rutilants !
Kharë et ses sulfureuses prêtresses, des créatures plus ensorcelantes que les potions et les herbes qu’elles brûlent, dont le regard de feu vous fait apercevoir chimères, merveilles et délices.
Kharë et ses maîtres-bourreaux, explorateurs des frontières interdites du spectrum nerveux, qui savent faire chanter, rire, jouir ou pleurer d’une seule pression de leur lame bien placée.
Kharë, éclipsant la cité du beau Fornost-aran lui-même, qui, dit-on, coupa ras sa noire chevelure après avoir posé les yeux sur le Premier Prince, honteux qu’il fût de ne plus être l’image absolue et unique de la Nuit.
Kharë… Et ses pièges mortels, ses énigmes indéchiffrables, ses dédales tortueux. Kharë, la cité des elfes noirs, éternellement plongés dans une nuit sans étoiles. Si tu t’y es aventuré sans y être invité, étranger, sache que tu ne peux déjà plus rebrousser chemin : derrière toi, les sombres couloirs se sont depuis longtemps refermés.
Anonyme ruarg, Le dit des Cours d’Ombre.
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