Jalousie

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Il n’y a pire sentiment que la jalousie. Elle prend souvent deux formes : on jalouse à la fois l’être admiré, et celui qui est l’objet de son attention. Tour à tour, on aimerait prendre les caractéristiques des deux. Dans l’esprit, diverses chimères se forment. On se voit dans les bras du modèle, et on s’imagine également récolter à sa place tous les lauriers : gloire, conquêtes, renommée. Enfin — et c’est le stade ultime, le plus dangereux —, on souhaite que tout cela lui soit enlevé. Qu’il ne subsiste plus que ruine, déshonneur, honte et solitude.

Assassin de formation, acteur par passion, je peux me vanter d’être passé au cours de ma vie par toute la palette des émotions. N’ayant ni nom ni visage, obscur orphelin mutilé et jeté au rebut, j’ai eu très tôt la liberté d’être qui je voulais. Très souvent, j’aime à prendre le rôle du boute-en-train, celui qui fait rire l’assemblée par un bon mot pour faire oublier son visage grêlé. Celui, aussi, du bon samaritain, qui trouve une solution à tous vos problèmes et qui, pour pallier son manque de l’essentiel, se rend ainsi indispensable. J’apprécie de temps à autre celui du sagace général, du bon meneur de guilde qui compense la virilité par l’intelligence. Mais le plus souvent, j’ai joué celui du confident, du meilleur ami. L’ami qui, dans le secret de ses ombres, vous envie. C’est le rôle le plus retors, le plus dangereux, car il se paie très cher.

Nous autres, ædhil, personnifions les sentiments par des archétypes, des symboles que vous appelez « dieux ». Si jalousie était une déesse, ce serait celle à qui j’ai le plus donné. Bien plus qu’à Arawn, roi des abîmes, qu’au père de la guerre, qu’à la déesse du destin ou même qu’à l’Amadán, le fou au sourire vide qui promène sa douleur sur les chemins isolés. Peu de gens savent que c’était à elle à qui je suis voué. Et parmi ceux qui ont cru le deviner, encore moins ont pu le répéter.


*


Sorśa était l’une de nos membres les plus éminents. Au lancer de précision, personne ne l’égalait, et elle était capable de tuer une cible cachée dans un donjon percé d’une seule meurtrière en étant embusquée dans une tour opposée. Elle n’était pas faite pour le combat rapproché, mais parmi nous, peu l’étaient. Notre vocation était celle des ombres, et les ombres sont, par nature, insaisissables. Enfin, surtout, Sorśa était une femelle. Une véritable exception, dans une guilde que j’avais pensée pour être le refuge de mâles maltraités par leurs paires. La plupart d’entre nous arrivaient mutilés, le cœur débordant de haine, et gardaient leur panache toute leur vie. Pourquoi vouer sa vie aux ténèbres, aux contrats qui n’amenaient que risque mortel, sinon ? Ceux qui ne venaient pas me voir d’eux-mêmes, je les ramassais dans les arènes, ou dans les geôles du barsaman. À l’Aleanseelith, c’était la tradition. On ne prend que ceux qui n'ont plus rien à perdre. Na Bruidnë avait voulu sa guilde ainsi : un refuge pour les parias des Vingt-et-un Royaumes, ceux dont plus personne ne veut. Les criminels, les révoltés, les pires rebuts. Sorśa, en dépit de son visage avenant et sa grâce naturelle de jeune elleth, était de ceux-là.

En haute-langue, Sorśa veut dire « lumière ». Oui, on utilise encore ce mot dans deux ou trois langues humaines, de nos jours. C’est aussi un prénom. En général, lorsqu’un nouveau est intronisé dans la guilde, on efface son nom lors d’une cérémonie secrète et on lui en donne un nouveau, qui sera son identité pour tout le reste de sa vie. Il y a des exceptions : Śimrod, par exemple, dont le rôle consistait principalement à accomplir des missions solitaires et lointaines, où il se montrait tel qu’il était. Ou Sorśa. Lorsqu’elle est venue me voir, désireuse d’apprendre les arcanes de l’infiltration auprès d’un maître assassin pour venger son clan, je n’ai pas eu à cœur de lui trouver un nouveau nom. Elle venait d’une Cour de lumière et en portait toutes les caractéristiques : teint éclatant, yeux de diamant, chevelure d’or liquide et joli minois frais comme le printemps. Mais sa haine transcendait tout cela, et c’était tout ce qu’il me fallait. Je vous l’ai dit, j’ai le cœur sur la main. Je ne refuse jamais d’aider celui qui vient me solliciter.

Je savais, pourtant, que sa présence allait provoquer des remous dans nos rangs. Pensez donc, une assemblée de mâles privés de compagnie féminine... La plupart d’entre nous trouvait son bonheur autrement, vous le devinez bien, et détestait les femelles d’autant plus qu’on n’en voyait pas. Pour éviter des querelles qui auraient affaibli ma guilde, j’ai fait appel à des bardes itinérantes, sous prétexte de former mes guerriers aux usages de la Cour en vue de futures missions d’infiltration. C’était une bonne école pour Sorśa également.

Les bardes étant des dames aux mœurs plus libres que leurs consœurs des Cours, et isolées pendant un certain temps avec mes guerriers, des alliances ne tardèrent pas à se former dans le vieux château que j’avais investi pour ma troupe. Je ne les interdis pas, pensant que si des petits naissaient, ils garantiraient une bonne relève. Certaines de ces bardes voulurent rester, et je les acceptais : elles apprirent le métier des armes auprès de leurs époux, tout en les formant, eux, à des disciplines plus artistiques. Pour la première fois, nous formions comme une grande famille, et je commençais à entrevoir le futur de la société ædhel que le fondateur avait rêvée. Une société sans hiérarchie, sans dominant ni dominé. Une société libre qui faisait fi de tous les rites cruels et complexes qui présidaient aux unions dans notre peuple.

Là-dessus, Śimrod revint. C’était le seul membre de la guilde qui ne vivait pas en permanence avec nous, car je le sollicitais beaucoup. C’était mon tueur le plus efficace, et aussi, mon ami d’enfance, le seul à qui je m’ouvrais sur tous les sujets en totale confiance. Mais Śimrod était assez traditionnaliste. Il vit d’un mauvais œil la direction qu’avait pris notre troupe, et me mis en garde.

— Une poignée de femelles pour un bataillon de mâles... tu sais comment ça va se terminer. Ils vont finir par se battre.

Mais je restais aveugle à ses mises en garde. Les femelles étaient connues pour prendre plusieurs mâles, et il y en aurait pour tout le monde.

Encore une fois, Śimrod, avec son irréductible pessimisme, fut plus clairvoyant que moi :

— Pour l’instant, les mâles choisis vivent leur lune de miel et les autres patientent. Mais quand les petits naîtront, les femelles se refuseront et cela créera des dissensions. D’autres voudront se les garder pour leur usage exclusif. Et finalement, on se retrouvera comme aux temps du Mythe, quand les ædhil vivaient dans la forêt et asservissaient leurs sœurs.

— Mes frères sont éduqués, et la vie leur a appris l’endurance. Ils ne se battront pas pour les faveurs d’une femelle.

— Bien sûr que si. Le mythe, encore : rappelle-toi pourquoi nous avons chuté. Pour des femelles, et encore moins belles que nos sœurs !

Malheureusement, Śimrod avait raison, et j’avais tort. Et le remous ne vint pas des bardes, mais de Sorśa. Sorśa, qui, s’identifiant à un guerrier mâle, avait refusé les avances de ceux qui étaient assez courageux pour s’y frotter.

Je lui présentais Śimrod, le seul qu’elle ne connaissait pas. Parmi mes frères de la guilde, Śimrod avait déjà acquis le statut de légende et je le lui présentai en ces termes.

— Voici mon meilleur guerrier. Tu as déjà appris l’infiltration, la musique, le jeu de rôle, les usages des cours et l’art de tuer à distance. Avec lui, tu apprendras le combat rapproché. C’est un as en la matière, digne d’un champion du barsaman.

Śimrod était plutôt frileux. Comme je l’ai dit, il pensait au fond de lui que la place des femelles était partout, sauf sur le champ de bataille. Sa mère avait elle-même été une mercenaire vendant sa lame au plus offrant, en binôme avec son compagnon, avant de tomber sur plus fort qu’elle : un chef de guerre orc qui l’avait gardée captive pendant des lunes. Śimrod était le produit de cette union honteuse. De son sang orc, il avait gardé des idées très arrêtées et une stature plus imposante que la moyenne : il pensait donc que, dès le début, le combat serait inégal.

— Je vais écraser ta petite fleur de printemps en croisant le fer avec elle, bougonna-t-il.

— C’est l’idée. Il faut la rendre inexpugnable, transformer ses pétales en lames.

— Ne crois pas que je lui ferais le moindre cadeau ! Elle sera traitée comme les autres.

— Les femelles ont les os souples et l’esprit solide. N’oublie pas que ce sont elles qui supportent les mâles et mettent au monde les portées !

L’argument fit mouche. Śimrod accepta donc de former Sorśa.

La petite se montra bien courageuse. Même Śimrod, malgré lui, dut reconnaître qu’elle était méritante. Et le jour où elle profita de ses fièvres mâles pour le mettre en difficulté, il lui annonça qu’il n’avait plus rien à lui apprendre :

— C’est bon. Va dire à Ardaxe que ta formation est terminée.

Mais Sorśa voulait plus. Elle demanda à Śimrod de la marquer, comme les initiés du dieu de la guerre le font de leurs disciples.

— Je ne suis pas un initié d’Æriban, déclina Śimrod. Juste un mercenaire dont on loue les services aux plus offrants.

Déçue, Sorśa quitta donc le giron de Śimrod.

Ce dernier paraissait troublé par son expérience, et vivait plus mal ses fièvres que d’habitude. Pourtant, j’accomplissais auprès de lui le travail qu’un aslith opère sur son maître. Privé de mes organes reproducteurs depuis mon plus jeune âge, je n’avais moi-même aucun besoin de ce genre. Mais Śimrod, lui, était un mâle superbe, en pleine possession de ses moyens. Qui plus est, il avait encore son panache.

— Cette maudite queue de fourrure m’a gêné pendant mon combat avec Sorśa, se plaignit-il alors que la caressais, allongé à ses côtés. Et puis avec, je suis trop reconnaissable. La dernière fois, ma cible m’a reconnu à cause d’elle, alors que je portais masque et shynawil.

J’adorais cette fourrure dense et blanche. Lorsqu’il était nu comme c’était le cas sur le moment, son corps sculptural resplendissait comme une onyx dans un écrin d’orage électrique. Avec sa longue chevelure de neige et la toison épaisse qui couvrait son bas ventre — encore un héritage des orcs —, cette parure magnifique faisait de lui un mâle somptueux, que j’admirais en secret. Privée des hormones qui la nourrissent, ma fourrure à moi n’avait jamais poussé : à l’instar du reste, mon « panache » était resté une mince queue dépoilée, dont je m’étais débarrassé d’un coup de couteau à l’adolescence.

— Ce serait dommage de la couper, Śimrod, tentai-je de le convaincre.

— C’est pourtant ce que je vais devoir faire. Et tes nouvelles recrues jasent en la voyant... elles gloussent sur le fait que je n’ai jamais eu de femelle.

Śimrod, comme beaucoup de mâles de la guilde, était en effet vierge de tout contact féminin. Avant l’arrivée de Sorśa et de la troupe de bardes, cela ne posait aucun problème : les femelles vivaient dans un monde différent du nôtre, et comme les autres, Śimrod trouvait son plaisir autrement. Mais la présence de ces nouvelles recrues avait tout changé.

Lors du banquet cyclique de la guilde, auquel étaient tenus de participer tous ses membres, Sorśa trouva dans son assiette le sigil d’un guerrier inconnu. Lorsqu’elle le souleva, toutes les conversations stoppèrent. Le sigil est un attribut éminemment masculin, fabriqué — en principe — par un sidhe à partir du cristal-cœur d’un ennemi puissant. Peu d’entre nous en possédaient. Śimrod faisait partie de cette élite. Le regard de Sorśa alla tout de suite à Śimrod — qui se trouvait de l’autre côté de la table de banquet, à mes côtés — puis à la lame translucide, qu’elle glissa dans son shynawil. Le message était clair. Sorśa acceptait ce qu’il lui demandait : couper son panache, ce qui annonçait des joutes de nature plus intime que ce qui s’était joué jusqu’ici entre ces deux-là.

J’étais stupéfait. Śimrod ne m’avait rien dit qui m’aurait laissé soupçonner une attirance mutuelle. Pour la première fois, il m’avait caché quelque chose, et avait opéré dans son coin. Cette nuit-là, il ne vint pas me rejoindre. Sorśa elle aussi s’éclipsa du banquet sitôt les chants commencés, et on ne le revit pas de la soirée. Beaucoup s’accouplèrent, cette nuit-là, et les sous-entendus graveleux sur l’absence de Śimrod et Sorśa occupèrent le gros des conversations. Śimrod, le plus beau mâle de la troupe, et Sorśa, la femelle la plus inaccessible. Un couple parfaitement assorti.

Sorśa réapparut le lendemain avec la fourrure du panache de Śimrod sur son shynawil. Elle traversa la grande salle en exposant son trophée, fière comme une reine venant de recevoir l’allégeance de son sidhe. Sur sa chevelure dorée comme un soleil, la fourrure éclatait, immaculée. Et dans son sillage, on pouvait sentir le parfum suave et boisé du luith du Śimrod, une odeur intime que je pensais réservée à mon seul usage. Śimrod et Sorśa étaient amants. Désormais, la chose était actée.

Je voulus tout de même confronter mon ami. Contrairement à elle, Śimrod se tenait à distance, peu désireux d’être l’objet de remarques et de quolibets.

— Tu l’as saillie, lui annonçai-je en le trouvant allongé sous un pommier.

Śimrod me jeta un regard contrarié.

— Je n’aime pas ce mot. On dirait que tu parles d’un reproducteur d’Æriban et d’une jument carcadann.

— Je n’ai pas d’autre mot pour qualifier ce que tu as fait en la laissant couper ce qui faisait de toi un mâle libre, pourtant. Tu as échangé ta fierté contre un accès momentané à l’entrecuisse d’une femelle. Et maintenant, elle se pavane partout avec cette preuve de sa victoire sur toi !

J’étais amer, mais Śimrod, lui, était hors de lui.

— C’est toi qui a voulu cela. C’est toi, qui m’a mis Sorśa entre les pattes. C’était une bonne chose, car je suis attaché à elle. Je suis heureux qu’elle soit mon as-ellyn. J’étais son premier aussi. Cet accès, comme tu dis, elle ne le donne pas à tout le monde !

Je plissais les yeux, incrédule.

— As-ellyn ? Parce que c’est du sérieux, entre vous ?

— Elle a dit qu’elle voulait porter mes petits, reconnut Śimrod.

On en était donc là.

— Tu ne peux pas faire de petits comme ça te chante, susurrai-je. Tu as donné ta vie à la guilde !

Śimrod roula sur le côté d’un air paresseux.

— Je ne sais pas. On ne m’a jamais demandé mon avis. Ni pour ça, ni pour rien, d’ailleurs. Sorśa est la première décision que je prends entièrement par moi-même. Et ce ne sera pas la dernière, tu peux en être sûr ! Maintenant, laisse-moi. Je n’ai guère pu dormir cette nuit, et je suis fatigué.

Je dus battre en retraite. Lorsque Śimrod reparut en fin de journée, ce fut pour s’afficher avec Sorśa, qui lui tenait la main et l’appelait « Elohad », son « bien-aimé ». Śimrod, d’une naturel taciturne et réservé, semblait gêné, mais il n’hésita pas à une seconde lorsque ses camarades le pressèrent pour embrasser sa compagne. Il lui octroya un baiser fougueux sous les vivats de l’assemblée.

Leur relation, étrangement, faisait plaisir aux autres, et elle amena du soleil dans notre quotidien. Śimrod et Sorśa s’aimaient. Ils s’aimaient vraiment, d’un amour franc, égalitaire et désintéressé. Ils avaient pris l’habitude de travailler ensemble et devinrent vite inséparables. Śimrod tenait à accompagner Sorśa sur toutes ses missions, prétextant qu’il devait surveiller les progrès de son élève. Il avait fini par accepter de la marquer, de deux coups de sigil sur les joues, et elle arborait des traces de morsure sur son épaule, de temps à autre. Des pratiques rétrogrades que Śimrod avait toujours dit conspuer, et qu’il pratiquait allégrement pour lui faire plaisir et montrer à tous qu’elle lui appartenait... Je redoutais le jour où cette maudite intrigante — car c’était ainsi que je la voyais, désormais — allait exhiber son ventre plein. Je savais que ce jour-là, Śimrod quitterait la guilde pour protéger sa dulcinée et éviter à ses enfants le sort que nous avions connu, lui et moi.

Alors j’ai pris les devants. Je profitai d’une courte absence de Śimrod pour convoquer Sorśa.

— Le moment était venu de venger ta famille, lui ai-je dit. C’est maintenant, ou jamais.

Je lui ai donné les informations sur le lieu, le nombre de belligérants. Mais j’ai omis de lui dire que la cible faisait partie des hommes du terrible Asdrubaal Niśven, qu’on surnommait le Prince Noir. Contre ces corsaires sans foi ni loi, Sorśa, même formée par Śimrod, n’avait aucune chance.

Elle tua son ennemi, cependant. Cela, je l’appris plus tard. Mais elle ne revint pas. Inquiet de ne pas voir sa compagne au bercail — il partageait une chambre avec elle, désormais —, Śimrod vint me trouver.

— Où est-elle ?

— Partie venger sa famille. Je n’ai rien pu faire pour la retenir.

Il partit immédiatement.

Mais Asdrubaal et ses sicaires avaient déjà vidé les lieux lorsque Śimrod arriva. D’elle, il ne retrouva que la cape à la fourrure, ensanglantée. Il la portait sur le dos lorsqu’il revint.

— Tu l’as retrouvée ?

Il me bouscula sans ménagement.

— Pousse-toi.

Le lendemain, il repartait sur son cair pour une nouvelle mission loin de moi. Je savais qu’il allait revenir, comme toujours. Mais il lui fallait du temps. Du temps pour oublier cette as-ellyn, sa première femelle. Il y en eut de nombreuses autres, après. Mais aucune ne me parut aussi dangereuse que cette Sorśa, qui avait failli détourner Śimrod de sa voie.

Oui, il n’y a pas pire sentiment que la jalousie. La jalousie que l’on ressent envers ceux qui comptent pour l’être aimé, et envers l’être aimé lui-même.

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