Chapitre 57 : Loren et Snoog

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Loren

Le soir-même, nous fîmes quelques menues courses à Tobermory avant de regagner le gîte. C'était l'anniversaire de Snoog et j'avais bien l'intention de lui préparer un repas de fête. Pendant qu'il s'occupait de donner son bain à April, j'improvisai toute une série de toasts et petites choses à picorer, avec du poisson fumé, des rillettes de poisson, des olives, des dés de fromages. En dessert, j'avais trouvé deux tartes aux pommes. Et même des bougies.

La cuisine du gîte était une pièce assez vaste où nous mangions habituellement, mais pour cette soirée, j'avais dressé la table dans la salle. Nous avions un peu de bois à notre disposition et je demandai à Snoog de nous préparer un feu de cheminée. Malgré la belle journée que nous avions eue, la soirée était fraîche et cela serait agréable. Alors qu'il s'était assis en tailleur à même le sol, face à April qui jouait avec ses petits cubes, il me regardait faire. Je lui avais interdit de s'occuper du repas et tous mes préparatifs semblaient l'amuser au plus haut point.

- Tiens, fis-je en lui tendant une pinte de bière. C'est une artisanale du coin.

- On commence ?

- On peut. Mais j'ai pensé que tu aurais voulu trinquer.

- On fait une photo, d'abord. Avec la louloute.

Je m'assis à leur côté, nous prîmes April entre nous. Dès qu'elle vit que son père sortait son téléphone pour faire une photo, elle tapa dans ses mains et fit un grand sourire. J'allais longtemps garder cette photo en fond d'écran, car elle révélait nos trois visages souriants et tout le bonheur que nous avions à être ensemble.

Puis nous passâmes à table. Pour April, j'avais prévu une petite purée, mais elle voulut goûter à nos tartines, ce qui amusa bien son père. Et sa grimace quand elle mangea un bout d'olive nous fit tellement rire qu'elle voulut recommencer, même si elle cracha le petit morceau dans sa main. Au dessert, elle voulut souffler les bougies elle aussi, je fis d'autres photos. Puis elle offrit son propre cadeau à Snoog. J'étais parvenue à lui faire faire un dessin, sans qu'il s'en rende compte, et je l'avais encadré, avant de l'emballer dans un papier aux motifs très "hard core", trouvé dans une boutique spécialisée d'Edimbourg. Rien que l'emballage le fit bien rire, et le dessin lui plut beaucoup. April avait dessiné à sa façon trois silhouettes, deux grandes et une petite. On pouvait deviner la chevelure blonde de son père, ma sombre, et les siens tout aussi blonds. De même pour les yeux, même si c'était très amusant de constater qu'elle nous les faisait à tous très grands en proportion du reste des visages. Elle s'était représentée entre nous deux, nous tenant la main. Tout autour de nous, il y avait des fleurs et j'avais même dû lui dessiner deux oiseaux et un chien. Mais le reste du dessin, c'était elle qui l'avait fait.

- Wahou ! Merci ma puce.

- Anissaire, papa !

- Oui, merci, fit-il en l'embrassant sur le front. C'est très joli. Mais dis-moi, c'est toi, là ? ajouta-t-il en désignant exprès la plus grande silhouette blonde.

- Non ! Toi, papa ! Là, mama. Pi là Apil. Apil là.

- Ah, d'accord ! Hum, tu veux que je te dise, ma puce ? La plus belle, sur le dessin, c'est maman, hein.

- Vi ! Mama belle !

Snoog

Je fermai soigneusement la chambre de ma pitchoune. Elle s'était endormie après un dernier câlin et une petite histoire. J'étais préposé à l'histoire du soir. Ma foi, ça ne me déplaisait pas. Mais là, je devais bien avouer que j'avais eu un peu hâte qu'elle s'endorme : j'avais envie de retrouver sa mère qui m'attendait en bas. Je l'avais entendue s'activer, faire le rangement du repas. C'était une chouette soirée d'anniversaire, et même une belle journée d'anniversaire tout court. Si je n'avais pas été avec elles, j'aurais certainement bien marqué le coup aussi, avec une méga-bringue. Et puis deux ou trois filles pour la nuit. Mais là, des filles, ça ne me disait rien du tout. Plus rien du tout. Certes, mes potes m'avaient appelé, Jenna m'avait dit aussi être passée à l'appartement, qu'il n'y avait toujours pas le courrier attendu. Bon, il était un peu tôt encore et le juge nous avait bien précisé que ça pourrait prendre quelques semaines. Mais je m'étais dit que ça aurait été un beau cadeau que la reconnaissance de paternité officielle. Pas grave, j'avais été gâté. Une belle journée à la plage, encore de belles balades avec mes deux perles, un repas sympa, un magnifique dessin de ma pitchoune.

Et ma déesse qui m'attendait. Ouais, la soirée était loin d'être finie et j'étais certain qu'elle me préparait un festival pour les heures à venir. Le coup de manger dans la salle et puis surtout, d'allumer la cheminée. A mon avis, elle avait envie d'un câlin romantique au coin du feu. Hum, pas sûr que le mot "romantique" conviendrait de bout en bout, mais... J'allais essayer de m'y conformer, au moins pour le début.

Sauf que ma belle avait quand même autre chose en tête. Autre chose d'un peu plus... sauvage. Je ne savais pas comment elle avait fait, sans doute avait-elle tout bien préparé d'avance, ce qui n'était pas pour me déplaire. Elle s'était changée pendant que je m'occupais de la petite et se tenait, assise sur le tapis, près de la cheminée, juste vêtue d'un joli peignoir de soie que je lui voyais pour la première fois. D'un mauve soutenu, ourlé de noir, d'où dépassaient ses belles jambes. Elle avait gardé son chignon, elle savait que j'aimais beaucoup quand elle était ainsi coiffée, même si je m'empressais bien souvent de le défaire. Hyper sexy, ma princesse.

Quand j'entrai dans la pièce, elle leva son visage vers moi. Bon dieu, qu'elle était belle ! Et ce putain de regard... Quand elle me fixait ainsi, sans sourire, mais avec une telle joie dans les yeux, j'avais aussitôt envie d'allumer des étoiles dans son vert profond. Ca tombait bien, je savais comment faire. Je m'avançai vers elle, refermant la porte derrière moi. Je n'avais pas envie qu'on réveille la louloute avec nos cris d'extase.

Je restai à un mètre d'elle environ, debout, et retirai rapidement mon t-shirt. Puis je jetai à ses côtés quelques capotes que j'avais récupérées au passage dans la chambre. Son petit sourire en réponse à mon geste me fit comprendre qu'elle avait bien l'intention de les utiliser. En attendant, je voulais la laisser savourer le spectacle que je lui offrais. Je défis lentement mon ceinturon, puis les boutons de mes jeans. L'instant d'après, elle pouvait m'admirer totalement nu et prêt à l'honorer. Ma déesse.

Je m'agenouillai face à elle et avançai jusqu'à toucher le bout de ses pieds nus. J'y déposai un baiser pour chacun, puis effleurai ses chevilles du bout du nez avant de remonter lentement le long de ses jambes. Je me demandais bien ce que son peignoir cachait, si elle était nue dessous ou si elle avait choisi de porter un petit ensemble sexy. Elle était capable autant de l'un que de l'autre et, pour ma part, j'aurais été bien incapable de dire ce que j'allais préférer. Car peu importait : je savais qu'elle serait divine.

Mon visage continua à remonter jusqu'à ses genoux, sans toucher aux plis de son peignoir. Mon souffle se faisait chaud, caressant, et alors que je plaçai mes mains de chaque côté de ses cuisses, l'enveloppant ainsi, elle lâcha son premier soupir. Je posai alors ma tête sur ses genoux, la fixant à nouveau droit dans les yeux. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement, déclenchant une vague de chaleur dans mes reins. Bordel ! Je ne me lassais vraiment pas d'elle, vraiment pas de nos échanges. Ouais, mec, c'était clair. J'étais fichtrement amoureux. Et c'était tout bonnement génial.

Elle glissa ses mains dans mes cheveux, rapprocha mon visage du sien et m'embrassa. Non d'un baiser sauvage, mais d'un baiser profond, tendre, ensorcelant. "Je suis à toi, ma reine, ma Loren", pensai-je alors. Je voulus la caresser, entrouvrir son peignoir, mais elle mit fin aussitôt à notre baiser et repoussa ma main. Un petit sourire coquin éclairait ses traits.

- Ttt... Pas trop vite... Tu as encore le temps pour déballer ton cadeau. Et d'ailleurs... Hum... Laisse-moi te l'offrir...

Comment pouvais-je lui refuser ? Comment pouvais-je lui refuser quoi que ce soit ?

Elle se releva souplement, me repoussant un peu, sans pour autant me laisser percevoir quoi que ce soit de ce que son peignoir cachait. Hum, elle commençait à sacrément attiser ma curiosité. Je restai agenouillé alors qu'elle tournait autour de moi pour se mettre derrière moi. Ses mains se posèrent doucement sur mes épaules, descendirent sur mes bras. De ses doigts fins, elle effleura mon tatouage. Ou plutôt devrais-je dire "notre tatouage". A tous les trois. Son visage se glissa près du mien et elle commença à déposer des petits baisers dans mon cou, mon épaule, dessinant de la pointe de sa langue mon araignée. Hum... Quelle sensualité... Puis ses mains parcoururent mon torse, accentuant mon désir. Elle allait finir par me rendre fou, à ce rythme.

- Tu veux ton cadeau ? me souffla-t-elle à l'oreille.

- J'en crève de le découvrir, répondis-je.

Elle sourit et dit :

- Ferme les yeux.

J'obéis. Je n'avais pas le choix.

Je sentis glisser dans mon dos le fin tissu qu'elle laissa tomber sur mes pieds. Puis elle se pencha à nouveau vers moi et la pointe de ses seins se posa sur mon dos. La caresse était délicate, mais elle alluma un incendie dans tout mon corps. J'avais la réponse à ma question : elle était nue sous son peignoir et cette idée me rendit dingue de désir. N'y tenant plus, je rouvris les yeux et me retournai vers elle.

- Coquin ! lança-t-elle d'un ton taquin. Coquin et impatient !

- J'avoue... fis-je en l'enlaçant et en l'attirant plus près de moi.

Elle me repoussa à nouveau et je me laissai tomber complètement au sol, m'allongeant sur le tapis moelleux. Elle, resta debout, et entreprit de retirer la très jolie parure qui la couvrait encore. Car je m'étais trompé : si elle n'avait pas porté de soutien-gorge, en revanche, elle avait couvert ses jolies fesses de dentelles affriolantes. Mêmes couleurs que pour le peignoir. Puis elle rampa vers moi, me parcourant de petits baisers, comme précédemment. Elle s'arrêta sur ma verge tendue, l'embrassa, me rendant encore plus impatient de la faire mienne. Puis elle remonta, titilla mes tétons. La bougresse ! Elle savait bien l'effet que cela me faisait...

Alors que je tendais la main vers l'un des sachets, elle arrêta mon geste. Un peu interloqué, je la fixai. Un léger sourire éclaira ses traits et elle me dit :

- Non. J'en veux plus de ces trucs. Terminé. Ton cadeau, c'est moi toute entière.

- Loren... Mais ?

- J'ai un stérilet, bordel, Snoog ! T'as l'intention d'utiliser ces machins-là combien de temps encore ?

Je ne mis pas longtemps à réfléchir. Ma foi, elle avait raison. C'était totalement inutile et puis... Bah, même si, par mégarde, on faisait un p'tit frère ou une p'tite sœur à April, ce ne serait pas bien grave...

De toute façon, elle ne me laissa pas le temps de lui répondre et m'embrassa passionnément. Hum, elle était au moins aussi chaude que moi et me couvrit bien vite de son corps. Elle ondula sur moi, accélérant pour ralentir l'instant d'après, comme pour mieux savourer cette première étreinte "sans". Enfin, presque la première. C'était divin. Je n'avais pas envie que ça s'arrête et sans doute qu'elle aussi, pour varier ainsi le rythme.

Et pouvoir jouir en elle, sans limite, ce fut vraiment bon. Mais le meilleur, c'était de se dire qu'on allait pouvoir recommencer autant de fois qu'on voudrait.

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