26
Je suis devant la maison de notre mère.
Depuis deux heures, caché derrière les buissons, à l'abri des regards.
J'observe à travers les fenêtres.
Tu prends ton repas. Tu regardes la télé.
Elle est à tes côtés. Constamment.
Tu montes finalement te coucher. Alors j'attends encore une heure. J'attends que tu t'endormes. Et je frappe à la porte.
Elle ouvre, sans méfiance, et reste bouche bée.
Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'avais dit de ne jamais remettre les pieds dans cette maison !
Son ton est agressif. Je la bouscule pour rentrer. Elle me barre le passage. Ma main se lève, menaçante.
Ne t'avise pas de me toucher !
Pour quelles raisons ? Que vas-tu faire ?
Je suis enragé.
Te glisser dans mon lit ? Invoquer l'esprit d'une fille que tu n'as jamais tenue dans tes bras ? Tu ne m'effraies plus. Tu n'es qu'une souillure qui a gâché ma vie !
Je me penche pour être à sa hauteur. Mon visage est à quelques centimètres du sien. Je postillonne. Nos nez se frôlent.
Laisse-moi passer, je viens chercher mon frère !
Jamais, tu m'entends ! Jamais
Elle hurle maintenant. Prête à ameuter les voisins dans son hystérie.
Je la pousse violemment à l'intérieur et referme la porte derrière moi.
Ferme la ! Je hurle à mon tour, fou furieux.
Je saisis d'une main la coupe en bois massif qui trône sur le meuble de l'entrée l'abats de toutes mes forces sur son crâne.
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