Chapitre 7

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Max invita les convives à grimper les escaliers qui les menaient à la pièce qui allait être la scène de cette folle soirée. Il s’approcha de plusieurs personnes qui discutaient ensemble et les interrompit en s'exclamant :
• Elles sont là.
Les garçons du groupe se tournèrent les uns après les autres pour accueillir les jeunes femmes. Max fit un geste du bras pour présenter ses amis à ses invités:
• Mesdames, voici les personnes dont je vous parle sans cesse.
Les yeux de Gaby, Sandra et surtout No s’illuminèrent. Elles allaient enfin faire la connaissance de spéciaux parmi les plus puissants de leur génération et elles en tremblaient d'excitation. Max reprit :
• Le grand avec les lunettes, c’est Vincent.
• Bonsoir mesdames. Ravi de vous rencontrer.
Nos héroïnes furent immédiatement séduites par la courtoisie du géant.
• Ensuite, le blond avec un blouson en cuir et un sabre dans le dos se prénomme Yann.
Aucun mot ne sortit de sa bouche, et il se contenta de bouger la tête de haut en bas, ce qui eut le don d’intimider les jeunes femmes.
• Le plus petit…
• HEY ! Un peu de respect quand tu me décris * ! Elles doivent savoir à qui elles ont affaire.
• … Voici Romain.
• C’est un plaisir mesdames, susurra Rom tout en souriant tel le Don Juan autoproclamé qu'il était.
Sans un mot, les filles parvinrent à se mettre d'accord sur une chose : que cet individu était absolument à éviter. Cependant, avant que Max ne puisse poursuivre les présentations, une voix féminine l'interrompit sèchement:
• Vous pourriez peut-être vous occuper des autres invités au lieu de rester dans votre coin.
Cette dernière cachait la motié supérieure de son visage derrière de longs cheveux et arborait une prestance en tous points supérieure à celle de son frère. Alors qu’elle le dévisageait de manière menaçante, il hurla :
• OHHH ! Voici ma frangine Lily ! Je vous en ai beaucoup parlé ! C’est elle qui a tout organisé !!
À la surprise des trois amies, Le frère et la sœur. On pourrait même ajouter qu'ils étaient les extrêmes opposés. Étant plus avenante que ses camarades, Sandra salua la jeune femme de manière joviale. Cependant l'accueil glacial qu'elle reçut lui fit frôler la pneumonie. Lily tourna les talons, et fit signe aux garçons de la suivre. Elle prit soin d'ignorer les invitées de son ainé en les dépassant. No comme à son habitude ne put s'empêcher de lâcher un petit commentaire * dont elle a le secret :
• J’ai l’impression qu’elle ne nous apprécie pas beaucoup.
• Elle est timide avec les gens qu’elle vient de rencontrer ! expliqua Max en indiquant la porte du salon.
• Je vois…
Sans plus attendre, la bande se joignit aux restes des convives qui bavardaient dans la pièce d’à côté. Elle était décorée d'une multitude de balons de couleurs, le tout supplanté par un jeu de lumière qui suivait le rythme de la musique qui couvrait les multiples conversations. Notre trio se répartit dans la salle afin d'en apprendre sur les trois autres membres de groupe que Max n'avait pas pu leur présenter..

Sandra s’approcha d’un jeune homme à l’écart qui lisait paisiblement un livre, sans prêter attention au brouhaha ambiant. Voyant qu'il ne le remarquait pas, elle chercha à gagner son attention :
• Que lis-tu ?
Il releva lentement la tête, et tout en rangeant ses lunettes dans le veston qu'il portait, il répondit :
• Un ouvrage sur le communisme.
• Un… Pardon ? s’étonna l’étudiante en lettres.
• Oui. Je suis un grand partisan de cette idéologie. D’ailleurs je peux t’en parler si tu…
• Non merci, coupa Sandra. C’est très gentil, mais une prochaine fois peut-être ! À plus tard.
Elle s’en alla sans ajouter un mot, tandis qu’Adrian haussa les épaules et se replongea dans sa lecture.

Gaby aperçut un autre membre en train de siroter paisiblement un verre, seul sur le canapé. Après avoir vérifié son profil dans un miroir, elle remit ses cheveux en place et avança d’un pas assuré vers lui. Lorsqu’elle s’assit face à lui, ce dernier, outragé, se décala de quelques centimètres. La jeune femme se rapprocha un peu plus, et une fois encore, il s’éloigna.
Agacée, Gaby ne chercha pas plus loin et commença à se lever pour partir lorsqu’elle entendit un faible « Grognasse ». Surprise, elle tourna brusquement la tête pour poser un regard assassin sur Kevin qui fut choqué par sa réaction. Apeuré, il fit mine de s'émerveiller sur la tapisserie composée de fleurs en tout genre, espérant son agresseusse s’en aille. Finalement après quelques instants * , la jeune femme se lassa et tourna les talons en levant les yeux au ciel. Kevin, se croyant en sécurité, sursauta quand un morceau de pizza s’écrasa en plein sur son visage et glissa le long de son jogging acheté la veille. Choqué, il scruta la totalité de la pièce et vit Gaby en train de lui sourire tout en hurlant si fort que la musique ne put couvrir ses paroles "De la part de la Grognasse». Terrorisé, le Beubarz alla chercher du soutien auprès de ses amis qui avaient migrés dans la cuisine afin de faire le plein, mais il fut reçu par des rires et des moqueries, au plaisir de Gaby que se délecta de son méfait.
Bien que la soirée eût du mal à démarrer, elle finit pourtant par battre son plein et la vingtaine d’invités se déhanchaient sur la piste. Notre trio s’était très bien intégré à la fête et les spéciaux purent admirer la maladresse de No et faire connaissance avec les excentricités de Gaby. Elles se rejoignirent près de la table où se trouvaient les victuailles et les rafraîchissements. Gaby attrapa un verre qui traînait et le bu cul sec, sans s’attarder sur son contenu. Sandra ne put s'empêcher de contenir son inquiétude :
• Tu n’as pas peur de ce qu’il pourrait y avoir dedans ?
Gaby répondit après réfléchit un centième de secondes :
• Vodka orange ! Ça tombe bien, j’adore ça !
• Bon sang, souffla Sandra en se frottant le visage, * . Sinon vous pensez quoi des festivités ?
No prit un petit four et balbutia tout en mâchant :
• Très bonne soirée, les invités sont cools même si je trouve que la playlist… se concentre un peu trop sur les années 80. *
• Si vous n’aimez pas ma musique, autant me le dire en face.
No se figea instantanément. Elle sentit une aura glaciale dans son dos. Elle tourna légèrement la tête, pour se retrouver nez à nez avec la petite sœur de Max qui la fixait avec insistance. No était sans voix, et ce fut à Sandra d'intervenir en bredouillant une explication afin de sortir son amie de ce mauvais pas :
• Elle voulait juste dire que ça faisait beaucoup de chansons du même style et qu’on aurait besoin d’un peu de changement.
Le froncement de sourcils de Lily lui fit comprendre qu'il valait mieux qu'elle reste en dehors de ça.
L’hôte de la soirée, qui voyait son interlocutrice dans tous ses états, troqua son air sévère pour un air bienveillant qui prit le trio au dépourvu. Les paroles qui suivirent tranchèrent totalement avec la première impression qu'elles avaient eu de la cadette de leur ami.
• C’est donc de vous que mon crétin de frère me parle tout le temps. Je dois admettre que je m’attendais à tout le connaissant. Mais j’avoue que je suis agréablement surprise. Ça fait si longtemps qu’il ne s’était pas fait d’autres amies. Je vous suis reconnaissante.
Les filles étaient stupéfaites de voir si cette jeune fille si froide les remercier pour quelque chose de si anodin. Soudain, son visage, si fermé jusque-là, laissa apparaitre un sourire qui transperça le cœur de nos héroïnes et les enveloppa dans une douceur indescriptible. Finalement, Lily fit volte-face et prit soin d'insister sur un point tout en s'éloignant en direction du salon :
• En revanche… si jamais j’apprends que vous lui avez fait du mal… Je me chargerai de votre cas personnellement… Et je vous préviens, je suis quelqu’un qui tient parole.
No, qui avait frôlé la mort quelques instants plus tôt, marmonna tout en s'essuyant le front :
• Je commence à croire que Max n'est pas du tout l'ainé de la famille ...
Gaby, encore sous l'emprise du sourire de Lily, dit tout en regardant la plafond avec un air niais :
- Comment peut-on faire aussi peur tout en ayant le sourire d'un ange ? L'humain est un être étrange ...
Afin de mettre fin aux multiples conversations, une voix s’éleva au-dessus du brouhaha :
• C’est l’heure des cadeaux ! Que tout le monde se rassemble autour de nos stars.
Aussitôt, une masse se forma autour de Max, Yann, Poté et Thomas qui étaient assis sur des chaises. Lily, qui venait de poser plusieurs paquets sur la table, s'installa au milieu du rassemblement et commença un discours chaleureux en l'honneur des héros de la soirée.

Pendant ce temps, un homme attendait non loin de l’emplacement de la maison en faisant les cents pas. D’un certain âge, il se rongeait les ongles de la main droite tout en tapotant le sol avec sa canne. Soudain, il vit deux berlines noires s’engager dans la rue. Celle en tête de cortège s’arrêta à son niveau, et la vitre du passager se baissa pour dévoiler une silhouette masculine. Malgré ses lunettes, le vieillard ne parvenait pas à discerner le visage de son interlocuteur, qui ne se gêna pas pour le questionner :
• Excusez-moi mon brave… Vous habitez ici ? N’y aurait-il pas un rassemblement dans le coin ?
L'homme, trop content de pouvoir cracher son venin à une oreille attentive, se plaignit allègrement du tapage nocture :
- Oh si vous saviez ! J'habite la maison au bout de la rue et je vis un véritable enfer depuis plusieurs heures ! C'est du boum boum incessant et et si continue plus longtemps, je sens que je vais devenir maboule !!! Mais vous êtes une patrouille ? Un de mes chers voisins à appelé à ma place ?
Un silence suivit, puis l’inconnu du véhicule déclara d'un air jovial :
• C'est tout a fait ça ! La vieille dame qui vit dans la maison juste derrière vous nous a prévenu à l'instant, et nous nous sommes décidés à intervenir comme nous étions dans le coin.
Le vieillard regarda derrière lui, puis se retourna vers le passager du véhicule. Il fit un pas en arrière tout en exprimant la méfiance qui l'envahissait :
• C'est un couple qui vit dans cette maison.
• Oui, justement c'est la femme qui nous a prévénu. Vous devriez rentrer chez vous maintenant, ça vaut mieux pour vous. Nous prenons la suite des opérations.
Le vieil homme s'arrêta au niveau de son portail, et mit en doute la version du soi-disant policier :
- C'est étrange, parce qu'aux dernières nouvelles, ils n'avaient qu'une vingtaine d'années. Vous êtes sur d'appartenir à la police.
Le sourire de l'inconnu disparu aussitôt, et il ouvrit brusquemment sa portière. L'homme était vétu comme un barman, et n'avait rien d'un officier de la maréchaussée. Sentant le danger arriver, le vieillard se rua en direction de sa porte pour prévenir les autorités. Cependant il fut stoppé dans son élan quand l'homme cria avec autorité :
- STOP !
Sans qu'il l'ait décidé, ses jambes cessèrent de fonctionner, et il se figea sur son paillasson. Le faux barman se rapprocha lentement du pauvre hère qui tremblait de peur tout en appelant à l'aide. L'inconnu s'arrêta à son hauteur et lui suggéra tout en prenant soin de lui fermer la bouche :
• Allons ... Allons ... Il ne faut pas réagir comme ça. Il ne va rien vous arriver. Rentrez chez vous, buvez une bonne tasse puis allez vous coucher en oubliant tout ce qu'il vient de se passer.
ll relacha le vieillard qui le poussa afin de pouvoir rentrer dans sa maison. Le mystérieux personnage remit son veston en place, puis s'avança vers le deuxième véhicule du cortège qui était quelques mètres derrière le premier . Pendant ce temps, l'ancètre agrippa son téléphone et composa le numéro de la police. Mais au moment ou une voix répondit de l'autre côté du combiné, il le raccrocha.Il marcha vers sa cuisine, bu une tasse de thé, monta dans sa chambre, et s'installa dans son lit en étant encore habillé. Ses yeux couverts d'un voile blanc se fermèrent peu à peu, alors que ses souvenirs étaient emportés par Morphée. L’inconnu tapota à la vitre arrière, qui s'ouvrit lentement revélant le Baron assit à côté de Vangog. Le faux barman se pencha et exposa ce qu'il apprit à son chef :
• Nos informateurs avaient raison, Monsieur. Ils se sont bien rassemblés à l’endroit indiqué. Finalement, Mickael n’a pas été totalement inutile. Il nous a permis de les tracer.
Le baron fit un geste de la tête et répondit tout en buvant d'une traite un verre de whisky:
• En effet… Dans ce cas, vous n’avez plus qu’à passer à l’offensive. Je resterai en arrière pour admirer la chose.
La vitre se ferma, et le démon remonta dans sa voiture pour se rendre sur les lieux de l'opération. La conductrice, une démone qui cachait son visage barbouillé de couleurs derrière une longue mèche blanche, sonda son partenaire sur son acte de bienveillance :
• Pourquoi avoir épargné le vieillard, Maunet ? C’est dangereux pour notre couverture.
Le faux barman sourit et rétorqua, une pointe de malice dans la voix :
• Nous ne risquons rien. Demain il aura tout oublié et puis je ne suis pas fan d’humains rassis pour le diner. De toute façon, nous n’aurons bientôt plus besoin de couverture, n’est-ce pas ma chère Rosa ?
La jeune fille soupira, en engageant la voiture dans la rue :
- Je suppose que tu as raison.
Le second véhicule suivit, et après quelques instants, ils se garèrent à quelques mètres du lieu de la fête. Vangog fut le premier à sortir du véhicule, tenant la porte à Pikasau, qui après lui avoir fait une tape dans le dos, commença à partir de son côté. Mais avant d'être hors de portée, il avertit ses fidèles qui s'étaient amassés autour de Vangog :
• Je la veux vivante. Quant au reste… Pas de survivants. En revanche, méfiez-vous de The Band… Ce sont les principaux obstacles entre nous et la cible. Je compte sur vous.
Les Artistes Maudits s’avancèrent en direction de la bâtisse pendant que le Baron prenait de la hauteur, pour admirer le spectacle.

Au même moment, dans la maison, une des amies de Lily se rendit dans la cuisine pour réapprovisionner l’assemblée en liquide tandis que les autres étaient occupés à admirer les quatre stars de la soirée déballer leurs cadeaux. Alors qu’elle attrapait plusieurs bouteilles, elle remarqua deux berlines garées en face de la maison, qui semblaient étonnamment luxueuses pour des étudiants. Elle aperçut plusieurs personnes en sortir puis se diriger vers le lieu de la fête. Surprise, elle empila les boissons sur ses bras puis se rendit auprès de Lily qui surveillait avec bienveillance le déroulement de la fête. Dans un premier temps hésitante, elle finit par chuchoter à son oreille :
• Dis-moi…
• Oui Flavie ?
• On attend d’autres invités ?
• Non… Enfin je ne crois pas, pourquoi tu me demandes ça ?
• Ah. Parce qu'Il s’avère que deux berlines viennent de stationner devant la maison, et leurs occupants semblaient se diriger vers nous. * J’ai pensé qu’il était bon de te prévenir.

Rom et Adrian, qui regardaient à moitié le déballage des cadeaux, captèrent la discussion des deux jeunes femmes. Adrian s'approcha des filles puis questionna Flavie sur ce qu'elle avait vu :
- Désolé de venir vous interrompre ... Mais je n'ai pas put m'empêcher d'écouter votre conversation et j'aurais deux ou trois petites choses à te demander Flavie si ça te dérange.
Elle accepta d'un signe de la tête, ce qui permit à notre héros de l'interroger sans plus attendre :
- Est-ce qu'ils étaient nombreux ? Et pourrais-tu me les décrire ?
Flavie prit quelques secondes de réflexion, puis fit du mieux qu'elle peut pour répondre au Beubarz :
- Ils étaient sept ... non huit mais l'un d'eux, un vieux monsieur, est monté sur les hauteurs. La plupart sont habillés de noir et je peux vous assurer qu'ils n'avaient pas l'air amicaux.
Rom, qui avait croisé l'un des Artistes auparavant, lui demanda en la tenant par les épaules :
- Est-ce que l'un d'eux portait un cache-nez ? Ca peut paraitre insignifiant mais c'est très important.
La jeune femme n'hésita pas et répliqua au tac au tac :
- Oui ! C'est pas le genre de choses qui passa inaperçu !
Il n'en suffit pas plus pour mettre les deux garçons en état d'alerte. La totalité des personnes présentes dans cette pièce était en danger, et il fallait intervenir immédiatement. Sans réfléchir, Rom se jeta en hurlant au milieu de l'assemblée tandis que Vincent était sur le point de commencer son discours de remercîment :
• Attendez !!!! ATTENDEZ !!!
Tous les regards se posèrent sur lui. Vincent, a qui on avait enlevé le moment de gloire qu'il préparait depuis de longues semaines, fut profondément blessé par l'initiative de son ami. Lily de son côté cherchait déjà la meilleure façon de tuer le pauvre fou qui avait osé perturber son organisation millimétrée.
Rom, dos au mur et dans l'obligation de trouver une diversion, laissa échapper la première chose qui lui vint à l’esprit :
– Est-ce que ça vous dirait… de faire un cache-cache ?
Un long silence suivit sa proposition, mais notre homme ne se laissa pas désarçonner et reprit :
• Tu m’excuseras Vincent, mais je pense qu’il est plus sympathique de se détendre avec un petit cache-cache avant d’entendre ton discours. Cela rendra tout le monde plus réceptif à ton message. Puis bon, on ne va pas se mentir, tu es tendance à endormir tout le monde dès que tu te mets à parler.
Vincent se rassit tout en marmonnant dans sa barbe. Adrian, quant à lui, serrait les dents : l’idée de Rom n’allait jamais fonctionner. Pourtant, à sa grande stupéfaction, la suggestion fut accueillie à l’unanimité.
Sans plus attendre, la plupart des invités sauf les garçons et Lily allèrent se cacher. Thomas ,encore une fois dans sa bulle remplit de papillons et de colombes, alla se planquer malgré les multiples tentatives de Kevin pour l'en empêcher, au grand dam de Vincent. Lily, dévorée par la colère, se rua sur Rom et aboya, tout en l’attrapant par le col :
• TU PEUX ME DIRE À QUOI TU JOUES ?! TU AS INTÉRÊT À AVOIR UNE TRÈS BONNE RAISON D’AVOIR BALANCÉ CETTE IDÉE STUPIDE !
Rom, qui pour une fois affichait un air sérieux, rétorqua en posant sur son index sur le nez de la jeune femme :
• Des démons vont bientôt investir la maison.
• Quoi ? s’étonnèrent Lily et la totalité des beubarz présents dans la pièce. J’espère que…
• Je sais que j’ai un humour très douteux, mais je dis la vérité. Pendant que nous avons notre petite discussion, ils sont sûrement en train d’encercler les lieux.
L'oganisatrice des festivités reprit son calme et interrogea Rom tout en lâchant le col de son pull :
• Que faisons-nous ?
Adrian prit les devants et expliqua la suite des opérations :
• Toi et tes copines, vous vous occupez des invités le temps qu'on éloigne les démons de la maison, puis vous les évacuez.
• Vous allez vous y prendre comment pour nous sécuriser les lieux ? questionna la jeune femme en jetant des coups d'oeils furtifs à son frère qui était muet.
• Simple, affirma Adrian en croisant les bras. L'un de nous emmène No, Gaby et Sandra loin d'ici, ce qui va forcer les démons à se lancer à leur poursuite.
• Quoi ?! s’offusqua la jeune femme. C’est débile comme plan. Ce serait tellement plus simple de foncer sur eux tous ensemble !
Max, se décidant à passer au débat, frappa avec des poings sur la table pour gagner l'attention de tous :
• Et que se passera-t-il si les convives sont blessés ? Personne ne pourra les protéger, et je refuse d'avoir des morts sur la conscience.
• Mais…
• Pas de mais, coupa Max. Il faut que toi et tes amies restiez en arrière avec les autres, car si l'on échoue, il n’y a que sur toi que je pourrais compter.
Lily fixa son frère qui lui fit un sourire traduisant toute la confiance qu'il avait en elle. Lily s'approcha de la porte puis grogna le dos tourné à nos héros :
• Ça ira pour cette fois. Mais je te préviens, c’est la dernière fois que tu me fais faire les basses besognes !
Alors qu’elle quittait la pièce, Vincent se pencha vers Max et murmura :
• Elle est grande maintenant, tu pourrais la laisser venir avec nous.
• Je sais, concéda Max. Mais on a besoin d’elle ici. * Passons à autre chose, une proposition à faire pour défendre la maison ?
Adrian, en bon stratège, réunit ses alliés autour de lui :
• Voilà comment nous allons procéder.

Lily rejoignit ses quatre amies qui l’attendaient dans le couloir. Elles se connaissaient depuis qu’elles étaient à la maternelle, un peu comme la troupe de son frère. Roxane, une petite à lunettes avec un air stoïque, était la raison du groupe. Flavie, une brune au caractère explosif, son énergie. Appuyée contre le mur se trouvait Emma, la fêtarde invétérée du quintette. Et enfin, celle qui souriait à Lily sans dire un mot se nommait Viviane. Et Viviane, c’est Viviane. Un mystère pour le commun des mortels. Elle semble appartenir à une autre planète.
La cadette s’avança dans le corridor, et alors qu’elle passait devant Roxane, cette dernière chercha à obtenir des précisions sur la conversation que s'était déroulé quelques instants:
• De quoi vous avez parlé pour ce soit autant animé dans cette pièce ? Pas quelque chose de très plaisant je suppose.
• On protège les invités. On doit leur faire penser que nous sommes en train de jouer à un jeu.
Flavie, agacée, frappa dans la paume de sa main tout en déclarant :
• De quoi ?! Ils nous relèguent encore aux secondes rôles ?! J'en peux plus de leur manque de considération à notre égart !!! Nous sommes aussi compétentes qu’eux, et nous avons même fait beaucoup plus qu’eux pour cette ville bon sang ! T’es trop gentille avec ton frangin ! Beaucoup trop gentille !!
Lily marqua une pause, avant de répondre :
• Sans doute.
Viviane fouilla dans le sac qui se trouva près d’elle et en sortit un masque. Lily le remarqua et lui ordonna, tout en prenant soin de la stopper dans son geste :
• Pas cette fois. On se répartit dans les chambres, on les rassemble dans le grenier et surtout, on agit discrètement.

No, Gaby et Sandra cherchaient toujours une cachette quand Rom leur tomba dessus. Il leur barra la route et les invita à le suivre :
• J’ai déjà une idée de planque pour vous les filles, suivez-moi !
Dubitative, Sandra coupa notre homme dans son élan :
• Pourquoi on devrait te suivre ? On peut très bien se débrouiller toutes seules. Nous sommes indépendantes !
• Mais noooooooooooooon, commenta No à moitié ivre. J’suis sûre que… Je viens d’avoir un haut-le-cœur, mais…… Ça va mieux.
• Tu ne tiendras donc jamais l’alcool, soupira Gaby en buvant une bière.
Rom décontenancé, les fixa pendant plusieurs secondes :
• C’est à la demande de… Max… Comme c’est son anniversaire, Il aimerait beaucoup que je ... enfin que vous gagniez le jeu ... Donc c'est pour ça qu'il m'envoie !
• C’est sûrement la pire excuse que je n’ai jamais entendue, se moqua Gaby. Je ne sais pas pour vous les filles, mais moi je n’ai pas envie de faire confiance à cet homme.
• Moi non plus, ajoutèrent No et Sandra en chœur.
Rom poussa un long soupir puis répliqua avec un sourire blasé :
• Alors, ouvrez grand vos oreilles les grognasses. Soit vous m’écoutez et j’essaye de vous sortir de la mouise dans laquelle votre amie vous a fourré, soit vous restez ici, vous gênez les autres pendant qu'ils se battent contre les démons qui encerclent la maison et on va tous y passer. À vous de choisir.
No fit les gros yeux. Elle marcha vers Rom pour lui dire le fond de sa pensée mais Gaby et Sandra s’interposèrent :
• On est avec toi !
Rom, satisfait, se dirigea vers le garage, suivi de près par les filles qui traînaient No de force.

Au moment où les Artistes encerclèrent les lieux, les lumières de la maison s'éteignèrnent. Voyant leur plan perturbé, tous se tournèrent vers Vangog qui prit soin de recentrer ses troupes sur la mission :
• Ça ne change rien au plan ! On s’infiltre dans la maison et on élimine tout le monde mis à part la cible, et je veux que l’on fasse ça proprement.
Tous ses subordonnés acquiescèrent d’un signe de tête et chacun de leur côté, ils infiltrèrent la maison. Certains grimpèrent par le balcon, d'autres fracassèrent la petite fenêtre donnant sur la cave pour ouvrir un accès au bâtiment. Vangog, lui, se rapprocha de la porte d'entrée, et après avoir vérifié que personne ne trainait dans les environs, il s'abaissa pour la crocheter. Mais alors qu’il tendait la main vers la serrure, il entendit un bruit un peu singulier. Il se mit à genoux pour observer à travers le trou de la serrure, et vit avec effroi la silhouette d’un homme, une lame à la main, s’approcher de la porte. Sans attendre, il fit un bond en arrière, et atterrit sur le sol juste à temps pour voir l’entrée se scinder en deux.* il sentit une légère douleur sur le torse. Il baissa les yeux et remarqua une profonde entaille sur son pectoral droit. Il releva la tête et l'ombre s'avança vers lui, des gouttes de sang coulant de sa lame. Cette personne était Yann qui affichait une telle détermination qu'elle semblait presque palpable. Il rejoignit son adversaire dans la cour tout en prenant soin de lui expliquer le fond de sa pensée :
• Habituellement , je t’aurais conseillé de me donner une bonne raison de ne pas te botter le derrière, mais comme j’ai le sentiment que tu ne vas pas m’offrir d’explications satisfaisantes, je vais me contenter de passer les prochaines minutes à te refaire le visage.
• Des menaces ? On vient à peine de se rencontrer et tu me donnes déjà envie de te réduire au silence.
Tout en prononçant cette phrase, Vangog retira sa veste en cuir, la balança sur le sol puis se plaça en posture de combat. Le blond enfila ses lunettes de soleil, empoigna son arme de toutes ses forces et se jeta vers son adversaire.

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