L'Autre
Un reflet sélénien dans un whisky ambré promène sa rondeur jusqu’à la bouche putride : je te donnerai le dernier baiser, celui qui t’arrachera la langue, celui qui te dégoûtera à jamais de moi, celui qui ira au-delà de mes insultes. Subis la morsure profonde de mes dents noires et la glaire de mes crachats. Ma nicotine, ces cendres gluantes qui peuplent ma bouche morte, que je ressuscite. Tu n’es rien qu’un poids sur ma conscience révélée : un visage aussi violent qu’un soleil au réveil. Tu es tout ce que je veux oublier, pour me retrouver, mais je ne peux me résoudre à te perdre, car j’aime te voir pleurer : douce musique du soir. J’aimerais que tu disparaisses encore plus, que des perles s’échappent de tes yeux tristes, qu’elles se brisent au sol dans un fracas tel que je pourrais enfin jouir. Fais-moi bander, connard !
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