Silence des Coeurs
Ma peau contre la tienne, un théorème ; nos regards, une course contre le temps. Première fois. Un sourire, là, comme un oiseau sur sa branche, pause longue, nature morte, corps tout en langueur, émerveillement - et petites morts.
Petites perles de sueur, caresses intimes ; petit vent d’amour vers la fenêtre, le chant d’un oiseau et la course du soleil vers l’horizon, l’instant du crépuscule, les majestés du soir. Onirisme.
Rêve de sentiers, de promenade, nus, dans les forêts de l’imagination.
Rêve d’un nous ; elle et moi.
Rêve d’un tout : poème ou conte, fable ou roman.
Maman et sa musique, l’odeur du repas aux narines comme une piqûre délicieuse ; mais les corps immobiles, toujours là, les yeux comme des miroirs ; les couleurs de l’iris, le canevas des sourires, un nous multiple !
A la fenêtre, hélas, la mélancolie de l’âme, la solitude des cœurs : son évanescence dans le décor froid, la tristesse absolue des départs, un goût de finitude amer ; des restes dans la salive, fantôme de larmes, chaleur diffuse, fraicheur confuse.
Disparition soudaine dans le paysage. Absence de nouvelles, déjà. A quand un nouveau voyage ? Quels lieux ? Quelles destinations ? La lune, le soleil, les étoiles ?
Sa peau contre la mienne : un anathème. Nos baisers, une partition à contre temps.
Souvenir, sur le pas de la porte : les lèvres dans l’impuissance d’une communication, l’évocation, en sourdine, des trois mots clés à même les lèvres ; un sourire, une gêne, une morsure.
« A très vite ? »
Annotations