Chapitre 23
Très vite en arrivant dans la fête clandestine aménagée dans les galeries d'une comète-champignonnière encore en activité, Antéa constata qu'Hélya s'était jouée d'elle, une fois de plus.
Antéa était vêtue des habits qu'Hélya lui avait offerts. Elle était bien à la mode, mais à celle des soirées d'avant leur mission de vigie. Depuis, il y avait eu du changement...
Un grand nombre de femmes possédaient un gilet exactement comme celui qu'elle aimait porter d'habitude par-dessus des combinaisons de travail standards et une perruque châtain. À priori, Antéa était devenue une égérie médiatique, dont l'image avait été vue par tout l'Amas. Son allure avait été adoptée avec toutes sortes d'adaptations, au grès de ce que chacune des festives avait pu dégoter ou bricoler.
Désormais, presque tout le monde suivait la « mode » d'Antéa, sauf Antéa elle-même... Le fait qu'Hélya ait exigé de porter son gilet ne pouvait pas être un hasard.
— Tu savais, espèce de peste ! lança Antéa sur un ton accusateur.
Pour toute réponse, Hélya lui fit son plus beau sourire, sortit une perruque châtain et l'enfila.
— Rends-moi mon gilet, garce ! Tout de suite !
— Ah non ! Un marché est un marché. Tu es sûr que tu veux que tout le monde te reconnaisse, comme pendant le repas ?
Antéa hésita. Par principe, elle aurait bien aimé avoir le dessus sur cette enquiquineuse pour une fois, mais Hélya avait raison. Au moins, ainsi accoutrée, il y avait très peu de chance que qui que ce soit la reconnaisse. La fête était remplie de femmes déguisées en elle.
Elle s'entendit donc lui répondre :
— Tu le paieras un jour, dit-elle sans croire en ses propres menaces.
Hélya lui tira la langue et s'enfuit vers une alcôve en faisant des signes à des gens qu'elle connaissait manifestement.
Antéa soupira ostensiblement avant de la rejoindre.
*
Du garçon dont Antéa avait fait la rencontre jadis, elle ne trouva trace.
À la place, un beau et sympathique jeune homme persévérait courageusement depuis déjà plusieurs minutes à la draguer tandis que la soirée battait son plein. Le bruit rendait leur discussion stérile, mais c'était peut-être mieux comme ça. Antéa ne se sentait pas très à l'aise dans l'exercice d'échanger ces platitudes.
Hélya de son côté était déjà bien occupée à embrasser un homme nettement plus âgé qu'elle dans une galerie fréquentée. Ainsi abandonnée au milieu de cette fête, il ne restait guère d'échappatoires à Antéa que d'accepter de parler avec son prétendant ou de s'ennuyer ferme, esseulée pour le reste de la soirée.
Elle lui fit donc commander le même flacon de liqueur hors de prix qu'elle avait consommé lors de sa première virée clandestine. Le bel homme s'exécuta, mais revint un peu déconfit. À priori, la bouteille avait dû lui couter très cher en points de succès. Probablement, n'était-ce pas un problème pour le garçon de la fois précédente. En repensant à lui, Antéa se résigna. Il l'avait sans doute oubliée. Antéa était une conquête inachevée d'un soir parmi peut-être des dizaines d'autres.
« Je me suis fait des idées et c'est tout. », se dit-elle.
Elle fit alors l'effort de s'intéresser davantage à ce garçon. Elle le trouva un peu fade, bien qu'il fut bel homme. Elle en retint surtout que la liqueur était toujours aussi délicieuse et n'osa pas éconduire celui qui la lui avait payée.
Au troisième verre, Antéa commençait à être pompette.
Hélya fit un détour par eux pour aller se soulager. Elle cria pour se faire entendre par-dessus la musique à l'attention du garçon qui draguait Antéa.
— Si jamais ça ne marche pas avec elle, tu peux venir me voir !
Antéa leva les yeux au ciel. Hélya avait une soirée d'avance sur elle, niveau alcoolémie.
« Si elle pense que je vais marcher dans son jeu... »
Puis, Hélya se pencha vers le garçon avec un petit sourire tout en gardant son regard espiègle rivé sur celui d'Antéa. Elle murmura quelque chose à son oreille. Il détailla Antéa puis parut gêné. Puis, elle s'éclipsa en sautillant, apparemment très fière d'elle.
Avec candeur, Antéa demanda.
— Qu'a dit ma peste d'amie ?
Il hésita, préférant ne pas s'en mêler.
— Rien d'important. Une bêtise.
Le visage d'Hélya surgit.
— J'ai dit que tu es coincée parce que tu imagines avoir de grosses fesses et qu'à cause de ça tu ne vas jamais oser l'embrasser !
Hélya esquiva une tape. Le rouge monta aux joues d'Antéa. Hélya rayonnait de provocation gratuite.
Le garçon gêné, se pencha vers Antéa en la rassurant sur le fait qu'il n'en pensait pas un traitre mot. Elle ne l'écouta que d'une oreille. C'était entre elles deux.
Le duel de regard entre Antéa et Hélya se prolongea.
Sans doute la liqueur aidant, Antéa attrapa le garçon par la nuque et l'attira vers elle. Elle lui administra un fougueux baiser et darda sa poitrine contre son corps musclé. Au début, Antéa ne se concentra absolument pas sur ce qu'elle faisait. Elle continuait de regarder Hélya, bravache. Puis, le jeune homme surpris lui rendit son étreinte, ce qui ne fut pas sans lui déplaire. Elle ferma les yeux et se laissa un peu aller. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas embrassé ainsi un homme.
Submergée d'informations sensorielles, Antéa réalisa à peine ce qu'elle venait d'être poussée à faire par Hélya. Elle glissait dans le plaisir de l'instant.
Un désir puissant, qu'elle avait interminablement réfréné, montait en elle. Elle s'abandonna aux baisers et aux caresses. Le jeune homme était à la fois tendre et plein d'ardeur.
Ils s'isolèrent. Antéa l'entraina dans un coin reculé, après un dédale tortueux de couloirs creusés dans la comète qui accueillait cette fête.
Lorsqu'un endroit lui sembla approprié, Antéa, qui menait la danse, posta Amitié pour qu'il refoule quiconque viendrait les déranger.
Ils se dévêtirent à moitié. Son abstinence de ces dernières années, son blocage, son autopunition pour quelque chose qu'elle ne contrôlait pas n'avaient que trop duré. Elle fit l'amour à cet homme qu'elle ne connaissait pas. C'est à peine si elle lui laissa l'occasion d'assurer les prises à s'envoyer en l'air en apesanteur. Ce fut rapide, mais intensément agréable.
Alors qu'ils reprenaient leurs souffles. Antéa éprouva de manière fulgurante une irrépressible envie de rentrer. Non pas qu'elle se sentait sale du liquide tiède qui coulait le long d'une de ses cuisses et désirait se laver, mais juste parce qu'elle avait eu ce qu'il lui fallait.
Elle se rhabilla et laissa là le jeune homme avant qu'un malaise ne s'installe, non sans avoir échangé quelques platitudes. En chemin, elle se dit qu'elle n'arrivait même pas à se souvenir de son nom. Ne pas connaitre les prénoms des garçons avec lesquels elle partageait des moments d'intimité était en train de devenir une vilaine habitude.
Elle voulut aller prévenir Hélya qu'elle rentrait désormais, mais cette dernière était encore avec l'homme plus âgé qu'elle, en pleine dégustation de psilocybes. À l'attitude d'Hélya, Antéa conclut qu'elle finirait totalement défoncée avant la fin de la soirée.
« Quelle drôle d'amie ! Horrible avec moi. Toujours en train de m'embêter. Elle vient pourtant de me remettre dans le circuit malgré moi et n'est même plus en état de fanfaronner sur son exploit ! »
Aller parler avec elle dans cet état n'aurait sans doute pas servi à grand-chose. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'elle la voyait ainsi. Hélya avait une consommation un peu excessive de ces champignons hallucinogènes qu'on trouvait facilement. Il lui arrivait fréquemment d'en ingérer après les journées de travail. « Pour me détendre » se justifiait-elle.
La consommation excessive des psilocybes était connue pour déclencher des addictions. Elle passerait encore pour la rabat-joie de service, mais ça ne plaisait pas à Antéa de voir Hélya ainsi, à la merci d'une drogue et surtout de n'importe qui.
« Je vais aller lui dire de faire attention, tout de même. »
Alors qu'elle pensait cela, Hélya sortit un pénis en érection d'une braguette avec une de ses mains qui avaient disparu depuis longtemps dans le pantalon de l'homme.
« À moins que ce fût les autres qui soient à sa merci à elle, tout compte fait ? Rectifia Antéa, intérieurement... Pour le bien des autres, je lui parlerai quand même de son souci avec les psilocybes, mais plus tard. »
De toute façon, il n'aurait servi à rien non plus de lui proposer de partir avec elle maintenant. Hélya serait restée à la soirée. Elle rentrait rarement avant les fermetures ou les descentes de Silence Immobile. Et il ne pouvait rien lui arriver à part se réveiller au côté de personnes qu'elle ne connaissait pas.
Chaque drone, dont le sien était programmé pour veiller sur les fonctions vitales de ses possesseurs et s'assurer que les lois interhumaines de base de l'Amas cométaire étaient respectées. Ni violence ni homicide. Sur le plan de la sexualité, les règles étaient plutôt souples, par contre, mais Hélya savait ce qu'elle faisait.
Comme Hélya ne courrait donc guère de risques et était une grande fille, Antéa la laissa, repartant avec Amitié.
Le lendemain, Antéa la remercierait peut-être de lui avoir remis le pied à l'étrier.
Sans doute.
*
À bord de la comète de Silence Immobile, le vieil homme travaillait dans son grand bureau qui en était le centre décisionnel et qui jouxtait une vaste salle de commandement équipée des meilleures technologies.
Le Chef des S.I. portait une tenue noire comme tous les S.I. et était assis sur une chaise spartiate tout en métal. Seule distinction honorifique, il arborait un insigne stylisé en forme d'étoile, juste à l'emplacement de son cœur. Ici, il n'avait plus d'identité. Seules quelques rares personnes connaissaient son nom : Erèbos. Nul n'aurait toutefois osé en faire usage.
Plongé en plein blackout, le chef des S.I. continuait pourtant à travailler, consultant rapport après rapport.
La fausse alerte durerait onze minutes. C'est lui-même qui l'avait déclenchée. L'Amas cométaire était à l'arrêt. Le poids de sa fonction se lisait à travers chacune des rides soucieuses de son visage. Il avait la responsabilité des deux-cent-cinquante-mille âmes qui composaient les restes de la Civilisation humaine. Cela faisait trente-quatre ans qu'il exerçait cette charge. Il avait battu le record de longévité à ce poste et il ne s'en lassait pas. Et pourtant, ses devoirs l'amenaient à des décisions cruelles, mais il faisait tout cela dans l'intérêt général.
— Faites-le entrer, dit-il sans relever le nez de ses rapports.
Le représentant du culte du Logos entra. Le Chef des S.I. ne lui accorda pas même un regard.
— Asseyez-vous.
L'homme ne bougea pas. Le Chef des S.I. ne le considéra pas. Il continuait son travail.
— Je ne vous appellerai pas « mon père » si c'est ce que vous attendez. Suite au Cataclysme, nos ancêtres ont tiré un trait sur les anciens dieux qui les avaient abandonnés. Vous avez fait le choix de vous en inventer un nouveau que les S.I. tolèrent uniquement parce qu'il déifie la Raison. Cela fait de vous un possible instrument utile à notre survie. C'est avec tristesse que je constate ce besoin de l'Homme en une croyance mystique ne s'est pas interrompu avec le rejet des vieilles religions. Votre culte nous semble donc un moindre mal pour le moment. En revanche, l'aura surnaturelle que vous voulez vous donner s'arrête à cette porte. Empruntez là si ça ne vous plait pas. Je suis quelqu'un d'occupé. Dans le cas contraire, asseyez-vous comme je vous l'ai ordonné. Je déteste avoir quelqu'un debout devant mon bureau.
Le Prêtre-Programmeur s'assit.
— Nos analystes ont identifié un suspect à partir des images de votre dernière descente au cours d'une soirée clandestine. Il s'agit peut-être de celui qui se nomme l'Artiste.
— Calculez, ordonna le Chef des S.I.
Le Prêtre-Programmeur se concentra. Une des prothèses cybernétiques de son crâne s'activa.
— Trois chances sur dix que ce soit lui.
— Et vous me dérangez pour ça. C'est bien peu.
— Certes, mais nous nous sommes dit que cela pourrait vous intéresser et nous conduire à un possible accord. L'homme en question est le fils d'un membre du Conseil.
— Lequel ?
— L'Oligarque lui-même.
Le Chef des S.I. cessa sa lecture et détailla le Prêtre-Programmeur avec des yeux évaluateurs.
— Vous avez toute mon attention. Que désirez-vous en échange ?
— Nous Prêtres-Programmeurs menons plusieurs combats. Vous avez accédé à notre première demande : le Grand Dessein. Nous vous en serons éternellement gréés.
— Votre projet paraissait intéressant et nécessitait qu'on lui consacre des ressources. Je doute que votre culte ne dure longtemps, mais passons. Vous existerez tant que Silence Immobile vous estimera utile à la survie de l'Humanité.
Le Chef des S.I. ne fit même pas l'effort de dissimuler son avertissement sous un bel enrobage. Le Prêtre-programmeur ne sembla pas s'en offenser.
— Utiles : nous le serons.
— J'en jugerai. Abrégez.
— Les drones sont notre principal souci probabiliste. Ils font planer la plus grande menace sur l'Amas et nul n'en a conscience. Certes les drones ont offert une sécurité inégalée au Peuple de l'Amas, mais ils sont porteurs de dangereux germes. Ils ont ramené et répandu la culture, les arts, les philosophies et même les religions de l'Ancien Temps. Pire à cause d'eux, les habitants se déplacent de plus en plus entre les comètes. L'Ennemi pourrait...
— Les drones sont les derniers à pouvoir attirer l'attention de l'Ennemi. Grâce à eux, notre discrétion est bien meilleure que par le passé. Vous le savez et vous ne pouvez espérer leur disparition. Ce qui vous inquiète réellement c'est l'Ancien Temps. Allez droit au but : que réclamez-vous ?
— Effectivement, nous ne souhaitons pas leur interdiction. Nous voulons que les drones soient contrôlés par notre culte.
— Il n'en est pas question. La seule chose qui pourrait me faire accepter une telle chose serait que je sois sûr de vous avoir, vous, sous ma supervision...
— Et c'est le cas tant que vous nous aiderez à accomplir le Grand Dessein.
— L'avenir le dira.
— Dans ce cas, nous requérons en échange leur éviction du réseau afin qu...
— Refusé.
— Nous demandons l'interdiction des déplacements d'humains en drones tractés.
— Refusé.
— L'art de l'Ancien Temps est un cancer, vous devez l'interdire.
— Votre exigence est stupide. L'Art de l'Ancien Temps est aussi la culture de notre civilisation. Nous nous efforçons de survivre comme individu pour que ce que notre espèce a créé perdure. Vous n'avez qu'à lutter sur le plan des idées. Après tout, si les vôtres sont meilleures, ne gagneront-elles pas ? Au mieux, je suis prêt à vous octroyer une censure. Certaines œuvres sont pernicieuses. Je vous le concède.
— Oublions les drones et l'Art profane qu'ils véhiculent, pour le moment, mais un jour viendra où vous vous rallierez à nos demandes. Parlons des fêtes clandestines...
— Ces évènements peuvent être un problème pour Silence Immobile, en effet. Nous avons observé que ces lieux étaient de plus en plus des foyers de contestations où se propagent des idées dangereuses. Toutefois, nous ne pouvons les stopper abruptement. Nous sommes en train de préparer les esprits. Vous n'êtes pas sans savoir que 60 % de la population de l'Amas a entre 20 et 40 ans. Si nous faisons appliquer nos interdictions, nous aurons des troubles.
— Les fêtes clandestines ne sont pas nécessaires, elles. Laissez-nous inventer et encadrer d'autres exutoires à la place.
— Qui vous dit que ce n'est pas déjà le cas ? Qui vous dit que ce n'est pas déjà Silence Immobile qui crée ces évènements ?
Un silence s'installa. Le Prêtre du Logos ne réfléchissait pas. Il calculait les possibles.
— Le Logos entend bien vos arguments. Mais s'ils sont raisonnables à court terme, ils sont déraisonnables à moyen et suicidaires à long terme, selon nos calculs de probabilité. Votre information éclaire certaines choses, toutefois. Il nous reste un point à approfondir. Vous connaissez sans doute notre combat contre les psychotropes. Ils sapent les efforts de rerationalisation de notre doctrine. Les fêtes clandestines propagent cette maladie.
— Pour les psychotropes, nous œuvrons déjà à limiter les trafics, mais il y a un revers. Calculez ceci : les fêtes clandestines, la musique, l'alcool, les psilocybes, le lichen euphorisant et même le sexe canalisent l'agressivité de la jeunesse de l'Amas.
— Et tous concourent à détruire la Raison en lui préférant les Passions. Nous ne le tolérons pas.
— Je peux vous concéder d'agir sur les psychotropes. Si vous faites tomber ce dangereux libertaire qu'est l'Oligarque, je pourrais envisager une prohibition plus virulente sur les lichens, les psilocybes et l'alcool, mais pas le sexe ni la musique. Calculez.
Le Prêtre-Programmeur se figea quelques instants.
— Le culte du Logos accepte votre offre. Ainsi soit le Grand Dessein !
— Amenez-moi des preuves que l'Artiste est liée à l'Oligarque et, si ce dernier tombe, vous aurez votre prohibition.
Le Prêtre-Programmeur s'apprêta à sortir du bureau.
— Attendez ! Dernière chose. Où en est votre surveillance électronique de notre petite Héroïne ?
— Plusieurs drones piratés en espionnage d'une de ces détestables fêtes clandestines ont glané de quoi la faire chanter au besoin. En tout cas, nous pensons qu'elle y serait sensible étant donné son profil psychologique.
— On verra. De toute façon, si elle se permettait de nuire publiquement à Silence Immobile, on a toujours les données médicales la concernant pour la dénigrer. Entre une mère faisant égoïstement une Unique et son rare cas d'infertilité, je doute que le peuple de l'Amas l'admire longtemps si son comportement public venait à me déplaire. Transférez-moi vos enregistrements quand même. Je vais les archiver dans son dossier en espérant ne jamais avoir à en faire usage.
— Cela ne tardera pas à notre avis. Elle a récemment effectué plusieurs recherches sur le sous-réseau avec le portrait de l'Artiste, sans toutefois savoir de qui il s'agissait. Vous devez vous préparer à ce que l'Artiste l'ait déjà approchée, peut-être même enrôlée. Il se pourrait même que l'Héroïne devienne la portevoix de la Résistance.
Le Chef des S.I s'abima dans une longue réflexion.
— Ça ne cadre pas avec son caractère discret. À combien calculez-vous ce risque ?
— 27 %. C'est peu, mais le risque existe.
— C'est encore négligeable. Qu'on continue simplement sa surveillance.
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