La mer, témoin de ma renaissance

2 minutes de lecture

La lune scintille dans le ciel, éclatante. La nuit est douce, le monde s’endort. Mais moi, je veille. Ma nuit s’enfuit, mes tourments aussi. C’est la fin d’un cycle, le début d’un autre. Je l’ai décidé.

Pieds nus sur le sable, je marche lentement vers l’horizon. L’eau caresse mes chevilles, froide, piquante, mais étrangement enveloppante. Un frisson court le long de ma peau, un dernier avertissement. Pourtant, j’avance.

Il m’a blessée. Je me suis blessée. Je ne veux plus être cette femme qui se laisse effacer, qui s’oublie dans les désirs d’un autre. Je ne peux plus vivre ainsi.

L’eau monte, enlace mes genoux, mes hanches. Elle grimpe le long de mes côtes, m’arrache un souffle glacé. Mon cœur se serre, mais je n’ai plus peur.

Il représentait tant pour moi, et pourtant, il incarnait tout ce que je déteste. Je me suis perdue dans son jeu, croyant y voir autre chose. Lui, marié, intouchable. Moi, une simple distraction. J’ai voulu croire que j’étais spéciale, différente, que je pouvais être plus qu’un désir passager. Mais il n’a jamais vu en moi ce que j’espérais. Juste un corps, une pulsion à assouvir.

Et moi, qu’étais-je ? Un moment volé, une parenthèse dans son histoire. Il m’a laissé croire, il m’a séduite, puis il est retourné auprès d’elle, comme si je n’existais pas. Le lendemain, il me parlait de leurs vacances comme on parle du temps qu’il fait. Sans remords, sans conscience.

Alors, j’ai plongé. Non pas pour disparaître, mais pour renaître.

L’eau m’engloutit, efface les chaînes que j’ai portées trop longtemps. Je m’abandonne un instant, puis je remonte. Ma tête émerge, mes poumons s’emplissent d’air. Un cri déchire la nuit, mon cri. Puissant, libérateur.

Je suis vivante.

Je ne suis pas un objet. Mon corps m’appartient. Mon âme aussi. Je ne suis pas là pour combler des vides ou apaiser des frustrations. Je suis une femme entière, avec des émotions, des désirs, une force inébranlable.

Fini le temps des illusions, fini le temps où l’on me prenait sans me voir. Je ne veux plus incarner le désir furtif d’un homme infidèle. Je veux l’amour, le vrai, celui qui éclaire, qui élève, qui respecte.

Et je l’ai trouvé.

J’ai trouvé ma voix, ma place. Je suis devenue une femme libre, fière. J’aide celles qui, comme moi, ont douté, se sont perdues dans les ombres d’hommes qui ne savaient pas aimer. Je leur montre qu’il existe un autre chemin.

Et lui ? Lui est resté seul. Sa femme a ouvert les yeux, elle aussi. Elle est partie, emportant avec elle tout ce qu’il croyait acquis.

Tant pis pour lui.

Moi, je suis là. Debout. Rayonnante. Aimée.

Je suis une femme. Je suis libre. Je suis infiniment plus que ce qu’il a cru voir en moi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire MelEnVers ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0