Stress
Je pars devant, il me suit le sourire aux lèvres, nous arrivons à la plage où se trouve James et Estelle, qui ont été rejoints par Jessie, Estelle nous remarque et me demande :
–Mon Dieu, c'est pas vrai ! Émile qui a mis moins d'une heure pour s'habiller ! Tu lui as botté le cul pour qu'il se dépêche ?
–Nan, sa mère s'en est chargée à ma place.
–Je vous merde, tous autant que vous êtes, nous dit Émile en grognant.
Estelle me tend une crêpe en me disant :
–Tiens, j'ai pensé à ton ventre.
–Mais je n'ai pas faim.
L'odeur du sucre et de la crêpe agresse mes narines et mon ventre s'est mis à se plaindre, Estelle tend l'oreille :
–Tu disais ? Je ne t'ai pas bien entendu.
Je prends la crêpe :
–Je disais que cela serait dommage de jeter un si bon mets.
Je m'assieds à côté d'elle et savoure ma crêpe, James ne me pose pas de question, je ne peux m'empêcher de me sentir coupable, je m'arrête en plein milieu de ma dégustation :
–Je suis désolé pour tout à l'heure, je ne voulais pas vous inquiéter.
Jessie me répond :
–Ne t'en fais pas, le seul que tu aies affolé, c'était James, un coup de mou ça peut arriver à tout le monde.
–J'ai le droit de m'inquiéter pour elle, lui répond James.
–Tu n'es pas son père, lui fait remarquer Émile.
–C'est bon, j'irai m'excuser auprès de lui lundi.
Je lui demande :
–Tu vas t'excuser auprès de Max ?! Toi ?!
–Oui ! Maintenant n'en parlons plus.
La discussion a ensuite dérivé, puis nous sommes partis attendre le père de James au lycée, il nous récupère dans un fourgon de police, direction l'aéroport. Je me sens fébrile à l'idée de voir un avion, bien plus que de savoir si oui ou non, c'est bien Ken que nous devons accueillir ; j'en ai vu que très rarement, c'est peut-être pour ça. Nous arrivons à l’aéroport, il est dix-sept heures trente, tout le monde se met en place pour accueillir notre invité, nous regardons la piste d’atterrissage, impatient de voir cet avion atterrir, tout a l’air de bien se passer. Dix-sept heures cinquante, nous distinguons la forme de l’avion, c’est incroyable même si j’imaginais ça plus long et plus gros, l’avion atterrit sans aucun problème, un tapis rouge est déployé et les policiers font une haie d’honneur ; le père de James est sur le tapis à attendre l’inviter, pourquoi tout se passe si bien ? Je sens mon cœur battre tellement fort qu’il pourrait sortir de ma poitrine, James nous dit :
–Il se passe quelque chose de bizarre.
Personne ne sort de l’avion, le père de James rentre à l'intérieur puis après deux minutes, on entend la radio des gardes grésiller :
–BZZT… L'invité est mort BZZT… Il s’est fait effacer BZZT.
Je murmure le sourire aux lèvres :
–Parfait.
Un officier lui demande :
–Que sommes-nous censés faire ?
–BZZT… On boucle l’endroit, personne ne sort sans mon autorisation BZZT… Ramène les enfants chez eux et annonce la nouvelle au supérieur BZZT.
–À vos ordres !
L’officier nous ramène, nous ne protestons pas, même James, un long très long silence s'est installé après la nouvelle, Jessie demande :
–Vous pensez que c’est encore un coup de ce groupe ?
James lui répond :
–C’est obligé, il n’y a qu’eux qui se sont vantés de pouvoir effacer quelqu’un.
–Je comprends pas, quel est leur motif ? Demande Estelle.
–Peut-être la conquête du monde va savoir, lui répond Émile.
Je leur dis :
–J’ai entendu dire qu’ils effaçaient les personnes qui abusaient de leur pouvoir.
–Ah ? Et qu’a donc fait le créateur de prothèse robotique qui a sauvé d'innombrable vie ? Me demande James intéressé.
–Il aurait créé intentionnellement le rejet pour gagner plus d’argent.
–Encore une histoire de fric comme d’habitude, souffle Émile.
Le policier dépose en premier Estelle et Émile, puis c’est à mon tour de rentrer chez moi.
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