Histoire (3)
Max :
Je reprends l’histoire, cela fait longtemps maintenant que je n’ai plus parlé de mon entrée dans le gang des Démons :
–C’est à ce moment-là que j’ai décidé de prendre la tête des Démons. J’en avais entendu parler avant et je connaissais leur code, qui fait toujours plus gamins qu’adulte au passage. À l’époque, c’était juste une petite bande de quartier dirigée par Jérôme, mais je ne connaissais rien au combat, mis à part le bon vieux coup de pied dans les couilles.
–Mes bouquins sur les arts martiaux, ton bien aider, ajoute Shusendo en se grattant le menton.
J'acquiesce, c’est vrai que cela m’a enlevé une sacrée épine du pied :
–Sans eux, on ne serait pas arrivé à grand-chose. On s’est entraînés ensemble dans le Somnium pendant une semaine et deux jours. Une fois que j’étais sûr de moi au niveau du combat, je suis allé directement affronter Jérôme et j’ai gagné. Facilement, j'avoue, j’ai formé le groupe pour qu’on devienne intouchable, comment récupérer des infos, le combat, etc. J’ai triplé le nombre de membres, là, on a pu commencer à se faire appeler un gang. On a créé la plus grande guerre de gangs, les infos l’ont nommé le Raid rouge.
Rose, choquée par cette information, me demande la voix étranglée :
–Attends ! La guerre de gangs d’y il y a quatre ans, qui a paralysé la ville pendant près de neuf jours. C’était à cause de toi ?
Ah ! Oui, c'est vrai que l’état avait fait durer cette paralysie pour appuyer plusieurs textes de loi en les faisant passer pour des mesures anti-gang :
–Yep ! Après nous, notre guerre de gangs s’est terminée le jour même. Donc ce n'était techniquement pas notre faute. Suite à ça, il nous fallait de l’argent. On avait le champ libre depuis notre guerre de gangs, plus aucune concurrence sur toutes sortes de trafic.
Rose me coupe, effarée :
–Tu as fait dans la prostitution et la drogue ?
Je prends un air dégoûté, elle pense vraiment que j’aurais pu faire cela ? :
–Non ! Je suis un criminel, pas un monstre ! Non ! Nous, c’était la protection et le chantage, à la limite le vol des riches.
Rose tique sur un mot et demande :
–À quoi te servait le chantage ?
J’explique un peu plus en profondeur mes motivations quand j’étais le chef des Démons :
–J’ai des tas de preuves compromettantes sur des personnes influentes en ville. Donc contre une certaine somme d’argent, ils n’entendaient plus parler de moi, ni de ses preuves. Il y a une personne très influente dans la police qui tient énormément à son poste et ses privilèges. Qui disont que contre une cécité permanente sur les agissements du gang. Je me faisais une joie d'absolument rien dévoiler. Bref, notre réseau est un engrenage parfait, avec l’argent accumulé, j’ai réussi à obtenir l’immeuble qui allait être détruit pour un prix dérisoire. J’ai fait fonctionner un syndicat pour au moins refaire les murs et l’isolation. Pendant ce temps, moi et Shu, on peaufinait son arrivée. Il fallait que je sois dans l’université qui faisait l’échange et là, le chantage m'a encore servi.
Rose m'interrompt encore une fois :
–Attends ! T'as fait chanter qui pour rentrer à la fac ?
Une question idiote encore une fois, arh ! Pourquoi tout expliquer quand tout est simple :
–Tu sais, les doyens, c'est jamais bon quand ils se font capturer par la police avec en leur possession des tonnes de photos d’étudiantes en tenue légère dirons-nous. Du coup, mon inscription n’aurait posé aucun soucis, mais il me restait un gros problème.
Claire me demande :
–Quoi comme problème ?
–Mon nom et prénom. Si je lui disais tout, il aurait pu lui aussi me faire chanter et vu que je ne pouvais pas non plus donner des noms aléatoires, au cas où l’institution regarderait, comme par hasard, si tout était en règles. De plus, je n’avais ni les compétences, ni le matériel pour me créer une identité de toute pièce.
–Et comme par hasard, tu as trouvé Cynthia ? Me demande Rose.
–Non, c'est elle qui m'a trouvé.
Cynthia :
Tous ces à-côtés commencent sérieusement à ralentir mes recherches, plusieurs des signatures ne sont que des initiales. Il y en a deux que nous connaissons déjà, H.P et K.W, plusieurs autres signatures m'intriguent, notamment L.L, Sgt.V, H.D-G et B.D. Les autres sont des noms complets qui m’ont mené à rien. Il ne me reste que ça et cela prend un temps monstre pour déchiffrer tous ses dossiers. Les seuls indices que j’ai, ce sont les différentes formules développées. C’est clairement un code secret. Tant que je n’aurais pas la clef. Je ne pourrais rien faire. Peut-être que je trouverai quelque chose dans les différentes conversations autour de ses dossiers. Oh ! Ça commence à m’énerver ! Pourquoi je galère autant ? Ils ne peuvent pas simplement mettre un “Au fait Philippe, notre plan de conquête du monde avance bien, tiens voici les plans !” ? Je te jure des fois :
–N’est-ce pas Cynthia ? Me demande Max.
Je sors de mes pensées :
–Quoi ?
Il me répète :
–Que c’est toi qui m’as trouvé la première.
Ah ! Pour notre rencontre, c’est vrai que c’est moi qui l’ai trouvée :
–Oh ! Ce fut facile après ton Raid rouge. Tous les petits réseaux que tu as laissés intacts. Te connaissaient et te craignaient. Alors te trouver était simple comme bonjour.
Claire me demande :
–Pourquoi tu le cherchais ?
Mes souvenirs de cette époque m’ennuient, j’aime pas vraiment en parler, mais je peux faire confiance à Rose maintenant :
–On était dans la merde avec les augmentations d’Aziz et le fait qu’on ait traversé la méditerranée n’avait pas aidé. Il me fallait un endroit où s’installer et on n'avait plus un rond. Donc, je me suis dit que contre quelques petits services, on pourrait être à l'abri.
Max explique son point de vue :
–Alors, quand elle dit quelques petits services, c'est plus : un jour, elle s'est jetée sur moi et m'a forcé à me déshabiller, mais bon.
Rose fait :
–Pourquoi à un moment, j'ai envisagé le fait que tu proposes tes compétences en informatique ?
–Hey ! J'étais désespérée et je ne parlais pas un mot français.
Claire me dit :
–Et t'as pas pensés à demander l'aide d'Aziz sachant que le français est la deuxième langue la plus parlée en Afrique ?
–Excusez-moi d'être née dans un pays endocentrique ! Qui ne connaît absolument rien aux autres cultures, mis à part les clichés ! Et en plus, je suis une clichée ambulante à moi toute seule !
Rose change de sujet :
–Et du coup, qu'est-ce qui s'est passé après ?
–J'ai échoué.
Max explique une nouvelle fois :
–Je l'ai maîtrisée avant qu'elle ne me foute à poil. Même si maîtriser est un bien grand mot.
–Tu m'as juste empêchée d'aller plus loin qu'autre chose !
–En même temps, une femme qui me saute dessus sans prévenir. J'allais pas non plus lui casser la gueule ou la laisser faire.
David nous dit :
–Moi, je l'aurais laissé faire !
Max et moi nous lui répondons en même temps :
–Ta gueule ! David !
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