Enlèvement (2)
Rose :
J'ai froid, l'air est humide ici, j’ai les mains attachées entre elles et je suis assise à une chaise, qu'est-ce qui s'est passé ? J'entends une voix rauque pesté :
–C'est pas vrai ! Elle m'avait dit qu'elle était blindée d'augmentation et de textisanat, j'ai mal compris ? Non non non ! C'est elle qui a fait l'erreur ! PUTAIN ! MERDE !
On dirait un fou qui se parle à lui-même, je n'arrive pas à ouvrir les yeux, je l'entends marteler des touches de téléphone :
–Allo !? Vars !? C'est quoi cette merde !?
J'entends une voix féminine lui répondre :
–Qu'y a-t-il encore ?
–Ce n'est pas une PUTAIN d'augmenter !
–Comment ça ?
–Elle est là, devant moi et aucune trace d'augmentation !
–Réveille là !
J'entends les pas se rapprocher de moi, tout est silencieux, je sens juste une présence se rapprocher de mon visage puis quelqu’un me donne des petites gifles, j’entends la voix rauque m’ordonner :
–Allez, on se réveille !
Je n’arrive pas à ouvrir les yeux, il hurle :
–J't'ai dit, réveille-toi !
Il me donne un violent coup de poing qui fait chavirer la chaise et me fait tomber à terre. Je réussis à ouvrir les yeux, la douleur me fait si mal, il me relève sans aucun problème. Il met sa tête en plein dans mon champ de vision, un homme habillé en treillis militaire et à la coupe au carré avec une petite barbe soigner ; son teint pâle me fait penser à un vampire et ses yeux injecter de sang me fixe comme un tueur. Bordel de merde, qu'est-ce qui se passe, j'ai peur, que va-t-il me faire ? Il reprend sa conversation :
–Elle est réveillée !
–Passe-la-moi.
Il me montre un vieux téléphone avec un numéro et le nom de Sergent est assigné, il me dit :
–Écoute-moi bien, la dame va te poser des questions et si tu y réponds sans faire d'histoire, tu vivras un peu plus longtemps, on est d'accord ?
Je suis trop choquée et j'ai trop mal pour répondre quoique ce soit, il me hurle :
–COMPRIS !?
Je hoche la tête, des larmes me montent aux yeux, il dit calmement :
–Elle est à vous.
–Hey petite ? Tu vas seulement répondre par oui ou non ! Sauf si je te le demande, tu comprends ?
Je réponds un petit :
–Oui.
–Bien ! Tu connais un augmenté ?
Celui qui tient le téléphone me fait vraiment peur. Je continue faiblement :
–Oui.
–Tu le connais personnellement ?
–Oui.
–Et comment il s'appelle ?
Je ne lui réponds pas. Je ne peux pas les trahir, je ne dirais rien, après quelques secondes le type me tire les cheveux et me hurle :
–On t'a posé une PUTAIN de question !
Ça fait mal, chaque douleur qu'il m'inflige est extrêmement douloureux, ça commence à m'énerver. Je ne lui réponds toujours pas, il souffle et me lâche les cheveux, il s'éloigne un peu et revient vers moi en me donnant un coup de poing :
–J'vais t'apprendre quelques choses, c'est pas parce que t'es une femme que tu vas avoir un traitement de faveur !
Il m'a fait mal ce connard. Putain ! J'ai une de ces envies de l'étriper, je serre les dents et lui réponds :
–J'avais remarqué !
–Hey ! Me répond pas comme ça ! On avait un marché ! Tu réponds gentiment aux questions et tu vis plus longtemps ! C'est pas compliqué !
Il se remet devant moi et me tend le téléphone, la voix me demande :
–Tu t'es calmée petite ? Dis-moi comment s'appelle l'augmenter ?
Je ne lui réponds toujours pas :
–PUTAIN ! Tu vas lui répondre merde !
Il me met un couteau sous la gorge, je sens sa lame froide sur mon cou, sous la peur, je lâche :
–Aziz ! Il s'appelle Aziz !
La voix du téléphone dit :
–Aziz !?
–Oui !
–On a un problème.
Le type ramène le téléphone à son oreille et s'éloigne :
–Comment ça ? Un problème ?
J'ai cédé face à la peur, ça m'enrage. J'ai envie de l'étrangler, de le tuer, d'effacer son existence… Je profite qu'il soit occupé pour regarder autour de moi et essayer de comprendre où je suis. Je dirais que c’est un hangar à l'abandon. Les murs sont rouillés et la plupart des fenêtres éclatées. Pendant que mon ravisseur a le dos tourné, j'essaie de forcer sur les liens. Ils brûlent ma peau. Après quelques terribles efforts, je sens les liens s'étirer lentement. J'arrive à les défaire légèrement. Parfait ! Il suffit maintenant d'attendre le bon moment pour me venger. À ce moment-là, j'entends la sonnerie de mon téléphone, je tourne la tête et mes affaires sont sur une table à côté. C'est seulement à cet instant-là que je remarque que je suis en sous-vêtements. Je ne sais pas pourquoi, mais je remercie mon ravisseur d'avoir au moins eu la décence de ne pas me laisser totalement nue. Le téléphone continue de sonner. J'essaie de me lever pour m’en rapprocher sans trop défaire mon lien. C'est Taïba qui m'appelle, je lui dis :
–Tu sais, mon téléphone n'arrêteras pas de sonner.
Il reporte son attention sur moi, en disant à son interlocutrice :
–Je finis ça et je mets les voiles… À vos ordres Sergent Vars !
Il se rapproche de moi, prend mon téléphone et me dit :
–Tu dis quoique ce soit de bizarre et t'es morte, on est d'accord ?
Je hoche la tête, je croise les doigts pour que ce soit un stratagème pour me retrouver :
–Allo ?
Je lui réponds calmement :
–Qu'est-ce que tu veux Taïba ?
–Euh… Je sais pas trop comment te le dire.
–Quoi donc ?
–Veux-tu être mon témoin ?
Je suis abasourdie :
–Hein ?
–J'y ai longtemps réfléchi et je t'ai choisi, alors tu veux ?
Attends leurs couples n'est toujours pas officialisé, je reprends espoir :
–Euh… oui, j'en serais très honoré.
–Parfait, t'es tombé dans mon piège !
Un piège ? Comment ça ? Je lui demande :
–Hein ?
–Maintenant, tu dois m'aider à choisir les fleurs pour le bouquet des fiancées.
Le type me fait signe avec son doigt d'abréger la conversation :
–Euh… Je voudrais bien, mais je suis occupé là et…
Elle me coupe :
–Non, c'est maintenant parce que là, tu vois, je suis avec Cynthia et la fleuriste et on n'est pas d'accord, Cynthia dit que le bouquet devrait être blanc, tu sais genre la pureté et la sécurité, mais moi le blanc sur blanc, je sens que ça va être rasoir, Oh putains ! Est-ce que je viens vraiment de dire rasoir ? Ça y est, je suis officiellement devenue vieille ! Bref, ce que je voulais dire c'est que moi, je suis plus pour une couleur qui détonne, genre le rouge, le danger quoi ! Du coup, tu es plus blanc ou rouge ? Sécurité ou danger ?
Elle me demande si je suis en danger ? Je réfléchis quelque seconde :
–Va pour le rouge.
–Très bien, je savais que tu ferais le bon choix !
–Dans ce cas, je vais raccrocher.
–Ah et Rose ?
–Oui ?
–Ce jour-là, on viendra te chercher où que tu sois.
Ils viennent me chercher ? Je souris et lui dit :
–Je te fais confiance.
Le type raccroche et dépose mon téléphone sur mes affaires :
–Maintenant, tu vas faire un très long dodo !
Il approche alors son couteau de moi, qu’il s'apprête à glisser le long de mon cou, quand il est stoppé par quelqu'un qui toque à l’une des portes d'entrée du hangar. Sauvée par le gong ! De là, j'entends la voix d'Aziz crier :
–Police ! Ouvrez !
L’homme fait alors un énorme sourire. Son sourire m'insupporte au plus haut point. “Je vais t'étriper, sale porc !” je me répète en voyant ce sourire satisfait. Il finit par dire :
–On dirait que t'as un léger sursis.
Il s'éloigne de moi et pose son couteau sur la table sur laquelle sont entassées mes affaires. Il me tourne le dos, il est si sûr de lui, il m'énerve, je vais te tuer ! Tandis qu’il s’éloigne, je me libère de mes liens, en occultant la douleur. Je prends délicatement le couteau entre mes doigts et me rapproche silencieusement de lui, je vais te tuer. Pendant ce temps. Aziz continue de frapper à la porte :
–Police ! On sait que vous êtes là !
–Ça va ! Ça va ! J'arrive ! Lui répond le type en rigolant.
Il n’est qu’à quelques pas de la porte, je vais te tuer immonde porc, je suis juste derrière lui. Je touche son épaule, il se retourne machinalement, et à ce moment précis, la peur se lit sur son visage. Tiens, où est donc passé ton sourire, tout à coup ? Quand il voit le couteau transpercer son corps, je lui hurle :
–CRÈVE !
Je retire le couteau de sa poitrine et le replante à quelques centimètres. Son sang jailli des plaies. Je continue :
–Crève ! Crève ! Crève !
J'entends Aziz frapper plus fort :
–Rose ?! C'est moi, Aziz ! J'arrive, t'inquiète pas !
Je ne l'écoute pas. Des litres d'hémoglobine sortent de son corps et giclent sur ma peau. Incapable de contenir ma rage, je poursuis ce mouvement de va-et-vient en vociférant :
–Crève !
Enfin, après avoir reçu à peine une dizaine de coups, son corps titube et, attiré par la gravité, tombe à terre. Je me mets alors à califourchon sur lui et continue de le planter :
–Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève ! Crève !
Je commence à m'essouffler et ralentis le mouvement. Pendant ce temps, Aziz continue d'essayer de forcer la porte. Épuisée, Je laisse le couteau planter dans le corps froid de mon ravisseur et prend une grande respiration. Mes mains pleines de son sang de porc, je laisse mes bras tomber le long de mon corps, et je vois qu'Aziz a finalement réussi à entrer, je lui demande les larmes aux yeux :
–Aziz… c'est terminé ?
Il me prend dans ses bras et me soulève :
–Oui Rose, c'est terminé.
Je commence à fatiguer et lui demande :
–On peut rentrer à la maison ?
–Je prends tes affaires et on rentre.
Je m'endors en lui disant :
–Merci.
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