(Ré)union

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Je leurs ais données rendez-vous sur la plage que nous aimons tant, je me sens nerveuse, allez tout va bien se passer ! Tu as fait des répétitions devant le miroir, tu as choisi tes mots soigneusement. Allez ! Au pire, que peuvent-ils te dire ? Qu'ils refusent, oh merde ! Cela serait le pire. Ça y est, je panique, reprends-toi ! Respire ! Expire ! J'entends une voix derrière moi qui me demande :

–Tu vas bien ? Les docteurs t'ont pas dit de te reposer un mois complet ? Qu'y avait-il de si urgent ?

Je me retourne, et merde ! Ils sont déjà là ! Bon allez, tu fais comme si de rien était et tu y vas à trois, un ! Deux ! Et trois !

–C'est que je devais vous parler de quelque chose d'important, je…

Merde ! J'ai oublié mon texte ! Qu'est-ce que je fais !? Qu'est-ce que je fais !? Ils me regardent et finissent par dire en même temps :

–Tu ?

Oh et puis merde ! Foutue pour foutue ! Je pose un genou à terre et sors mon écrin avec les deux bagues dedans, je l'ouvre en disant :

–Voulez-vous m'épouser ?

Je croise intérieurement les doigts, mon cerveau est en feu et tout le petit monde à l'intérieur est en train de quitter le navire. Il me répond :

–Tu sais, j'aurais pensé que tu aurais enregistré un message et tu l'aurais fait passer dans toute la ville, comme quand vous effaciez.

Elle le frappe derrière la tête :

–Crétin ! Il faut dire oui dans ces cas-là !

Je ne bouge plus d'un millimètre, je suis sous le choc, je fais quoi !? Je fais quoi !? Panique ! Panique ! Panique ! On claque des doigts devant mes yeux :

–Hey ! Rose ! On a dit oui !

Je respire un grand coup, mes yeux commencent à s'humidifier, je regarde Émile et Estelle, ils me sourient, je commence à pleurer, Émile me demande :

–Qu'est-ce qui t'arrive ? T'aurais voulu qu'on dise non ?

Estelle le gronde :

–Tu es vraiment le pire ! Pour réconforter les gens !

Je souris entre mes sanglots :

–Merci.



Je vis le plus beau jour de ma vie, ma robe me sied à merveille, j'ai le sourire aux lèvres et rien ni personne ne pourrait me l'enlever, Max vient me chercher en me demandant :

–Madame la mariée est prête ?

–Je suis parée !

–Tu veux pas que ce soit ton père qui le fasse ?

–Je les ai invités, c'est déjà bien, je ne me suis jamais senti aussi bien et c'est uniquement grâce à vous, vous êtes ma deuxième famille.

–Même pas la première ?

–Ma première commence à peine à grandir, mais elle compte énormément pour moi.

–Tu n'as pas besoin de te justifier, tu sais ?

–Bon, je ne voudrais pas endormir l'assemblée avec mon retard, on y va ?

–Oui, dépêchons-nous, ils ont fait le voyage exprès pour ça après tout.

Nous avançons bras dessus bras dessous :

–Dis-moi que tu as pensé aux cafés, je ne voudrais pas qu'ils s'endorment alors qu'ils restent tout l'aprèm et le soir.

–Ne t'en fais pas, tout est prêt, j'ai même pensé à notre bière préférée.

–J'y peux rien, on m'a obligée à ne pas m'occuper des préparatifs.

–Ton mari et ta femme ne semblent pas plus inquiets.

–Futur ! S'il te plaît, on a de la chance que le maire ait accepté.

–Oh ! Quoiqu'il serait arrivé, il aurait fini par accepter.

–Me dit pas que tu l'as fait chanter ?

–Non, c'est juste un ami, je l'ai aidé durant l'une de ses campagnes, il me devait juste un petit service.

–Petit hein ?

–Tout petit.

Nous entrons dans la salle ou toute ma famille m'attend, ils sont tous radieux, Shusendo, David et Cynthia ont l'air fatigué par le décalage horaire. Claire et Taïba sont magnifiques, même si Taïba a l'air d'avoir pris du ventre, un petit nouveau arrive on dirait, Aziz s'est laissé pousser la barbe et Gloriam se tient aux côtés de son mari. Le maire, qui a vieilli depuis la dernière fois que je l'ai vue, attend patiemment derrière son bureau, Émile porte un costard noir qui lui va comme un gant, dommage qu'il n'ait. pas l'air à l'aise dedans, Estelle porte une robe blanche qui lui va à ravir, même si elle a l'air intimidée par le monde qu'il y a. Pour ma part, je suis sereine.



Deux ans plus tard, deux enfants regardent la mer assis sur une bite de béton :

–C'est beau.

–Ouais cette mer agitée est magnifique.

Trois personnes bruyantes passent à côté d'eux :

–Et si on essayait le truc américain là, les fast-foods c'est ça ?

–Chais pas, j'avais envie de tester les sushis, apparemment, c'est délicieux.

–Comment fais-tu pour retenir aussi facilement tous ses nouveaux mots ?

–Chais pas, après y'a aussi le restaurant indien que j'ai envie d'essayer, mais madame n'aime pas manger épicé.

–J't'ai rien demandé Émile et toi qu'est-ce que t'as envie de manger chérie ?... Rose ?

La femme en question s'est arrêtée et fixe les deux enfants qui contemple l'océan :

–Attendez-moi là.

Elle marche en direction des deux petits, une fois arrivée à leur hauteur, les enfants tournent la tête vers elle avec un léger sourire, au bout de quelques secondes de silence elle leur demande :

–On ne se serait pas déjà croisé quelque part ?

Ils ne répondent rien, ils la regardent simplement :

–Vous êtes perdu ?

Ils gardent le silence, Émile interrompt cette réunion :

–Tu vas être en retard si tu continues ma puce !

Rose regarde la montre à son poignet :

–Oh mon Dieu ! Il est déjà si tard !

Elle tourne le dos aux enfants et rejoint ses amours :

–C'étaient qui ?

–Je ne sais pas Estelle, il me semblait que je les connaissais, mais je dois me tromper.

Ils s'éloignent, les deux enfants se tournent de nouveau vers la mer et disent simultanément :

–Parfait !

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