L'épée vengeresse de la lumière

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La nuit était tombée depuis un moment, sans qu’il ne rencontre le moindre monstre. Orthal secoua la tête. Des racontars, c’était presque certain. Dès l’instant où il était arrivé dans ce petit village et où les habitants l’avaient mis en garde, il s’était imaginé une technique visant à effrayer les simples d’esprit. Comme s’il allait craindre la présence d’une créature que personne n’avait jamais croisée sous le prétexte qu’elle s’attaquait à vous si vos intentions n’étaient pas pures. Raison pour laquelle il ne fallait pas cheminer seul de nuit. Un joli conte pour enfants qu’on lui avait décrit, seulement il avait passé l’âge.

L’homme secoua la tête, avec un petit sourire en coin. Dans sa branche, il était considéré comme l’un des meilleurs. Pour ne pas dire le meilleur. Ses activités consistaient en majorité à retrouver des objets ou des personnes. Pour le reste, on lui demandait parfois de les rapporter moyennant une bonne somme d’argent. Le genre qui vous mettez à l’abri du besoin pendant un temps. De quoi à passer de bon moment en charmante compagnie.

Son client lui avait réclamé de retrouver l’épée vengeresse de la lumière. Un grand nom pour une simple arme. Soi-disant qu’elle possédait des pouvoirs incroyables pour combattre les créatures des ténèbres. Au vu de l’aspect général de celui qui lui avait commandé, elle allait plutôt finir sur un mur pour être admirée qu’au combat. Cela lui importait peu. Le commanditaire pouvait bien faire ce qu’il voulait avec l’arme, c’était son problème, pas le sien.

Utilisant ses compétences spéciales, il avait déplié une carte du monde connu devant lui. Un point lumineux s’y était inscrit et il n’avait plus eu qu’à se rendre dans la région. C’était d’une facilité déconcertante de travailler lorsque l’on avait ses capacités. Il eut une pensée pour ceux qui devaient poser des questions et tenter de retracer le parcours de l’objet. Il les battait toujours à plat de couture.

Ses pouvoirs lui avaient indiqué ce petit village, alors il s’y était rendu en fiacre. Le voyage n’avait pas été des plus agréables sur la fin tant la route était abîmée. Il avait même dû finir à pied. Preuve qu’il avait atteint la campagne profonde. Sur le coup, il s’était posé des questions. C’était le genre de trou paumé qu’on pouvait trouver un peu partout sur le territoire sans avoir envie de s’y rendre. Mais en parlant avec les habitants, ceux-ci avaient cru qu’il était l’invité du maître vivant dans le manoir au milieu de la forêt.

Orthal n’avait pas démenti. C’était sa chance. L’épée était sûrement là-bas. En tout cas, il ferait tout pour y entrer. Dès qu’il serait à proximité, il la sentirait. Après, il lui faudrait juste s’en emparer. Selon l’accueil qu’il recevrait, il aviserait.

Les feuilles crissaient sous ses pieds en ce début d’automne. Les nuits commençaient à se faire plus froides et il fut heureux de porter son manteau en laine. Suivant le chemin, il se retrouva devant une habitation beaucoup plus petite qu’il ne l’aurait imaginé. Large de seulement trois fenêtres, elle possédait deux étages, plus les chambres de bonnes sous les toits. Sa façade en pierre avait un côté rustique qui paraissait décalé face aux tuiles rouges qui devaient briller au soleil pendant la journée.

Le tout était entouré d’un ample mur, avec pour unique entrée une grille de fer forgé dont la peinture s’écaillait, victime du temps. La cour n’avait rien d’immense, se content de vastes arbres plantés de chaque côté d’une allée centrale. Le propriétaire manquait décidément de goût. Mais pouvait-il seulement en être autrement lorsque l’on choisissait d’aller se terrer dans ce coin perdu ?

Orthal clicha la poignée, la porte s’ouvrit. C’était plus facile qu’il ne l’aurait cru.

Prenant pied sur les dalles de pierre, il gagna l’habitation. La porte principale était au centre alors que deux portes-fenêtres étaient visibles de chaque côté. Orthal passa une main dans sa chevelure blonde, pour repousser ses mèches. Il était plutôt bel homme et il la savait. Nul doute qu’il embobinerait sans peine la bonne qui viendrait lui ouvrir. À condition que des serviteurs soient présents. Sinon, il lui faudrait trouver une autre méthode pour entrer. Fait heureux, il ne voyageait jamais sans ses outils.

Il frappa et attendit, estimant le temps qu’il lui faudrait pour juger qu’il n’y avait personne.

La chance était de son côté. Le battant bascula pour lui révéler une petite jeune femme aux cheveux en désordre. Ses boucles s’échappaient de sa tresse et elle n’avait sur le dos qu’une fine chemise de nuit qui ne cachait rien de ses formes généreuses. Un long châle sombre lui recouvrait les épaules.

Pour voir son apparence, elle souleva la lampe à huile qu’elle tenait dans sa main droite. Il fixa son visage arrondi à la peau laiteuse. Ses lèvres charnues avaient un côté attirant comme une promesse de douceur alors que ses yeux d’encre ne parvenaient pas à rendre sa face sévère.

En croisant le regard d’Orthal qui descendait pour caresser son décolleté, elle tira sur la laine pour en recouvrir la naissance de ses seins. Son regard se détourna gênés. Pour peu, elle en aurait rougi. C’en était délicieux de candeur.

Orthal se dit qu’il pourrait peut-être passer un bon moment en sa compagnie s’ils étaient seuls ici.

– Monsieur ?

Revenant à l’instant présent, il écouta avec un sourire la petite voix hésitante de la jeune femme. Il était temps d’entrer en scène.

– Bonsoir, j’ai été invité par le maître des lieux.

Elle le fixa surprise.

– Vraiment ?

Avec un sourire charmeur, il hocha la tête.

– Il doit me montrer un objet d’une importance capitale.

La servante fit une petite grimace.

– Je l’ignorais, il est absent pour le moment. Mais je vous en prie, entrez.

Elle ouvrit la porte en grand.

– Un monstre rôde dans cette forêt. Il s’attaque à ceux qu’il juge impurs. Vous ne devriez pas cheminer de nuit, ainsi.

– Je ne crains pas les monstres. Il ne s’agit là que de vulgaires légendes.

Elle se décala pour lui laisser le champ libre, et il prit pied dans l’habitation. Même si la majorité des espaces du couloir était vide, il admira les tapis sur lesquels ils marchaient. Malgré leur usure, ils ne manquaient pas de prestige. La décoration lui paraissait vétuste, mais les lieux étaient entretenus avec soin. C’était sûrement pour ça que le maître de maison avait recours au service d’une domestique.

– Votre manteau. Monsieur ?

Il hésita. Cela aurait été impoli de refuser, alors de mauvaise grâce il s’en sépara. L’abandonnant quelques instants, la jeune femme revint les mains vides. Il la suivit du regard, histoire de savoir où pourraient se trouver ses affaires, quand il voudrait filer discrètement. Heureusement pour lui, ses outils étaient restés dans la poche de son pantalon.

Cela lui permit au moins d’admirer sa silhouette gracieuse. Il commençait à se faire une idée de pourquoi elle était employée ici. Il fallait concéder qu’elle était agréable à regarder. Une bénédiction pour un homme vivant seul au milieu de la forêt. Une présence douce qui devait prendre soin de réchauffer ses nuits. Il devait avouer que lui-même ne dirait pas non pour l’avoir contre lui si elle se proposait.

– Vous savez ce que je suis venu voir ? demanda-t-il à l’attention de la jeune femme.

Un moyen pour se faire accompagner à la recherche de sa cible. Elle hocha la tête puis lui fit signe de la suivre. Gravissant les escaliers, elle le conduisit jusqu’à une pièce qui n’était même pas fermée à clé. L’épée gisait là, sur une table. Elle en occupait toute la longueur. Orthal ne prit pas la peine de faire courir son regard sur les murs et sur la tapisserie qui les ornait. Peu lui importait l’image d’hommes et de femmes combattant. Ce n’était pas ce qu’on lui avait demandé de rapporter.

Après un coup d’œil, il s’avança. La lame n’avait rien de majestueux. Elle s’apparentait même à une vieille arme ayant trop servi. Enfin, il n’était pas là, pour juger de ce qu’il devait ramener. Parce qu’il en avait la certitude, cette arme aussi abîmée soit elle, correspondait à celle qu’il devait trouver.

Quand il tendit la main vers la garde pour s’en saisir, la domestique le retint en posant les doigts sur son poignet.

– C’est une épée magique. Seuls les gens aux intentions pures peuvent s’en servir.

Encore des légendes… Les habitants du coin étaient bien superstitieux.

– Elle n’existe que dans le but de combattre les serviteurs des ténèbres.

– Vu l’état, elle a dû beaucoup servir.

La jeune femme sourit.

– C’est vrai, elle a repoussé tant de créatures maléfiques. Ceux qui l’ont tenue en main étaient de grands combattants. Ils n’avaient qu’un but, repoussé le mal pour sauver les innocents.

Orthal haussa un sourcil. La candeur de cette femme avait quelque chose de touchant. Elle avait l’air de croire à ce qu’elle racontait.

– À présent, elle attend son prochain possesseur.

Heureusement pour l’épée, il est là, et elle n’aura plus à attendre longtemps.

La servante le ramena au moment présent.

– Je vais vous conduire à une chambre et vous verrez demain avec monsieur.

C’était parfait, ça lui laissait le temps de filer avec l’arme. Cependant, il se garda de tout commentaire, se contentant de hocher la tête.

***

La chambre dans laquelle la jeune femme le conduisit n’était pas des plus grandes, mais se révélait chaleureuse avec ses murs couleurs lilas. De larges rideaux encadrés la fenêtre donnant sur la cour, afin de plonger toute la pièce dans le noir. Dans un coin, on retrouvait un lit. Une malle y était adossée alors qu’un meuble de toilette lui faisait face.

Il contempla le tapis au sol. Sans être neuf, il était en meilleur état que ceux des couloirs. Preuve que peu de gens venaient à passer la nuit en ces lieux. Il frissonna.

Prestement, elle déposa sa lampe à huile sur la table de chevet puis récupéra une petite boite de forme ovale et bosseler qui était présente sur le dessus de la cheminée. Elle en sortit une pierre et un briquet, avant de s’agenouiller devant l’âtre.

– Je vais vous allumer le feu, puis j’irais vous chercher de quoi à vous rafraîchir. Vous n’avez aucun bagage ?

Il secoua la tête.

– Je ne reste que cette nuit. Dès que j’aurais eu la conversation que je désire avec votre maître, je repartirais.

– Comme vous voudrez.

Orthal la fixa. Ses gestes étaient précis, elle avait l’habitude de ce qu’elle faisait. C’en était presque fascinant de contempler la dextérité avec laquelle elle accomplissait le rituel. Une étincelle resplendit dans l’astre avant de se faire plus grande. Elle vint lécher les bûches pour se nourrir de leur vitalité. Une douce odeur de bois brûlé se diffusa dans la pièce.

– Je vais vous chercher de l’eau.

La jeune femme disparue sans qu’il ne la voit partir. Elle était telle une ombre insaisissable.

Orthal s’approcha de la cheminée et se reprit. Cette femme au-delà de sa beauté possédait un charme discret qui l’attirait. Peut-être devrait-il lui proposer de rester dormir à son côté cette nuit ? Ils pourraient passer de bons moments ensemble.

Il tendit les mains vers les flammes pour réchauffer ses doigts engourdis par le froid. Si le maître de maison revenait le lendemain, il ne fallait pas qu’il traîne trop sur place. Il se retourna surprit en voyant du coin de l’œil, une forme passer dans son dos. Ce n’était que la servante qui déposa un broc et son assiette sur le meuble de toilette.

– Elle est chaude, vous devriez en profiter.

D’un tiroir, elle tira un morceau de savon accompagné de linge propre pour s’essuyer.

– Je vais vous laisser.

Elle s’inclina d’un petit geste. Alors qu’elle effectuait ce mouvement, il plongea le regard dans son décolleté. Sa poitrine rebondie avait quelque chose de vraiment attirant. Quand elle se redressa, il s’aperçut que sa chemise de nuit avait glissé dévoilant son cou, et dans la continuité un peu de son épaule à la peau laiteuse.

D’un geste rapide, la servante repassa son châle dessus, faisant disparaître la vision enchanteresse. Il hésita sur la conduite à tenir. Devait-il l’inviter à le rejoindre ou se concentrer sur sa cible ?

– Bonne nuit, monsieur. Si vous avez le moindre souci, je dors dans cette chambre.

Du doigt, elle lui désigna l’une des portes devant lesquelles ils étaient passés précédemment. Sans qu’il ne puisse répondre, la jeune femme tourna les talons. Venait-elle de l’inviter à le rejoindre ? C’était sûrement ce qu’elle avait sous-entendu en lui donnant cette information.

Orthal regagna sa chambre. Il n’était pas encore sûr de ce qu’il voulait faire. Pour le moment, autant profiter de l’eau chaude qu’on lui avait amenée sinon elle serait bientôt froide. Se rafraîchir un peu lui ferait du bien après la longue marche dans la forêt. En plus, cela lui permettrait d’attendre que la servante s’endorme. Ensuite, il n’aurait plus qu’à récupérer l’épée qu’il était venu chercher et filer discrètement.

Les clés étaient restées sur la porte, il s’en était rendu compte quand la jeune femme l’avait refermé. Son manteau ne devait pas être loin, il trouverait. Sinon, il pourrait toujours le laisser ici, après tout rien ne permettait de l’identifier.

Quand ses pensées se dirigèrent vers la servante, il eut un pincement au cœur. Dire qu’il allait l’abandonner avec tous les problèmes qu’il aurait lui-même causés… Tout cela sans lui fournir de compensation physique. Mais c’était sûrement mieux pour lui. Il s’amuserait lorsqu’il aurait récupéré l’argent.

Profitant de la chaleur que les flammes avaient offerte à la chambre, il passa le linge sur son torse. Il n’aurait guère le temps de savourer le lit. Dommage, celui-ci avait l’air confortable. La pièce était agréable. Bien plus que certaines auberges miteuses qu’il avait fréquentées dans les campagnes où il voyageait. Pourquoi les gens cachaient-ils leurs affaires précieuses dans des coins miteux ? Avaient-ils espoir que cela décourage les voleurs ?

À regret, il repassa sa chemise, n’en ayant pas d’autres. Aucun bruit sinon celui des bûches léchaient par les flammes ne lui parvint. Il était temps de se bouger.

Avec beaucoup de précautions, il ouvrit la porte pour gagner le couloir. La fraîcheur le rattrapa et il sentit son corps frissonner. Autant agir au plus vite. Ses pas discrets le menèrent jusqu’à la chambre de la servante. Il devait redoubler d’efforts pour ne pas signaler sa présence.

Cela dit, il se figea en entendant des pleurs s’échappant de la pièce. Il hésita sur la conduite à tenir. Sa logique lui disait de filer au plus vite, et que ça n’était pas son problème. Malgré tout, il ressentit le besoin d’aller la voir. Mais après tout réconforter les dames faisait partie de ses compétences.

Sans un mot, il frappa sur le battant. Aucune réponse ne lui parvint, mais la jeune femme vint lui ouvrir. Ses yeux étaient rougis ainsi que ses joues humides de larmes. Comment une aussi jolie fille pouvait-elle pleurer ? Elle aurait dû rire ou lui présenter son beau sourire. Depuis combien de temps vivait-elle seule ici ?

Sans attendre, il passa ses bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui avec tendresse. Orthal savait se montrer doux avec les femmes de sa connaissance. Elle ne bougea pas, se laissant totalement faire. Alors il se saisit de sa main, et l’attira jusqu’au lit où il la fit asseoir. Après avoir déposé un baiser sur son poignet, il la regarda en souriant.

– Une aussi jolie personne ne devrait pas pleurer.

Aucune réponse ne lui parvint.

– Depuis combien de temps vivez-vous seul ?

Elle parut hésiter.

– Parfois, j’ai l’impression que cela fait des années.

La pauvre devait vraiment manquer de présence humaine.

Du bout des doigts, il caressa son visage. Son pouce essuya ses larmes. Ses gestes se firent tendres. Après tout, ils y seraient gagnants tous les deux. L’idée de passer un moment en aussi charmante compagnie réveilla un désir bien connu en lui. La belle ne portait plus son châle, abandonné au pied du lit. Il avait tout le loisir de laisser son regard courir sur ses formes généreuses, qui se dessinaient en transparence sur la chemise de nuit.

Il porta sa bouche à son oreille.

– Ce soir, je suis là. Je saurais prendre soin de vous.

Ses doigts se posèrent sur ses lèvres pour les caresser tendrement. Son visage se rapprocha du sien. Elle passa sa paume contre sa joue.

– Je doute d’être digne de vous, Monsieur.

Orthal prit ses deux mains dans les siennes pour les couvrir de baisers.

– Vous l’avez dit vous-même, je ne suis qu’une servante.

Il sourit.

– Mais une magnifique servante.

N’y tenant plus, il posa ses lèvres sur les siennes. Elle était si froide. Il en eut mal au cœur, lorsqu’il en prit conscience. Alors qu’il la relâchait, elle détourna le regard visiblement gêné.

– Monsieur… murmura-t-elle.

Était-il possible qu’elle soit innocente à ce point ?

Sans lui laisser le temps de parler, il passa la paume sur la peau délicate de sa jambe faisant remonter la chemise de nuit pour dévoiler ses cuisses pleines. Elle posa ses doigts sur les siens pour l’empêcher d’aller plus loin.

– Monsieur, il serait peut-être mal vu pour vous de faire ce genre de choses avec moi…

Orthal garda la main sous sa robe, alors qu’il collait son front au sien.

– N’en as-tu pas envie ?

Comme elle ne répondait pas assez vite à son goût, il reprit.

– Si c’est par méconnaissance, sache que je sais me montrer doux.

La servante se leva brusquement. Son vêtement tomba pour venir effleurer ses chevilles. L’espace d’un instant, il crut avoir été trop direct. Elle lui tourna le dos, comme pour calmer le désir qu’il avait fait naître dans son corps.

D’un mouvement, la jeune femme s’approcha de lui. Sa main se posa sur son visage tendrement. Avec un sourire, ses paumes se placèrent sur son torse pour le faire basculer. Elle en profita pour venir d’installer sur son ventre. Finalement, elle n’était pas si innocente que cela.

D’un geste sensuel, sa langue passa sur ses lèvres. On aurait pu la croire affamée. Dire que c’était lui-même qui la mettait dans cet état. Une vague de désir le prit, c’en était presque douloureux, tellement elle lui faisait envie.

Cédant à un besoin primaire, il laissa ses mains remonter jusqu’à sa poitrine rebondit, qu’il commença à caresser à travers le vêtement. Il aurait voulu pouvoir faire disparaître cette barrière qui malgré sa finesse, ne faisait que le contrarier.

La servante se pencha sur lui et l’espace d’un instant, il crut qu’elle allait l’embrasser.

– Je pensais que c’était l’épée qui vous intéressiez.

Il posa le doigt sur ses lèvres pour la faire taire.

– Tu es plus intéressante que cette vieille relique. Beaucoup plus intéressante…

– Vraiment ?

Orthal secoua la tête.

– Tu n’as pas idée de l’état dans lequel tu me mets…

Avec un large sourire, elle passa la main derrière elle, pour la passer sur l’intérieur de ses cuisses. Ses doigts remontèrent lentement jusqu’à la bosse sur son pantalon. Il poussa un petit gémissement sous la caresse. Il avait envie qu’elle recommence. Qu’elle le touche encore et encore…

– Maintenant si, j’en ai une idée, murmura-t-elle.

– Je devrais…

Il voulut se redresser pour retirer ses vêtements beaucoup trop serrés pour lui, dans cette situation. Mais elle l’en empêcha, en le repoussant sur le matelas. Pris au jeu, il se laissa faire. Après tout, elle ne lui souhaitait pas de mal.

– C’est un peu… douloureux, avoua-t-il.

– Vraiment ? Souhaiterais-tu que je te soulage quelque peu ?

Orthal la fixa. Elle était véritablement désirable dans cette position. En plus, le ton de sa voix ne pouvait que lui faire envie.

– Oui, murmura-t-il.

À nouveau sa main passa dans son dos. Elle s’attarda sur le bouton pour le défaire. Quand cela fut fait, il en éprouva une vive gratitude.

– Un autre ? Ou tu patienteras ?

Il déglutit difficilement, sa façon de dire ça, le rendait fou. Jamais aucune femme n’avait exercée une telle emprise sur lui. Il en fut presque choqué.

En cet instant, Orthal avait complètement oublié la raison de sa présence en ces lieux. Peu lui importait l’épée et son commendataire. Seule comptait la servante qui le contemplait.

– À croire que tu as fait tout ce chemin pour moi…

– Oui, répondit-il.

Elle approcha son visage du sien. Il se redressa comme pour réclamer un baiser.

– Ce n’est pas la vérité.

Ses doigts glacés se promenèrent sur son cou.

– Dis-moi ce que tu viens faire ici.

Il hésita. Alors avec un sourire, elle posa sa main sur son entrejambe.

– Tu ferais bien de m’en dire plus. Ainsi, nous pourrions hâter la résolution…

Elle le caressa du bout des ongles, lui provoquant un gémissement de plaisir.

– Je pourrais continuer longtemps… Mais peut-être souhaites-tu t’amuser avec moi ?

Un petit cri de désir lui échappa, alors que sa main jouait avec son membre.

– Je suis là pour voler l’épée, lâcha-t-il.

– Pourquoi donc ?

– J’ai un commenditaire. Il la veut.

Pendant tout ce temps, elle continuait ses gestes alors que le bassin d’Orthal se mouvait seul, preuve de son envie grandissante.

– Pourquoi donc ?

– Je l’ignore.

Sa main le lâcha.

– Je l’ignore vraiment, la supplia-t-il.

Elle passa les doigts sur sa joue, tendrement. Son sourire se fit plus croissant.

– Je te crois. Sais-tu seulement que ceux qui n’ont pas d’intention pure ne peuvent brandir cette arme ? Or c’est ton cas.

– Je…

Elle se pencha vers lui. Ses lèvres lui caressèrent le cou, le faisant glousser de plaisir. Son rire mourut malheureusement dans sa gorge, lorsque les crocs de sa compagne se plongèrent dedans, aspirant goulûment son essence vitale. Il ne comprit pas ce qu’il se passait, juste que son sang le quitter. Alors qu’il fermait les yeux vers le néant éternel, la jeune femme releva la tête pour lui glisser ces quelques mots.

– Je t’avais pourtant dit qu’un monstre rôdait dans les environs. Ce manoir lui appartient. M’appartiens, se corrigea-t-elle. Et tu n’étais pas digne de l’épée.

De la surprise se peignit sur ses traits alors que la mort venait le cueillir.

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