Dans ce monde les chiens n’aboient pas quand la caravane passe, car la caravane leur peterai la gueule sans aucun scrupule. Ici dans cet enfer rien ne semble entre deux eaux et les fameux chiens ne sont pas à moitié loups. Les loups eux, le sont totalement et ne renoncent à rien, jamais.

Les chiens ont choisi pour la dernière fois quand ils ont décidé d’être au service d’un maître. Les loups ont choisi de choisir pour toujours et en ont constamment payé le prix. Mais ils ne l’ont jamais ressenti comme un sacrifice. Pour eux, cela fait partie de la vie, comme le froid fait partie de l’existence de l’ours polaire et la gravité structure la physique du chimpanzé qui veut ainsi toujours allez plus haut.

Le singe cherche toujours la progression verticale tandis que le loup cherche de nouveaux territoires horizontaux. Pour le loup, c’est l’expression de lui, alors que pour le singe c’est surtout une névrose. Trop embourbé dans une horizontalité qu’il a lui même rendue boueuse, il essaye de s’en échapper en tendant vers les cieux. Mais contrairement à l'albatros ridicule au sol mais grandiose dans le ciel, le singe reste ridicule tout le temps. Oh bien sûr, quelques spécimens arrivent à se hisser à bonne hauteur et c’est parfois un peu impressionnant, mais les loups n’y prêtent aucune attention.

Pour ce qui est de la caravane, on raconte qu’un jour elle s’est aventurée sur le territoire des loups. De mémoire de loups on ne s’en souvient pas car les loups n’ont pas de mémoire pour ce genre de choses. La caravane, elle, ne s’en souvient pas non plus car elle n’existe plus. On raconte qu’une mésange a tout vu et que si vous lui payez des coups elle vous racontera l’histoire. Le singe vous dira qu’elle exagère et c’est peut être vrai.