chap2: les soirs

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Je ne sais pas si vous avez déjà pleurer jusqu'à ressentir comme un poids que l'on aurait lâché sur notre poitrine. C'est cette sensation que je ressens chaque soir, après une longue et épuisante journée de cours. Après avoir porté ce masque toute la journée, après avoir fait semblant d'être heureuse, fait semblant de les apprécier, fait semblant que cela ne m'atteignait pas. Après avoir retenu toutes mes émotions pendant une journée complète, le seul moyen de les exterioriser est de pleurer jusqu'à ce que je n'ai plus de larmes. Je me sens si vite, comme une simple âme qui n'arrive pas à trouver sa place dans ce monde. Dans ces moments là, je veux être seule à tout prix, je suis odieuse avec quiconque m'accordant un peu d'attention. Je me déteste lors de ces crises de larmes. Je remet toute ma vie en question, toutes mes habitudes, je déréalise totalement. Je me dis qu'il n'y aurait pas de lendemain et je ne donne plus de nouvelles, je ne réponds plus aux messages de mes proches, de mes amis, je ne réponds plus à ses messages. Oui les siens, malgré que je l'aime, j'ai peur de lui faire du mal pendant ces moments là. Alors je ne réponds plus à personne, je ne me réponds même plus à moi-même, à toutes ces questions que je me posent, à toutes ces pensées qui me tourmentent. Des fois j'essaie d'imaginer ma vie si je serais heureuse, mais je me rappelle que ça n'arrivera pas tant que je ne serais pas dans ses bras. Alors comme chaque matin, je maquille ma tristesse, je m'efforce de sourire et je ne parle pas de ce qui va mal. C'est comme ça et ça le restera. Je suis malheureuse voilà. C'est tout. Je n'arrive pas à poser de mots sur mes émotions ou sur ma situation actuelle. Ma mère veut que je vois un psychologue mais je refuse catégoriquement. Je sais que la clé de mon bonheur c'est lui et lui seul. Voir quelqu'un n'y changera rien. Vous savez, c'est extrêmement douloureux de passer pour folle auprès de sa propre famille. Je suis folle. D'après eux. Je suis triste. D'après moi. Alors, pour oublier, je ne fume pas ou je ne bois pas comme tous les jeunes de mon âge. Je rêve. Je rêve d'une vie dans laquelle je serais heureuse, épanouie, où j'apprécierais me lever chaque matins. Tout en sachant que le seul remède c'est le temps. Viendra un jour où j'aurais ce déclic. Où je me rendrais compte que je mérite d'être heureuse, et réellement. Pas de porter ce masque de fille joyeuse, bien dans sa peau, souriante. Je me hais. J'ai tout pour être heureuse mais je ne suis pas foutu de l'être... Cette vie que je m'étais promis de ne jamais avoir, c'est celle que j'ai actuellement. Celle de la fille qui pleure et déprime sans cesse, qui ne suit rien en cours, qui se renferme complètement sur elle même, qui n'a aucune idée de dans quelle voie elle aimerait s'orienter professionnellement parlant, qui ne trouve plus aucuns sens à être encore en vie, qui attend passivement que le temps passe. En faite je crois que j'aime ça. Que j'aime m'assoir dans ma douche et pleurer avec l'eau ruisselant sur ma peau. Que j'aime m'enrouler dans des couvertures et sangloter en pensant à ce garçon. Que j'aime quand des larmes perlent le long de mes joues. En fin de compte, ils ont peut-être raison. Peut-être que je suis folle.

mélyne

10/10/2021

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