Je suis une Gryffondor. Une Potter. Je ne devrais pas le regarder. Je devrais même le haïr. Mais je me retrouve toujours à l'admirer, à le fixer. C'est un Serpentard et un Malefoy de surcroit. On ne vit pas dans le même monde et pourtant... Pourtant je suis là, au rendez-vous qu'il m'a donné, par le biais du message qu'il m'a envoyé en classe. Je souris en repensant à ce garçon, ses cheveux blonds et soyeux, ses yeux lorsqu'il me regarde. Je me souviens de notre première rencontre. Il s'était présenté à mon frère et moi :

«Je m'appelle Malefoy, Drago Malefoy. »

Je ne l'avais pas repoussé mais ne lui avais pas serré la main en retour pour autant.

Aujourd'hui je ne sais pas ce que je dois penser : j'ai toujours gardé le silence sur mes sentiments pour ne pas m'attirer les foudres de mes amis ou de mon frère. Mais je ne peux plus le cacher, je l'aime.

«Tu es vraiment venue, Pottah ? Prononce une voix trainante derrière moi.

Je me retourne et le vois. Surtout, ne pas rougir.

• Bien sûr ! Je voulais connaître la raison de ton message.

Il se rapproche un peu plus de moi (c'est raté pour ne pas rougir) :

• Je sais que tu connaîs déjà la raison de ma venue.

Après un instant de silence, je reprends :

• Oui... Oui, je sais. Mais, je sais aussi que c'est impossible. On ne peut pas. Si tes parents ou mon frère l'apprennent, nous sommes morts. Et nous oppose !

Je parle rapidement, sans reprendre mon souffle :

• Et je sais que je t'aime. Depuis longtemps. Depuis toujours. Et j'espère sincèrement que toi aussi. Que les regards que tu me lances, que toutes ces fois où tu flirtais avec moi, où tu tentais de me complimenter, c'était pour de vrai. Mais ce n'est pas possible. Tu es un Serpentard. Un Malefoy. Et moi une Potter, une Gryffondor. C'est interdit. Tout le monde sait que ces relations ne se terminent jamais bien. Je...

Il me coupe en posant sa main sur ma joue :

• Oui. Tu as raison, ça peut mal finir. Mais je veux prendre le risque et essayer. Ton frère et toi êtes connus pour se défaire des règles, non ?
• Il y a des règles qu'on ne peut pas transgresser.
• L'amour n'a pas de règles.

Je n'ai pas d'argument. Il continue :

• Je suis prêt à essayer, si tu l'es aussi. Sinon je t'attendrai. Le temps qu'il faudra. Toujours.

Il veut repartir mais, à peine a-t-il tourné les talons que je craque :

• D'accord, tu as gagné. Je t'aime.

Il se retourne avec un grand sourire moqueur :

• Je n'ai pas bien entendu.
• Je t'aime. Je répète, un poil agacée.
• Encore une fois ?
• Je t'aime !

Il s'appproche de moi et rapproche son visage du mien.

• J'avais entendu la première fois. »

Je n'ai pas le temps de m'énerver qu'il m'embrasse. Tant pis, j'abandonne. Je me colle à lui et lui rend son baiser. Ses mains glissent sur ma taille, ma tête tourne et mon cœur bat si fort que je suis sûre que mon frère peut l'entendre. Je suis en train de me noyer dans une mer de sensations nouvelles et agréables.

Quand il se recule, il sourit encore.

«On se retrouve plus tard, Pottah. »

Je bafouille une réponse indistincte et il part en sifflotant. Oui, l'aimer est interdit mais je suis une Potter. Je me fiche des règles et des interdictions.