La découverte du hammam
En ouvrant la porte de cet établissement, la chaleur marque comme un doux matelas faisant contraste avec cet intense froid de décembre qui règne au dehors.
Un homme et une femme m'accueillent avec gentillesse.
L'endroit à l'air très calme, les gérants me confirment que l'après-midi, il n'y a pas foule, et il est ainsi à l'approche des fêtes de fin d'année où les gens fréquentent plutôt les marchés de Noël et les autres commerces du centre-ville.
Lorsqu'ils me confient une serviette blanche douce et moelleuse parfaitement pliée, ils me préviennent tout de suite la particularité de l'établissement : il est mixte. Pas de séparation entre les hommes et les femmes. Je ne recule pas. Ma réflexion est vite faite, vu l'absence ou presque de voitures sur le petit parking de la cour, j'ai peu de risque de croiser quelqu'un.
La gérante se présente, son prénom est Claire, c'est une jolie jeune femme de trente, trente-cinq ans maximum. Celle-ci m'accompagne dans le vestiaire et m'explique le principe du hammam, ses différents bains, aux différentes températures, les différentes douches fraîches, la vapeur ambiante. A la manière des hammams traditionnels du Moyen-Orient.
Elle est très bienveillante, sympa et... Complice...
Nous franchissons comme une espèce de sas, et la chaleur humide se fait clairement sentir.
Claire, mon accompagnatrice, me souhaite une belle après midi et ressort.
Je me déshabille, laisse mes effets dans le casier prévu pour cela, le ferme. J'attache la clef/bracelet à mon poignet. Je noue la serviette autour de mon corps, m'avance vers cette ouverture d'où s'échappe un nuage de vapeur.
Je comprends mieux la mixité des lieux car en fait il n'y a que les vestiaires qui sont séparés... Mais d'une simple cloison avec pour séparatif un petit panneau avec des dessins d'homme et de femme et les flèches indiquant les vestiaires.
Les douches sont là, ouvertes à tous.
Je défais ma serviette, sereine, tranquille, persuadée d'être seule...
Je me douche en utilisant les distributeurs de savon accrochés au mur. Cela ne sent pas le savon industriel, il dégage un parfum très agréable, c'est rond et un peu épicé, j'aime bien.
Une fois rincée, je franchis enfin le seuil...
C'est irréaliste, je suis comme dans une autre dimension. Je navigue à tâtons dans ce brouillard moite...
Concentrée, je m'applique à respecter tranquillement les "consignes" :
Je pose ma serviette me glisse nue dans un bain chaud, profite, ressors, douche fraîche si besoin et serviette, prelassement sur le bord.
C'est tellement délassant, je suis bien, j'ai le sentiment d'avoir laissé tous mes soucis si ce n'est au vestiaire, dans la vapeur et le bain chaud...
Je change de pièce, c'est encore plus chaud, je supporte, me baigne, profite et ressors de nouveau. Je m'assieds sur le petit banc en pierre tout chaud et humide en m'adossant contre le mur. Je ferme les yeux.
Calme
Détendue
Sereine
Je ressens chaque goutte de sueur perler sur ma peau, comme une légère chatouille humide...
Je ne sais combien de temps je me prélasse mais j'entends marcher dans l'eau non loin de moi, j'entrouvre les yeux et aperçois une silhouette à quatre cinq mètres de moi, je me redresse un peu, mais referme les yeux. Les mouvements semblent se rapprocher, la personne sort de l'eau dans un bruit bien caractéristique, des pieds nus sur la pierre et comme une légère quinte de toux.
J'ouvre les yeux et je vois un homme de l'autre côté du bassin assis face à moi...il regarde dans ma direction.
Je ne suis plus seule, heureusement, la vapeur fait que l'on ne voit pas distinctement les choses.
Je le savais en venant dans cet établissement, Claire et son mari me l'ont dit, répété et maintes fois expliqué, donc... J'assume.
Je me redresse un peu plus, ma poitrine est plus couverte de sueur que par la serviette...
Cette chaleur humide et parfumée me plonge dans une espèce de torpeur, de langueur agréable et surréaliste qui fait que, je pense, beaucoup de soucis certes mais également beaucoup de blocages sont restés au vestiaire comme si mon âme s'était elle aussi déshabillée de toute entrave.
Bref, c'est sans pudeur que je me déplace vers le prochain bain, le plus chaud, je ne fais que réajuster ma serviette autour de la taille et quitte les lieux sans un regard pour mon voisin .
Petit coup d'œil par dessus mon épaule, je ne vois rien, juste un petit bruit d'eau.
Je fais glisser le tissu sur le côté du bassin. Je plonge un pied dedans, c'est très très chaud je ne vais pas rester longtemps, l'endroit est plus petit, la vapeur intense. Au bout de quelques minutes de trempage, je m'assieds sur le bord avec la serviette autour de la taille.
Depuis que j'ai constaté la présence de cet homme, j'ai mon imagination qui s'est mise en route, lentement, mais sûrement. Je l'imagine venir me rejoindre, retirer sa serviette, et se baigner devant moi...
Bruits de pas et d'eau, mais ce n'est pas mon imagination. J'entrouvre les yeux il est là. Je confirme, la pièce est plus petite, tout comme le bassin. Il s'installe en face de moi, je le vois bien malgré la vapeur. Il est à moins de deux mètres de moi.
Un échange de regard silencieux, je devine qu'il en profite aussi pour glisser son oeil sur mes petits seins.
Innocemment, comme pour balayer ma sueur, je glisse le revers de ma main de mon cou jusqu'à mon ventre, tout en dessinant le contour de mon sein gauche. Innocemment ? Je n'en suis plus si sûre.
De nouveaux bruits de pas, nous sommes rejoints par un autre homme... Qui lui se plonge, nu dans le bassin et reste appuyé au rebord, sur le côté, à ma droite. Il se tourne et met ses bras en croix sur le sol, la tête vers nous.
Je ne vous cache pas que pour une raison que j'ignore, il y a une drôle d'ambiance qui s'était installée, et à l'arrivée de cet autre, c'est bel et bien la tension sexuelle qui est montée d'un cran.
En effet, un espace chaud, baigné de vapeur, de taille assez petite, la présence d'une femme et deux hommes hors du temps et à moitié nus, il ne fait pas de mystère que presque tout est réuni pour instaurer quelque chose d'érotique.
Je vois bien maintenant que mes voisins me regardent fixement, en attente de je ne sais quelle invitation ou quel autre geste.
Je suis adossée au mur, une jambe relevée et un pied dans l'eau.
Je viens poser ce pied sur le bord, je ne réfléchis pas longtemps pour venir écarter mes jambes doucement. Comme un rideau de théâtre, la serviette vient s'ouvrir sur mon intimité.
Je vois l'homme en face de moi déposer sa main sur son entrejambe.
Je n'y tiens plus et je viens déposer la mienne dans l'ouverture de ma serviette. Le baigneur se tourne face à moi.
Je constate que ce n'est pas la sueur qui a grandement humidifié mon intimité.
Je regarde ces hommes tour à tour en me caressant doucement. Mon petit bouton est comme un interrupteur qui me donne des décharges électriques à chaque mouvement de mes doigts.
L'homme en face de moi a carrément ouvert sa serviette et sorti son sexe tendu qu'il caresse lentement en me regardant.
La respiration saccadée, je pose mon autre main sur mon sein, pour encore plus les provoquer.
C'est tellement délicieux, j'accélère le mouvement de mon index sur mon clitoris et je n'y résiste plus, il me faut une pénétration alors je le fais glisser entre mes lèvres et à l'orée de mon corps trempé.
Alalala, j'ai tellement envie de... baiser, désolée du terme mais c'est le cas.
J'alterne alors entre mon clitoris et mon sexe. C'est dingue mais j'ai beaucoup de plaisir, physique certes, mais il est décuplé à l'idée d'être matée.
En face de moi c'est une masturbation plus frénétique, j'essaie de... me synchroniser sur son rythme mais, je perds le contrôle et le plaisir monte plus vite que prévu, et comme si tout ce qui pouvait le retenir venait de lâcher, c'est un orgasme qui vient exploser et je ne peux réprimer un cri de plaisir qui vient résonner dans les volutes de ce hammam.
Sans un mot, je referme mes jambes, et innocemment je me relève.
Je regarde tour à tour mes mateurs.
Et dans un sourire, je fais mine de réajuster ma serviette mais je ne fais que la faire glisser. Je la retiens par un coin.
Comme une invitation, un dernier regard c'est nue que je jette la serviette sur mon épaule et marche lentement vers les douches... Des bruits d'eau et de pas quelques mètres derrière moi vous laissent imaginer la suite des évènements... Mais peut être que cela fera l'objet d'une autre histoire ou d'un autre chapitre, qu'en pensez-vous ?
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