Gimme Shelter
Suite à cette partie de golf inoubliable, nos rapports devinrent de plus en plus dévoyés. Du côté d’Ellie, nul sentiment à mon égard, du moins pas amoureux. Du mien, une tonne de sentiments contradictoires me déchirait. Je devais être maso. Je n’y voyais que cette explication. Aucune contrainte financière, je pétais la forme, et j’avais un harem nettement supérieur à la normale. Mes meilleurs amis, Serge et Nina, étaient des gens en or et moi, je maculais de désespoir les dessous de leur fille. A quarante-deux ans, je n’étais finalement pas mieux que les autres. J’étais même pire, une merde arrogante avec les faibles et des plus conciliantes avec les forts. Me faire rentrer dans la gueule par cette enfant me plaisait. Était-ce là sa jeunesse ? Son intellect ? Ses fesses ? Ses yeux ?… Tout ceci à la fois. Tout ce qu’elle était et pouvait représenter pour moi. J’allais devoir sévir, et vite. Il me fallait réagir et mettre un terme à tout ce merdier ou au contraire y mettre le feu. C’est ma queue qui prit les rênes et je choisis le feu.
DING DONG
La sonnette retentit et me contraria. Je n’ai jamais pu blairer ces machins et encore moins les visites inopinées. Rien à foutre, me dis-je. Encore un tocard de commercial ou un chieur de première. Un léger filet de musique traversait le salon, et j’avais quelques projets perso à élaborer dans le calme.
DING DONG
Au second coup, je sentis une colère froide m’envahir. J’allais lourder sans préambule cet enquiquineur. Mes copines prévenaient toujours avant de passer. Elles savaient qu’il fallait que ce soit leur tour. Mes potes me connaissaient suffisamment aussi pour s’éviter de venir pour rien. A quelques pas de la porte, une appréhension glaciale me saisit. Pressentiment qui rapidement prit une allure d’espoir. Espoir. L’espoir de faire de la merde à quarante-deux ans. D’envoyer valser ma vie. Génial. J’ouvris la porte ;
-Salut David ! Je passais dans le coin, et j’me suis dit que ça te ferait plaisir de me voir.
- Salut Ellie.
- Ouais, bon. J’peux entrer ?
- Tu connais la maison, fais comme chez toi.
- Sûr ?
- Ecoute, j’vais pas te laisser à la porte maintenant que t’es là.
- Non, sûr que je puisse faire comme chez moi je demandais ?
- Au point où en est, j’imagine que oui.
- Tu l’as toujours ?
- Non, je l’ai balancé dans la cheminée.
- Tu mens si mal David.
- Un verre ?
- Scotch !
Cette petite ne cessait de m’épater. Elle buvait des alcools d’homme et pour autant puait la féminité. Au fond de moi, j’étais fier et heureux qu’elle se soit arrêtée me rendre visite. Fier qu’une môme de dix-sept ans s’arrête me voir. Pathétique dans le fond. Mais sur la forme, j’aurais pu crever pour elle. J’avais laissé tourner le CD des Stones, un live à Twickenham et Sympathy For The Devil se lançait. Guère de hasard. J’étais en veine, et j’allais la broyer sur un morceau qui s’y prête. Je ne savais plus vraiment qui était le démon. Nous étions deux beaux enfoirés et quand bien même, la valeur n’attend point le nombre des années. J’avais en tête de la considérer comme une femme et non plus comme une gamine. Les coups pleuvaient suffisamment sur moi et venait mon tour d’en donner. Je me sentis ridiculement con d’un coup. Non pas d’être animé d’un désir malsain à son égard, au contraire, mais d’avoir si longtemps tendu la joue. Salope ! Pensais-je en hurlant. Je me servis à mon tour une belle rasade de scotch, puis confortablement installé dans le canapé, portai le verre à mes lèvres.
À côté de moi, Ellie buvait sagement le sien et semblait presque avoir conscience de mon état d’esprit. Elle avait joué au loup suffisamment longtemps. Il était temps de la considérer pour son allure. Beauté fragile et incendiaire. On termina nos verres ensemble, et je pris la liberté de la resservir. Je ne comptais pas la saouler, mais boire seul serait passer pour de l’inélégance et j’avais soif. Elle reçut son verre avec un sourire chaste. Un des premiers qu’elle m’ait offert depuis longtemps. Sentait-elle que toutes les situations provoquées et qui l’amusaient jusqu’ici devaient être payées. Devaient m’être payées. J’allais me servir sur la bête et à mon tour y poser les crocs. Ce jour-là, elle portait un short en jean et un débardeur bleu ciel. Le short était court et le débardeur à même la peau. Lunettes de soleil, talons compensés, queue de cheval. Au soleil, ses cheveux avaient une teinte différente, reflets d’un blond vénitien marqué dans lequel se perdaient encore des mèches plus foncées. Elle était sublime. Jeune et jolie. Et bien que tout ceci fut travaillé, le naturel qui s’en dégageait ne pouvait qu’amener contemplation.
- Le scotch est bon ? lui demandais-je.
- Oui… Ça réchauffe.
- J’ai pas l’impression qu’il fasse froid dehors.
- De l’intérieur, gros nigaud.
- Ouais. Avec ou sans, à ta vision…
- Hmm ?…
- Douce enfant naïve.
Joignant le geste à la parole, ma main vint se poser sur sa cuisse pour la première fois. Elle ne dit rien, ou presque. Seul le voile qui embrasa ses yeux me répondit. J’avais espoir que son cœur batte aussi fort que le mien. En pleine émoi, et pour autant, j’en avais marre de trinquer. D’une légère pression, je la poussai à entrouvrir un peu plus ses jambes. Street of Love flottait dans la pièce et pour la première fois, je me sentis rassuré seul avec elle. D’une main bienveillante, je laissais glisser mes doigts jusqu’aux plis de son aine. D’elle-même, elle écarta un peu plus ses cuisses, et j’avais maintenant la main posée sur son mont pour en découvrir les contours aussi fragiles que doux. Je ressentais l’envie de la plaquer contre moi, sur moi, à cheval contre ma queue. L’atmosphère intemporelle qui émanait me poussait à plus de prudence. Était-elle vierge ? M’étais-je déjà posé la question ? Avais-je envie qu’elle le soit ? Et le savais-je dans le fond ?…
- Laisse-moi retirer ton short…
- Laisse-moi le faire toute seule, me répondit-elle.
D’un élan, elle remonta un peu son bassin et fit glisser ses mains d’abord le long de ses hanches, pour y rejoindre la mienne et y défaire sa ceinture. Le bouton suivi, puis l’obstacle à ses délices tomba le long de ses chevilles. Elle ne portait maintenant plus qu’une petite culotte sous laquelle je glissai mes doigts et un débardeur qu’elle remonta d’elle-même pour jouer avec ses seins. Je l’avais sous-estimée, et pucelle ou pas, elle n’avait manifestement aucune gêne à se dévoiler à moi. Sa jeune chatte était imberbe et l’humidité chaude dans laquelle je plongeais maintenant mon doigt m’électrisait. Je jouais entre ses lèvres que j’imaginais délicieuses et après tant d’attente, je prenais conscience qu’une barrière supplémentaire venaient de sombrer.
- Prends-les en bouche… Passe tes lèvres sur mes pointes et ta langue où tu voudras… Me souffla Ellie.
Ses désirs étaient les miens, et enfin, de mon majeur, j’outrageais celle pour qui mon âme était damnée. Elle était brûlante et serrée, trempée, haletante, les yeux mi-clos et ma bouche dévorait à son tour d’une faim de fou ses seins gonflés. L’indécence de la scène était sublime. Gimme Shelter raisonnait dans la pièce et les riffs de Keith tabassaient au rythme des traînées de salive que je laissais sur cette beauté. Je la baisais maintenant de deux doigts, les ressortant par moments pour caresser sa fente toute entière. Elle gémissait, feulait, m’encourageait à continuer et n’en pouvant plus, j’arrachai d’un coup sa petite culotte et lui rentrai dans la bouche le temps que la mienne arrive jusqu’à son sexe. C’était une petite revanche. Qu’à son tour, elle puisse se humer. Je m’appliquais pour la lécher du mieux possible. Buvant à la source son plaisir, et me perdant à coups de langue entre ses chairs sucrées. Sa main passa dans mes cheveux, me guida, me força, joua du bout des doigts et les tira violemment quand son orgasme éclata.
Je ne sais combien de temps dura notre étreinte, mais je venais de la faire jouir. J’aurais aimé continuer, m’en abreuver le temps d’une vie. Ellie me regardait les yeux brillants, à l’orée des larmes, d’un vert profond, puis se leva. Je la vis remettre son short à même la peau. Sa petite culotte en boule et déchirée ne lui était plus d’une grande d’aide, et à peine ses talons aux pieds, elle partit en courant vers l’entrée, ouvrit la porte, la referma, et dévala les escaliers.
Annotations
Versions