Le savant
Dans un hangar vivait un savant méprisé
Dont l’ingéniosité se trouvait fort moquée.
De toute la contrée, il était la risée
Et son âme très fière s’en trouvait offusquée.
“A quoi sert cet engin ?” demandait un beau soir
Son voisin goguenard. “A quoi bon, cher savant,
Cette machine sombre que la suie peint en noir ?
Cela roule ? Cela broie ? Ça existait avant.”
Mais qu’importe pour l’homme s’il ne plaisait point
Il souhaitait créer, seul, de ses propres mains
Des fourneaux gigantesques, des robots d’appoints
Des merveilles de cuivres, des monstres en étain.
Ainsi puisque de lui on se riait si haut
Il fallait se venger, il fallait frapper fort
En créant une troupe d’être des plus loyaux,
Une armée de cyborgs parée à tout effort
Des mois de dur labeur, un travail de titan
Vinrent à bout de son œuvre. Enfin, il était temps.
Cent soldats rutilants, de parfaitss combattants
Étaient au bon service du savant mécontent.
Il tenait en sa paume le sort de ses confrères
De ses armes parées, il s’en allait en guerre
Contre ceux qui de lui, s’amusaient fort naguère
Et celui qui rirait subirait sa colère.
D’un air chevaleresque, sur un cheval de fer
Hurlant “Qui m’aime me suive” il brandit son poing
Et quelle erreur grossière, un manque de savoir-faire !
La pire, si je puis dire, et même de très loin.
L’armée robotique dépourvue de tout coeur
Fut à la mutinerie obligée d'obéir
Déposant les armes sans haine et sans douceur.
Honteux, le savant fou fut contraint de s’enfuir.
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"Cette machine sombre" C'est une référence au poème Mélancholia de Victor Hugo. Pas de citation historique donc.
"Qui m'aime me suive" Citation de Philipe VI pour mobiliser ses semblables à partir en guerre
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