Au poète ancien

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Ah ! nous nous ressemblons, mais vous êtes meilleur ;

Vous viviez dans l’audace et je vis dans la peur ;

Vous jetiez loin de vous ce qui n’était pour l’âme

Aussi bleu que le ciel, aussi doux que les flammes !

Foulant de la Terre les routes infinies,

Vous posiez en chemin contre les fleurs ternies

Votre coeur adorable et qu’elles respiraient,

Les pétales alors redevenaient si frais !

Je voudrais tant offrir ! mais je ne peux que prendre,

Je crois suivre un chemin, c’est toujours un méandre…

Comme vous j’écris, oh ! Tout comme vous j’espère,

Mais je ne soignerai pas avecque ces vers.

Il leur manquerait trop ; le génie, le courage,

Et ce quelque chose d’envoûtant des voyages…

Il vaudra mieux pour tous vos sonorités pleines

Qui font naître toujours tant de joie dans les peines.

Vous faisiez pour les mots une lutte altière.

Vous êtes éternel ; je suis déjà poussière.

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