TROIS LUNES
Trois jours pour sortir de cet endroit et le premier courait dangereusement à sa fin sans qu’Oswin n’ait une once d’idée de la direction à prendre. Elle avança droit devant d’un pas empressé. Qu’elle court, qu’elle marche ou qu’elle s’arrête, Oswin avait la sensation de tourner en rond. Elle s’agenouilla pour déblayer quelques épines. Réaction saugrenue, cependant au vu des derniers événements, saugrenue semblait être un doux euphémisme. Le sol paraissait normal sous la couche d’épines - trop normal - Oswin s’attendait presque à être assise sur le dos d’une immense bête velue. Une violente secousse la projeta littéralement au sol. Elle tenta de se relever, mais s’aperçut qu’elle était prise jusqu’à la taille dans une immense tourbière. Il suffit d’un battement de cils pour que l’environnement change radicalement ! se dit-elle sans savoir que faire. Il n’y avait pas à quoi s’agripper à près de dix mètres à la ronde. Alors à quoi bon lutter ? Et si lutter, ici, était une erreur ? Et s’il valait mieux se laisser aller, ne plus penser à rien, comme dans un cauchemar, se laisser mourir ?... Petit à petit, la jeune femme s’enfonca dans la tourbe. La surface du marais était redevenue lisse. Plus le moindre remous. Un silence serein enveloppait le paysage. Brusquement, dans une galerie, sous terre, le sol s’ouvrit projetant une masse boueuse. Oswin se releva, étourdie par sa chute, puis regarda autour d’elle. Une sorte de grotte aux parois de terre l’entourait. Quel étrange univers.
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