29. Chris
Je reste à l’hôpital jusqu’au matin. Je ne peux pas rentrer, je ne pourrais pas dormir de toute façon. Je me réfugie dans la salle d’attente. Je sors fumer une clope de temps en temps. Je me sens de plus en plus coupable à mesure que je réalise ce qu’il s’est passé… Si seulement elle avait pris le métro ! Et puis je pense au camionneur. Je voudrais le voir. Je voudrais qu’il meure. Que fait Dieu dans tout ça ? Où est-il ? Quelle puissance insensée a autorisé ce carnage ?
J’imagine Alice dans une salle, encerclée de gens qui s’acharnent sur elle tour à tour. Cette vision me hante, s’amplifie, se déforme tandis que les heures passent, rythmées par les pas pressés du personnel hospitalier.
Soudain, une idée germe dans mon cerveau. Ce n’est pas elle. Ce ne peut pas être elle. L’idée grossit, se déploie contre toute rationalité, je n’ose pas y croire et en même temps, elle s’accroche. J’ai besoin d’en avoir le cœur net. Alors je redemande à voir Alice, juste de loin, juste pour voir… On me répond que ce n’est pas possible. Elle est toujours en soins intensifs. Il faut attendre encore.
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