Chapitre 29 : Tirer les ficelles dans l’ombre écrit par Xiyoo25
Chapitre 29 : Tirer les ficelles dans l’ombre écrit par Xiyoo25
Alix hésita à briser le silence pesant qui s'était installé à l'intérieur du véhicule. Après toute cette histoire avec la Bnupx, elle pensait enfin pouvoir retrouver un quotidien paisible, tout du moins en apparence. Quelle fut sa surprise en apprenant que quelqu'un voulait sa tête à l'Assemblée !
Malgré le chaos qui reignait dans son esprit, la jeune femme ne laissa rien transparaître de son angoisse sur son visage, se contentant de poser ses mains parfaitement manicurées sur ses genoux avant de demander à José tout ce qu'il savait sur la situation tout en le regardant droit dans les yeux :
- Je t'écoute José, que se passe-t-il à l'Assemblée ?
- Noémie le Guen fait beaucoup parler d'elle en ce moment, n'est-ce pas ?
Alix fut momentanément surprise qu'il lui rétorque une autre question dont la réponse était évidente mais elle y répondit tout de même :
- Il est vrai que j'ai vu son nom passer sur nombre de dossiers que j'ai lu il y a peu, mais où veut tu en venir.
L'ancien SDF sembla chercher ses mots ainsi qu'une manière d'expliquer clairement et de manière concise la situation à Alix. Finalement, après une bonne minute de réfléxion durant laquelle la jeune femme ne pouvait s'empêcher de s'angoisser intérieurement, il lui répondit simplement en chuchotant, se rapprochant un peu pour que seule la députée l'entende, ayant remarqué quelque chose :
- Je ne peux pas en parler ici.
D'un discret mouvement de la tête, il désigna le chauffeur qui ne perdait pas une miette de leur conversation, leur jetant des coup d'oeils par ci par là quand ils ne regardaient pas. José reprit la parole pour ajouter quelque chose, ne pouvant quand même pas laisser son alliée, bien que temporaire dans l'ignorance la plus totale, ii murmura donc :
- Dis toi juste que ces gens sont encore pires que le Bnupx.
Le reste du trajet de retour à la maison d'Alix se déroula dans un silence pesant. le chauffeur essayait quelque fois de démarrer des conversations sur l'Assemblée et les récents événements qui avaient eu lieux. Il était désormais clair aux yeux d'Alix qu'il cherchait à obtenir des informations sur des députés ou la présidente Noémie le Guen.
Ainsi, José et Alix détournaient à chaque fois habilement le sujet de la conversation avant de se murer dans le silence et de fixer à nouveau leurs téléphones, comme ils le faisaient depuis de longues minutes, prétextant envoyer des messages ce qui, en soit n'était pas faux.
En effet, Alix lui avait demandé de tout lui expliquer par message pour que le chauffeur n'entende pas. Il lui avait tout bonnement répondu qu'ils ne pouvaient pas laisser de traces de leur conversation.
Finalement, ils arrivèrent sans encombres à la maison de la député, ce qui la surpris tout particulièrement. Après tout, la Bnupx ne s'était pas gênée pour organiser son accident de voiture puis son kidnapping, avec la collaboration d´un chauffeur. Heureusement, il semblait que celui-ci n'était qu'un informateur lambda chargé de récolter des renseignements sur l'Assemblée, même les rumeurs les plus loufoques.
José et Alix sortirent du taxi, puis rentrèrent dans l'immeuble pour ensuite se diriger jusqu'à l'étage où vivait la député. Celle-ci ouvrit la porte avec ses clés, laissant passer son allier temporaire avant de rentrer à son tour.
L'ancien SDF se dirigea dans le salon et s'assit sur le grand canapé gris, tandis qu'Alix était partie chercher de quoi boire pour son hôte, se disant que parler autour d'un verre d'alcool serait plus facile. Deux verres de vin désormais sur la table basse en face du canapé. José commença finalement à parler :
- Dans la voiture je t'ai parlé de Noémie le Guen, tu t'en souviens.
- Oui et alors ? Viens au fait, pas besoin de mettre la forme ici.
- D'accord si tu le dis.
Il inspira un grand coup avant de prendre la parole, fixant son verre de vin comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde :
- Tu n'es pas la seule à vouloir la renverser. Avec les récents évènements, elle a perdu pas mal de crédibilité. Après tout, qu'est-ce-qui prouve au peuple qu'elle n'est pas elle aussi corrompue ? Elle cherche à asseoir son autorité en se débarassant discrètement de tous ses ennemis, et tu en fais partie, Alix.
La député resta de marbre à l'entente de ses mots, se convaincant d'analyser calmement la situation plutôt que d'angoisser devant José. Elle lui demanda donc plus de renseignements :
- Je vois... une organisation grassement payée par elle doit sûrement tirer les ficèles dans l'ombre, n'est-ce-pas ?
José but une gorgée de son verre avant de répondre. Les circonstances de cette affaire étaient plus qu'alarmantes et il lui était évident que tout ne se déroulerait pas sans encombres. Il était inquiet, s'angoissant de ce qu'il pouvait lui arriver, ou encore à ses amis injustement en prison, et même à Alix. Pourtant il ne le montra pas et lui répondit assez rapidement :
- Oui c'est ça.
La députée prit également une bonne gorgée de vin avant d'interroger à nouveau José :
- D'accord, et comment tu en sais autant ?
- Tout à l'heure, M.Leblanc est venu me voir. Tout ce que je t'ai dis, ce sont ses informations. Je me suis alors précipité en direction de l'Assemblée pour t'en informer avant qu'il ne soit trop tard. D'ailleurs il a dis qu'il nous attendrai au bâtiment de la DGSI.
La député soupira avant de compléter les dires de l'ancien SDF :
- J'imagine que si je veux des réponses, je n'ai pas d'autres choix que de m'y rendre, n'est-ce-pas ?
José confirma son hypothèse, son sourire narquois de retour sur ses lèvres.
Alix, de son coté, se demandait comment M.Leblanc pouvait en savoir autant sur les affaires de la présidente. Il restait dangereux pour elle et son objectif. Elle savait qu'il voyait au travers de ses techniques de séduction et se demandait même si ce n'était pas lui qui menait la danse. Après tout, plus qu'un métier, la politique était un art. C'était à celui qui manipulerait le mieux l'autre. Nul besoin de dominer le jeu pour renverser l'échiquier. En tant que député depuis de longues années, elle ne le savait que trop bien. Elle ne pouvait pleinement faire confiance à personne, même José
Annotations
Versions