Chapitre Trente Trois : L’Opération Panthère écrit par Malik Michel El-Suisse
Chapitre Trente Trois : L’Opération Panthère écrit par Malik Michel El-Suisse
La journée avait été longue à l’Assemblée nationale. Les débats s’étaient enchaînés sans répit, mêlant cris, invectives et calculs. Ce climat de tension extrême, Alix Tran en connaissait les rouages. Elle y excellait. Mais aujourd’hui, ses pensées vagabondaient : l’opération secrète, Holan devenu assistant de Noémie Le Guen, et leur mission à tous les trois, financée et guidée par Leblanc. José Ventôse, lui, observait Alix d’un œil attentif, conscient du fardeau de leur mission.
Le soir venu, la pénombre s’installa sur Paris. Dans une salle isolée de la DGSI, José, Alix, et Holan se tenaient prêts à recevoir leurs instructions. Florian Leblanc, comme à son habitude, détailla le plan avec son calme glacial.
— Leblanc : « Vous connaissez l’objectif. Noémie Le Guen est plus qu’une présidente d’assemblée ; elle est la tête d’un empire criminel. Il est temps de l’exposer pour ce qu’elle est. »
Un silence s’abattit, jusqu’à ce que Holan, d’un ton sec, rompt l’atmosphère.
— Holan : « Un empire criminel… J’imagine que certains ici rêvent déjà de jouer les héros de la révolution, non ? »
Alix, exaspérée, mit fin à la remarque, lançant un regard tranchant à Holan.
— Alix : « Nous avons une mission. Garde tes ambitions pour toi, Holan. »
José réprima un sourire en coin. Il voyait bien que Holan, même infiltré dans le cercle de Noémie, n’avait pas encore abandonné ses propres ambitions.
Holan avait pris ses fonctions comme assistant de Noémie, opérant avec prudence et intelligence. Jour après jour, elle semblait le tester, s’amusant à dévoiler des bribes de ses activités. Ce soir-là, un moment de détente s’installa entre eux, et Noémie se tourna vers lui.
— Noémie : « Vous savez, monsieur Barnela, la politique, c’est un jeu de masques. On croit connaître les règles, mais il n’y a jamais qu’un seul échiquier… et tout le monde n’est pas un roi. »
— Holan : « Et vous ? Vous vous voyez en reine ? »
Elle sourit, presque amusée.
— Noémie : « Disons… en dragon. »
Holan hocha la tête, jouant le jeu. Mais il sentait qu’il approchait de quelque chose d’important. Il devait simplement attendre, observer.
Dans l’ombre d’un café parisien, Holan retrouva Alix et José pour faire le point. Leurs voix étaient étouffées par le brouhaha ambiant, un cadre parfait pour une conversation confidentielle.
— José : « Alors, tu as percé quelques secrets dans l’antre du dragon ? »
Holan esquissa un sourire, mais resta prudent.
— Holan : « Elle me fait confiance, mais il y a des codes, des accès cachés. Les preuves de ses activités ne sont pas encore faciles d’accès, mais j’avance. »
Alix le scrutait, cherchant à démêler la vérité dans ses mots.
— Alix : « Des failles, il y en a. Mais n’oublie pas que Noémie connaît ce jeu mieux que personne. Nous devons rester vigilants. »
Un soir, alors qu’il classait des dossiers, Holan tomba sur un document dissimulé, codé. Il le glissa discrètement dans sa poche, sentant l’adrénaline monter. Plus tard, en sécurité, il consulta le document. Le titre, « Opérations Panthère », lui donna des sueurs froides. Il découvrit des informations stupéfiantes, et réalisa l’étendue des ramifications de Noémie.
Bien que Yorgen soit désormais au cachot, il semblait toujours en mesure de fournir des informations. En analysant les documents, Holan comprit que les connexions internationales de Noémie n’étaient pas limitées à Paris. Elle disposait de comptes cachés en Suisse, alimentés par un réseau complexe de fonds, et de contacts dans les Balkans, où elle se fournissait en armes grâce à des trafiquants albanais liés à des tribus locales – la tribu même dont Yorgen était issu. Elle recrutait aussi des hommes d’origines diverses, parmi lesquels des gitans albanais, constituant ainsi une armée informelle et prête à tout.
Cette découverte accrut la tension pour Holan. Noémie était bien plus redoutable qu’il ne l’avait imaginé. Elle s’appuyait sur un réseau d’envergure internationale, prêt à agir.
À son retour au quartier général, Holan fit son rapport à Leblanc. Alix et José étaient là, suivant chaque mot avec attention. Leblanc, toujours impassible, écouta le détail des révélations.
— Leblanc : « Bien joué, Holan. "Opération Panthère" confirme ce que nous soupçonnions : Noémie Le Guen est plus qu’un danger local. Elle a des connexions qu’il faudra neutraliser sans failles. »
Alix murmura, comme pour elle-même, les yeux rivés sur Holan :
— Alix : « Ce dragon va bientôt tomber. »
José, silencieux, hocha la tête. Dans son esprit, il pensait à ses camarades disparus, Ernesto et Maximo. Ce n’était pas seulement une mission ; c’était la promesse d’une revanche.
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