Tout était calme sur la zone. Le Floch prenait son service comme à l'accoutumé. Il embarquait avec son groupe pour une tournée de surveillance, sous les étoiles.

Tous feux éteints la grosse BM du "soldat" Fatos était garée non loin de la Carène, bunker moderne dédié au son, pas loin des bars et autres pubs du port de commerce. Patient comme une murène tapie au fond de son trou, il jouait avec son Böker, un "Great Knight" acheté sur internet.

La lame de vingt-sept centimètres chatoyait légèrement sous la lumière blafarde du soir. Il guettait sa proie, tranquille et sûr de lui, conscient que la traque pourrait durer longtemps. Il avait l'habitude.

Tout le monde fait un faux pas, un jour. Il était convaincu que sa proie n'échapperait pas à cette règle.

Le mode opératoire du meurtrier lui posait question. Pourquoi le corps de ces enfants étaient-ils broyés, écrasés comme les cadavres d'animaux imprudents qui jonchaient nos routes, aplatis telles des galettes ?

Il était certain qu'il y avait là quelque chose à comprendre, un fil à tirer qui le mènerait jusqu'au tueur.

La police, elle, avait retrouvé le ballon de foot du jeune garçon, dont la disparition venait d'être signalée, vingt-quatre heures plus tôt.

Bientôt, Mathias sortirait en mer pour une nouvelle partie de pêche. Cette fois, il emporterait sa tenue de plongée avec lui.