Iroise.
Tous feux éteints, se guidant sur les balises et ses instruments, Mathias dirigea le petit bateau de pêche vers le port. Moment d'obscurité extatique et multicolore, il glissait sur le dos de la bête sombre et indomptée vers la ville endormie.
La grande baie qu'était la rade, recouvrait un territoire de cent-quatre-vingt kilomètres carré. On mesurait un kilomètre huit-cent à l'entrée du goulet, entre la pointe des Espagnols et la côte Léonarde. En-dessous, existaient ces brutaux écarts de profondeurs, ou failles et tombants, qui excitaient la curiosité des marins, mais aussi leur imaginaire.
L'Iroise fascinait par sa richesse et sa diversité, parcourue de récifs et de forts courants de marée, soumise à d'impressionnantes tempêtes hivernales. Elle imposait surtout, le respect et la crainte des navigateurs de tous horizons, car réputée pour être la plus dangereuse d'Europe.
Cette fois encore, Mathias regagna son abri de béton sans être inquiété.
Annotations
Versions