• Vous ne devriez pas vous en mêler !... Lëcke, l'air abattu, avait au final accepté la rencontre informelle. Rien d'officiel : tout le monde savait que la communauté des gens du voyage était impliquée par la perte de l'un des siens, bien qu'on n'eut pas vraiment communiqué sur le drame.
• Il y a quelque chose de mauvais ici,...! Toujours affecté par la mort d'Anton et ébranlé par celle de Fatos, le Krye regardait Joey d'un air dubitatif. Il ne parla pas directement de l'assassin albanais venu de Pristina et personne n'était encore venu l'interroger à ce sujet.

Le mystère restait total et les chances de retrouver le coupable semblaient s'amenuiser au fil des jours.

• Nous allons partir bientôt..., reprit Lëcke. C'est le diable, ici !...

Joey savait comment opérait un prédateur. Il fallait trouver sa tanière,...et le débusquer ! Il avait passé de longues journées sur le terrain, se fondant dans l'environnement ; attendant un mouvement ; guettant le signe le plus infime d'une présence, souvent enterré comme un animal. Il devait établir un lien ; une connection avec le tueur d'enfant : réagir comme lui.

C'était sûrement un homme en colère. Le fait qu'il broie ses victimes ; qu'il les écrase ainsi, comme s'il était en proie à une rage terrible, démontrait qu'il ne contrôlait pas ses pulsions. Mais le fait qu'il reste invisible, démontrait aussi qu'il était sur ses gardes et faisait preuve d'une certaine intelligence. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas tué.

Il allait certainement recommencer.