7 février- Un jour sans fin

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Quel serait le jour que j'aimerais vivre et revivre indéfiniment ?

Plusieurs cinéastes ont été inspirés par cette question. Leurs héros vivaient en boucle une journée banale de reportage dans un village isolé, ou bien travaillaient sans ambition dans un centre de recherche nucléaire... Ils avaient un point commun : ils s'ennuyaient à mourir dans leur vie, et le fait d'être piégé dans le temps les rendait encore plus aigris. Puis, les mois ou les années passent dans cette journée éternelle, et le héros finit par bonifier et à comprendre quel rôle il doit jouer pour changer sa vie en changeant du même coup la vie des autres.

Certains ont fait le calcul du nombre d'années que le personnage de Bill Murray aurait passé dans ce fameux jour sans fin : approximativement trente-quatre ans ! Ce qui donne une vision plus globale de ce qu'il a enduré et surtout du temps qu'il a mis à comprendre qu'il devait donner du sens à sa vie.

Dans ces conditions, je serais bien embêtée de trouver la journée que j'aimerais vivre pendant trente-quatre ans... Je crois que même la journée idéale deviendrait rébarbative au bout de quelques semaines. Quand je vois le plaisir que j'ai au début de mes vacances que j'aimerais vivre indéfiniment, et finalement le soulagement que je ressens à retrouver mes collègues et mon emploi du temps raisonné, je reste dubitative sur la journée à choisir.

Devrais-je citer une journée sans travail qui me permette de vivre tout ce que je veux et laisser libre cours à toutes mes envies ? Ou bien revivre une journée charnière de mon passé pour essayer d'autres éventualités, ouvrir le champ des possibles, ou éviter une erreur que je regrette profondément ?

Peut-être pourrais-je choisir une journée banale de mon adolescence, une journée juste avant de choisir les études que j'ai suivies, pour tester d'autres chemins, voir quelle alternative s'offrirait à moi, rebattre les cartes de ma vie.

Mais je suis certaine de ne pas apprécier vivre trente-quatre ans de plus chez mes parents, en retrouvant peut-être l'insouciance de l'enfance, mais également le mal-être de chercher encore qui je suis censée être. Non, définitivement, je choisirais une journée où je suis autonome, adulte, et ce serait un jour ouvré pour que je puisse tester des activités inconnues. Ce serait évidemment une journée où je ne suis ni malade, ni fatiguée, ni mal dans ma peau. Je voudrais vivre indéfiniment une journée exempte de rendez-vous, d'examens universitaires, d'obligations en tout genre. La liberté d'essayer et d'expérimenter.

Chercher quelle journée vivre sans fin m'amène à me rendre compte qu'aucune journée ne vaut la peine d'être vécue à l'infini. Chacune est précieuse en son genre. Chacune apporte son lot de choix qui, un jour après l'autre, me définit de plus en plus précisément.

Ce sont même les journées les plus tristes de ma vie qui m'ont forgée telle que je suis aujourd'hui, et je ne voudrais rien changer.

Je crois que c'est ça, le bonheur... Je suis une femme heureuse !

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