Chapitre 12 : Héros du royaume (2/2)

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Tout se déroulait si vite… Temporiser notre souffrance me paraissait frivole : nous ne contrôlions plus la situation. J’étais éreintée, j’haletais, mon corps ne supportait plus cette épreuve, Lisadar échappait à mon contrôle. À mon désarroi, Arzalam m’adressa un regard plein de sens. Il rencontrait le même problème…

— Jaeka, je suis désolé, regretta-t-il. Je sais que tu es attachée à tes chevaux, mais notre magie est limitée. Nous devons nous défendre contre le Kaenum. Je ne peux plus les empêcher de paniquer…

Ce disant, il bondit de sa selle et se réceptionna sur la neige. Le monstre attendait le moment propice, le mage déploya donc un large bouclier. Cette protection diaphane ne le freina pour autant. Sa mâchoire s’ouvrait, dégoulinante de bave, et ses pattes avant s’enfoncèrent sur le névé. L’environnement perdait en cohérence… Tantôt la neige s’apparentait à de la poudreuse, tantôt sa solidité outrepassait celle de la roche. Le Kaenum le savait et en profitait. Mon mari représentait l’ultime égide contre lui.

— Il n’est plus possible de fuir…, marmonna Erak. Il faut vaincre cette créature ou mourir en essayant !

Mes compagnons se rassemblèrent, luttèrent contre le désespoir, voulurent triompher du monstre par tous les moyens. En posture défensive, les combattants se parèrent à un assaut frontal. Notre cœur palpitait et notre regard vacillait : le malheur allait s’abattre sur nous.

Ce que nous redoutions se produisit : la bête frappa intensivement la neige. Une fissure déferla le long de la déclive, comme si le sol se dérobait sous nos pieds. Et la puissance du choc, diantre… Je fus propulsée à plusieurs mètres ! Mon époux me releva encore, vérifiant que je ne sombrasse pas dans la détresse. Les hennissements des solipèdes rythmaient leur fuite : indomptables, ils suivaient un mouvement chaotique. Leurs sabots crissaient dans la neige et leur charge commençait à se détacher. Nos dernières montures s’en allaient, irrattrapables et paniquées. Désolée, mes écuyers… Je n’aurais su protéger ces chevaux que vous aviez élevés avec un soin irréprochable. Tout était de ma faute…

Lisadar prit de l’avance et s’échappa de notre vision. En quelques instants, nous avions perdu une bonne part de nos provisions ainsi que d’autres affaires importantes. Ce cheval, si fidèle naguère, ne répondaient plus à mes instructions. J’avais beau m’égosiller, il galopait à vive allure, disparaissant dans les profondeurs de la région. Chanirra n’eut même pas cette chance…

Devant nos yeux ébaubis, le Kaenum effectua un bond prodigieux. L’élan lui permit de sauter sur une longue distance, et il choisissait cette capacité pour s’en prendre à notre monture avant nous. Pourquoi ? Un mal pour un bien, de nouveau… Il atterrit devant la jument en rugissant, la saisit toute entière, arracha sa tête de ses dents acérées puis la jeta au loin : son corps disloqué heurta la neige. Ce pauvre animal, balancé comme de la pâture… Chanirra… Ma pauvre, loyale compagne… Elle finissait en charpie, la carcasse étendue sur une couche opaline.

Hurler… Mon corps n’en avait plus la force. Dressé sur ses pattes arrière, le Kaenum nous attendait, au moment où l’environnement exprima lui aussi son courroux. La chute de la neige engendra peu à peu une avalanche, les secousses avaient réveillé la fureur de la montagne. Nous voilà coincés entre deux impasses mortelles, ennemis de la nature qui nous avait vus grandir, privés du soutien de ce monde… Ce monde contre nous, qui nous oppressait dans cette voie resserrée, à proximité d’une créature au-delà de l’imagination, des rêves et des espérances.

Vint mon mari, si compatissant qu’il me soutint dans mon affliction.

— Nous devons bouger, sinon la neige va nous ensevelir. Suivez-moi !

— Avancez pour sauver votre vie ! exhorta Arzalam. Nous allons retenir la neige.

Éviter l’avalanche impliquait de rejoindre le Kaenum. Impossible de décamper, aucun autre choix ne se présentait à nous… Arzalam et Jyla levèrent les bras, leur flux parcourut leur corps avant d’être projeté vers le haut. Le ralentissement de la neige, sûrement temporaire, nous fit gagner du temps. Comment la manipulaient-ils ? Tout ceci n’avait plus de sens. Nos vies se perdaient, proches d’être volées par une force surnaturelle…

Les crocs de la bête me frôlèrent. Elle allait m’agripper, me déchirer comme l’être fragile que j’étais ! Mais les guerriers étaient là. Proies ou prédateurs, ils résistaient, se dressaient contre griffes et morsures, contre tempêtes et avalanches, porteurs des lames perforant ciel et terre. Elmaril fut la dernière à se placer en sécurité, contrainte de soutenir Gurthis. Dès que nous fûmes bien éloignés, les mages firent volte-face et nous rattrapèrent.

— Désolé, je n’ai pas le choix, murmura Arzalam.

Un halo bleuâtre se diffusa entre son index et son majeur. Il saisit sa consoeur par la cape puis la lança plusieurs mètres plus loin. Incompréhensible… mais juste. Ces catastrophes nous amenaient à commettre des risques, fussent-ils insensés, c’était le raisonnement que le mage suivait. Sa main droite fracassa le sol, générant une multitude de fissures. Fragile neige, à notre avantage comme à notre malheur…

— Avancez ! prévint-il. Le sol va s’effondrer !

La roche subissait une pression trop importante pour résister. Nous dûmes encore avancer afin de nous soustraire d’une chute fatale. Derrière nous, Arzalam vacilla : la neige s’affaissait littéralement sous ses pieds. Jyla le secourut à son tour, puis nous plongeâmes vers l’avant. Quelles secousses… Elles nous percèrent les tympans ! Des quantités gigantesques de neige se déversèrent sur le précipice prolongé. Et seulement après, la fureur de la nature connut son déclin…. Le souffle du vent glacial semblait agréable en comparaison.

— Pourquoi as-tu fait ça ? ronchonna Elmaril. Nous avons failli mourir.

— Je n’avais pas le choix…, expliqua le mage. C’était l’unique manière d’éviter l’avalanche.

La sauvage pesta dans sa langue. Animée par son envie de sang, sa lance tournoya autour d’elle, bientôt rejointe par Ralaia et Bramil, l’arme au poing. Gurthis voulut les imiter, mais il souffrait toujours de sa plaie. L’affrontement décisif approchait. Tant de choses avaient été perdues, rien n’avait été récupéré… Arzalam résistait à l’évanouissement et n’arrêtait pas de tousser. Jyla tapotait son dos en vain. Elle devrait plutôt nous consolider, c’était plus approprié pour s’opposer à cette bête.

Une vision indicible poignit. Il ne s’agissait plus d’une silhouette ni d’une simple créature. Oh, ciel… Dix malheureux humains face à la monstruosité née.

Le Kaenum se dressa à une quinzaine de mètres de nous. Il patientait encore au lieu de nous écharper… Le voici enfin de près, le chef de meute. S’il tirait son apparence de ses pairs, il les surpassait en taille, masse corporelle et bestialité. D’un noir profond, ses pupilles encadraient une gueule difforme à la mâchoire épaisse et aux babines relevées. Son pelage blanc traduisait cette supériorité physique tant redoutée. Une queue acérée complétait ses longues griffes tranchantes. Jamais la nature n’avait engendré une telle atrocité. Un cauchemar vivant…

— Affrontons-le, déclara Erak. Empêchons-le de nuire plus longtemps !

Notre compagnie obtint son union tant espérée. Nous ambitionnions de braver le danger, de détruire cette incarnation de l’inhumanité. À nous d’exhorter nos alliés ! Ensemble, ils s’armèrent de courage.

Jyla partit la première. Elle plia les genoux une fois proche de son adversaire et tendit les bras : de puissants jets incandescents en fusèrent… Un souffle fugace. S’avisant de l’inefficacité de son sort, la jeune femme cessa et se figea. Si même les mages s’avéraient impuissants…

— Ce Kaenum résiste même aux flammes ? s’étonna-t-elle, inspirant pour récupérer son flux en vitesse. Non, ce n’est pas possible !

— Ne reste pas là ! avertit Elmaril.

Le monstre dirigea sa queue vers sa nouvelle cible. La guerrière plaqua la mage à terre alors que la pointe impactait puissamment la neige. Juste à temps pour éviter le trou de large rayon où un fluide visqueux se répandit. Répugnant, monstrueux ! Dire que cela aurait pu nous toucher… Au même moment, Erak et Bramil se frayèrent un chemin vers la créature et Ralaia la cribla de flèches. Aucun projectile, non, aucun n’eut d’effet sur sa peau… Mais elle possédait un point faible. Un trait toucha son œil gauche, et le rugissement de la bête faillit provoquer une autre avalanche. Même si elle parvint à l’extirper, même si elle se régénérait, même si elle redoublait de férocité, elle avait souffert. Camarades, il fallait saisir cette occasion…

— Il n’est pas invulnérable ! lança Ralaia. Nous pouvons le vaincre !

Cet élan d’optimisme encouragea les guerriers. Ils s’unirent contre le Kaenum au mépris du danger car ils connaissaient désormais ses faiblesses. Un peu de persévérance et elle périrait… Elmaril se redressa et flanqua un coup d’œil dédaigneux à Jyla. Purement gratuit, la mage semblait déjà traumatisée par ses limites… Elle n’imaginait pas rencontrer un ennemi insensible aux capacités dévastatrices des flammes, elle qui était spécialiste de la magie de destruction. Et Arzalam, lui, gardait de l’assurance à côté d’elle, il l’aidait à se rétablir… Qu’attendait-il pour soutenir nos alliés ? L’intervention de chacun était nécessaire…

— Si même la magie ne le blesse pas, désespéra Jyla, comment allons-nous le tuer ?

Arzalam plissa les lèvres, ne sachant quoi répondre. Des pensées partagées par tous… Il disposait des moyens pour la terrasser, mais son affaiblissement l’en empêchait sûrement. Les armes et la magie fonctionnaient à peine… L’invincible chef de meute paraissait s’en moquer. Sa bouche s’ouvrit dans un vaste croc qu’il allait renfermer sur nous. Non, non… Le soutien de tous, l’union contre la fatalité, ils étaient les outils du triomphe, les boucliers contre la sauvagerie à l’état pur. Gurthis l’avait compris, aussi endommagé fût-il. Il souleva son espadon et tenta de porter un coup de main à ses alliés. Il ne croula même pas sous l’effort.

— Gurthis, n’y va pas ! protesta Margolyn. Tu es trop blessé !

— Et alors ? Je refuse de rester planté là, à regarder mes compagnons l’affronter à ma place ! Je suis un soldat, je dois agir comme tel !

Hélas, il n’eut pas le temps de s’approcher qu’une giclée de neige lui cinglât le visage… La bête se cabra davantage et agita ses griffes contre ses assaillants. Erak, Bramil et Elmaril multiplièrent les coups pendant que Ralaia épuisait ses derniers traits. Voilà l’alliance tant attendue, l’harmonie entre chaque arme. La hache, l’épée et la lance s’associaient contre les défenses du monstre, les guerriers visaient les pattes arrière dans le but de le déséquilibrer. Les faiblesses du Kaenum résidaient en ces membres : sans elles, il ne pouvait plus bondir. Son invulnérabilité connaissait ses limites ! Dans l’étendue de l’obscurité, le métal résonnait à chaque rugissement tonitruant. Qu’ils poursuivent vers cette voie et le triomphe était assuré. Ou était-ce encore un faux espoir ?

Le Kaenum faisait preuve de ténacité : ses propres attaques gagnèrent en rapidité et en force. La sauvage recula d’instinct pour se prémunir du danger. Mon neveu se montra plus offensif sans oublier d’être prudent.

— Bramil, fais attention ! prévint Erak.

— Je ne commettrai pas deux fois la même erreur ! tonitrua-t-il

Les meilleures volontés du monde n’endiguaient guère pas les pires intentions. Sa patte de droite éraflée, le Kaenum bigorna la neige de ses griffes : des traits nivéens émergèrent du sol. Par leur propagation, ils propulsèrent Bramil et Elmaril quelques mètres en arrière en plus de repousser Jyla, Arzalam et Gurthis. C’en était trop. Assez de demeurer inactive, à assister à tant de cruautés, tant de souffrance… Avec Margolyn, je partis vérifier l’état des blessés, favorisant mon neveu. Celui-ci geignit légèrement au passage de ma main sur ses joues.

— Je vais bien…, balbutia-t-il. Je m’en sortirai.

Mon acquiescement ne lui apporta rien de plus. Il était inutile de trop m’épancher : il ne renoncerait pas au combat. Mais Erak pensait différemment. Il était le seul à ne pas avoir été éjecté. Il était le seul à se dresser hardiment contre le Kaenum.

— Reculez tout de suite ! ordonna-t-il, enroulant ses mains sur son manche. Je ne vais plus vous laisser risquer votre vie.

— Non, nous devons t’aider ! contesta Bramil.

— Arrête, Erak ! renchérit Gurthis. C’est stupide et insensé ! On n’arrive déjà pas à la buter à sept, alors tout seul ?

— Il a raison ! hurla Ralaia. Nous devons être unis ! La promesse doit être tenue !

— Ma promesse, je la tiendrai ! jura Erak en véritable bouclier vivant. Quel meneur serais-je si je laissais mes compagnons mourir ? Restez derrière moi, c’est un ordre !

Erak… Mon ami, mon mari, un père, un oncle, un guerrier, un chef… Erak…

Un chapelet d’émotions parcourut son visage. Erak brandit sa hache d’armes, d’où le symbole de l’Ertinie flamboya. Son hurlement rauque, je pouvais l’interpréter de moult manières… Craignant pour notre trépas, il se souvenait de ses responsabilités de chef, sa dévotion en tant que mari, son devoir d’oncle et son statut de combattant. Il se ficha du sang ruisselant sur son crâne, il ignora les brisures de son armure de cuir. Cette nuit, ses forces surpassaient ses faiblesses. Guide charismatique, protecteur émérite, Erak était le héros du royaume.

Le Kaenum empêcha toute autre intervention : les fissures ne cessaient de se développer. L’union disparut, disloquée, anéantie sous un amas de couche blanche… Les guerriers de notre compagnie auraient pu suivre Erak, le consolider, mais le Kaenum avait compris. Irréalisable… Les projections de neige nous aveuglèrent et nous repoussèrent à chaque tentative. Condamnés à rester derrière lui… Apparemment, notre adversaire désirait le défier seul à seul. Sa conscience était beaucoup plus développée que nous ne l’eussions cru…

Notre meneur passa outre ses imperfections et déploya une véhémence sans faille. Si fier, si robuste, si implacable… Il abattait continûment sa hache sur le ventre du monstre, incisait son pelage aux points sensibles et commençait à ouvrir la peau. Et alors que nous tentâmes de l’aider, la queue de notre ennemi fusa. La pointe, inattendue, terrible… Elle rompit la cuirasse d’Erak et transperça son abdomen. Non… Non… Non…

La fin approchait-elle ? Mes hurlements déchirèrent la nuit. Ce n’était pas vrai… Il ne pouvait pas être vaincu… Pas lui… Pas Erak !

— J’ai dit… Tu ne toucheras pas à mes alliés ! Je les protègerai… jusqu’à la mort !

Je l’avais encore sous-estimé ! Il était là, résistant malgré sa souffrance, et il dédaigna la surpuissance du Kaenum. Sa hache siffla l’air et déchira la queue de la bête dans une giclée de fluide vital. Affaibli, notre ennemi opposa sa ténacité à celle de notre chef. Il planta ses griffes sur son épigastre et ses abdominaux à plusieurs reprises. Des égratignures pour le vaillant guerrier… Il avait l’habitude d’être perforé de part et d’autre. Mieux encore, ses blessures le renforçaient ! Il extériorisa sa solidité qui avait bâti sa réputation. Aucune attaque ne pouvait le vaincre, aucune !

La victoire était proche. Erak venait de fendre ses pattes arrière, le Kaenum s’était écroulé. La neige ne nous fouettait plus, nous pouvions nous approcher. Nous apercevions une légende vivante. Au sol, le Kaenum avait perdu toute possibilité de triompher de son adversaire. Et cette même légende, celui que j’avais fréquenté des années durant, celui dont j’avais porté l’enfant, celui que j’avais vu souffrir de sa perte, celui qui avait vécu pour notre patrie, il acheva la bête d’une kyrielle de coups. L’enveloppe corporelle du monstre fut lacérée et ses organes internes charcutés. Le chef de la meute succomba pour de bon après un ultime rugissement.

Erak sortait victorieux… Après tous ses efforts, il avait gagné le combat de sa vie. Sa hache ensanglantée dans sa main droite, il contemplait le cadavre sans piper mot. Quelle joie… Quel soulagement… Quelle fierté d’être menée par un tel guerrier !

— Tu as réussi, Erak ! m’égayai-je. Tu as vraiment été héroïque ! Sans toi, je n’ose pas imaginer ce qui nous serait arrivé…

Erak ne répondit pas. Bien sûr, ce duel l’avait éreinté, il devait récupérer son souffle et recouvrir de ses plaies. Toute autre personne n’aurait jamais tenu aussi longtemps, mais il n’était pas un héros pour rien. Il se rétablirait le temps, et la traversée se poursuivrait avec lui comme meneur !

Il lâcha sa hache et tomba à genoux.

— Erak ?

Le vent glacial s’intensifia. Autour de moi, personne n’était dupe. Je m’approchai de mon mari, le contournai et l’examinai. Non… Non ! Du sang s’écoulait partout de son torse, son corps était troué et écorché de part en part. Je me frottai les yeux, croyant à un mauvais rêve… Mais l’image du brave combattant mortifié était bien réelle. Il tenta de me prononcer mon nom avant de s’écrouler sur le ventre.

— Margolyn, par pitié, soigne-le !

Personne n’osa perturber le mutisme à part moi. J’étais la seule naïve à penser qu’Erak pouvait survivre. J’étais la seule à le retourner pour tenter de minimiser ses plaies.

— Erak, ça va aller ! Tu vas t’en sortir, n’est-ce pas ? Tu ne peux pas mourir ! Nous avons besoin de toi !

D’ultimes signes de vie... Respirant par saccades, il s’ingéniait à soulever ses bras, puis il les étendit et fixa la voûte céleste. Entre lui et cette échappatoire reposante, je m’opposai à la fatalité. Je répétai son nom dans l’attente d’une guérison miracle. J’enroulai mes bras autour de son visage méconnaissable, palpai les battements de son cœur et vérifiai ses halètements. Son souffle ralentit…

Il m’offrit le dernier regard que je souhaitais.

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