Chapitre 27 : Représenter la communauté (1/2)
ELMARIL
Survivante une fois de plus. Peut-être que j’étais taillée pour ça, peut-être pas. On verrait au prochain combat. Déjà que celui-là ne m’avait pas laissée indemne… Mais je finirais par l’oublier, comme les autres, comme toujours. Pas le choix quand il y en avait trop. Je me souvenais mieux d’autres moments…
Mon rituel de passage.
Drôle de façon de célébrer ses seize ans. Tout avait été vite préparé cette nuit de printemps. Mon clan, perdu dans la campagne, installé dans son campement, rivait ses yeux vers moi. Aucun droit à l’erreur, interdiction de se débiner, on me l’avait répété plein de fois. Pourtant… Ça restait une coutume inhumaine.
Le monde voulait que je réussisse ! Sans savoir ce que je désirais. Toutes les sœurs passaient par là, qu’elles le souhaitent ou non. Quand la nuit était tombée, je me tenais encore à l’écart, en train de cogiter. Être bonne guerrière ne préparait pas forcément à cet événement. Un mental d’acier était surtout requis. Ou une absence de compassion.
Les feux étaient déjà allumés. Mon groupe n’attendait plus que moi. Tout avait auguré une nuit propice pour un rituel idéal. Beaucoup d’honneur pour moi… Un ciel dégagé, une bonne chaleur, un faible vent, rien pour se plaindre. Mais les flammes grésillaient depuis des minutes entières et je ne les avais pas encore rejoints. Trop concentrée sur le paysage au-delà des limites du campement. À force de traîner sur les barrières, à force de rester à côté de nos tentes, je m’étais perdue dans mes pensées.
Puis Avoele était venue. À peine adulte et déjà grande et musclée. Le genre de guerrière à ne surtout pas provoquer. Et ne pas lui obéir, c’était un affront à ses yeux. Voilà comment elle m’avait jugée en me retrouvant.
— Alors, tu es prête ? s’était-elle impatientée.
J’avais eu le courage de la fixer, de m’affirmer.
— Personne n’est jamais prêt pour cette épreuve, avais-je rétorqué.
Avoele avait écrasé mon pied. Un peu douloureux mais ça passait. Broncher aurait été une preuve de faiblesse.
— Tu te moques de moi ? avait-elle grondé. Elmaril, tu es l’une des meilleures guerrières de notre génération ! Les matriarches veulent te donner le nom « oc Nilam », et tu sais ce que ça représente. Tu sors toujours victorieuse de nos combats, tes cicatrices en témoignent. Des sœurs plus faibles que toi ont passé le rituel sans sourciller ! On t’a raconté comment finissent celles qui refusent, non ? Je te croyais fidèle à notre cause !
— Fidèle à votre cause, oui, m’étais-je défendue. Mais inhumaine ? Il y a tant d’autres manières de prouver notre loyauté au clan…
À ce moment, j’avais fermé les yeux. Prête à recevoir un autre coup de poing. Mais Avoele avait tapoté mon épaule à la place, comme une vieille amie. Face à la nature, dominée par la voûte céleste, elle avait calé ses coudes sur les barrières avant de respirer un bon coup. Typique d’elle.
— Je ne te savais pas si distraite ! s’était-elle moquée. Tu étais avec moi pendant notre enfance, quand les matriarches nous racontaient les histoires sur l’origine du monde !
— J’étais là, avais-je confirmé. Dois-je y croire pour autant ?
— Tu as la preuve devant toi ! La nature est notre créatrice ! Les humains s’y sont développés il y a des milliers d’années et nous sommes encore là. La plupart l’ont rejetée, c’est à nous de les tuer pour elle ! C’est notre façon de la vénérer.
— Je ne vénère personne, pas même la nature.
— Tu le fais sans le savoir. Elmaril, tu es une brave guerrière du clan Nyleï, pas vrai ? Tu n’es pas comme ces traîtres qui s’enferment dans des murailles, qui détruisent les arbres pour agrandir leur territoire. La nature aurait honte.
— Comme si la nature pensait…
Sa mine était devenue farouche. J’avais touché une corde sensible ? Tant pis.
— Bien sûr qu’elle pense ! avait insisté Avoele. Elle nous a vus naître et évoluer, elle nous a rendus uniques par rapport aux animaux et aux plantes. Pour moi, la nature a une âme… Une âme féminine, même. Souviens-toi ! Dans la plupart des civilisations, on dit que la nature a créé les êtres humains en deux âmes distinctes : l’âme féminine et l’âme masculine. Il y a quelques exceptions, mais on ne va pas les compter… Et on prétend que malgré leurs différences physiques, les femmes et les hommes sont complémentaires. Leurs âmes seraient égales… Mais c’est faux.
J’avais haussé les sourcils. Avoele se battait bien, mieux que moi. Par contre, quand elle dégoisait le fond de ses pensées, je ne l’avais jamais écoutée.
— L’âme féminine est supérieure, avait-elle repris. Pourquoi en serait-il autrement ? Je suis persuadée que la nature elle-même possède une âme féminine. L’âme masculine ne pouvait qu’avoir des défauts. Incomplète, dépravée, pervertie ! Les mâles ne sont bons qu’à déposer leurs semences. Ils ne servent qu’à ça, tu comprends ? Ici, au moins, on les remet à leur place.
Là était son message. Ses yeux plissés m’accusaient, ses muscles se bandaient. Elle voulait me montrer combien elle avait mérité ses balafres. Mais je ne m’étais toujours pas soumise.
— Est-ce que tu as écouté cette fois ? avait demandé mon amie.
— Comme toujours, avais-je répondu. Mais je n’y crois toujours pas.
— Comment oses-tu ? C’est notre raison de combattre !
— Le clan Dunac pense exactement le contraire.
— Ne les mentionne plus jamais ! Ah, je comprends… Tu parles avec les prisonniers, n’est-ce pas ? Certaines disent que tu apprends même leur langue. Comme si des mâles pouvaient tenir des conversations intelligentes !
— J’en apprends un peu sur eux, oui. Mieux qu’en les violant… Une manière comme une autre d’agrandir notre clan, je l’admets.
— Seules quelques-unes s’en chargent, celles qui combattent le moins. Le vrai amour ne doit pas servir à se reproduire. Tu m’as déjà vue avec Eranie, non ?
— Tu files le parfait amour avec elle. Tant mieux si elle te rend heureuse. Mais ne change pas de sujet. Je pense comme j’ai envie de penser.
— Pense comme tu veux tant que tu restes fidèle au clan. Soit tu passes le rituel et tu te bats jusqu’à la mort pour nous. Soit tu meurs et tu tombes dans l’oubli.
Un faux choix… Avoele m’avait persuadée, en quelque sorte. De longues secondes à nous scruter sans rien dire, sans bouger. Et seulement après j’avais acquiescé. Ni pour elle, ni pour le clan.
Juste pour survivre.
Loyauté et amitié étaient déjà prouvées. Ce rituel durait quelques minutes tout au plus. Un peu de temps pour souffrir, y aller à contrecœur, puis la vie reprendrait. Sur le terrain je leur prouverais que moi, Elmaril oc Nilam, j’étais une guerrière du clan Nyleï.
Une ligne de terre sèche avait été tracée. Avoele avait rejoint Eranie qui m’avait tendue un poignard. Je l’avais pris, l’avais refermé sur le creux de ma main, la tête relevée. Ce chemin, c’était tout ce qui avait de la valeur. Toutes les torches éclairaient la pierre où se tenait la petite silhouette. À quelques pas. Toute proche.
Les vieilles matriarches avaient débuté leur chant ancestral. Mes sœurs avaient suivi aussitôt. J’avais marché le plus lentement possible, le poignard levé. Je ne m’étais pas détournée. J’avais assumé. C’était lui ou moi, après tout.
Le bébé ne pleurait pas. Étrange pour un nouveau-né. J’allais me débarrasser de la mauvaise âme. C’était ce que ma tribu désirait. On ne savait rien en tirer d’autre. Il me regardait à peine… Pauvre petit. Lui ne souffrirait jamais. C’était terminé en un instant.
En un coup de poignard sur son front.
Mort quelques heures après être sorti du ventre de sa mère. Peut-être qu’elle avait assisté au rituel, je ne savais pas qui c’était. Elle faisait partie du lot, celui qui m’avait félicité. Une membre du clan parmi tant d’autres.
Toutes m’avaient entourée. Des chants en sifflements, de cris aux encens, elles avaient récompensé mon acte. Elles m’avaient arrosé du sang de mes ennemis. J’avais écarté les bras, je m’étais baignée dedans. Ainsi s’était conclu le rituel.
Cette nuit-là, sans renoncer à mes vieux principes, j’étais devenue une autre personne.
Une personne dont j’étais fière.
Inutile d’y penser encore, l’avenir m’attendait. Traîner un cadavre par les jambes… Déplaisant à cause de mes blessures. Mais j’avais survécu à Gurthis, pas elle, pas cette pauvre archère. Elle ne m’aurait pas tuée. Je le savais au plus profond de moi. J’étais trop précieuse.
Un sillage de sang derrière nous. Pas juste celui de Ralaia… Pourvu que la petite guérisseuse soigne mes vilaines coupures. Seules nous deux revenions, on avait intérêt à bien expliquer ça. La parole après l’acte, le combat avant l’excuse.
Enfin libre ! Me voilà à la tête d’un groupe qui se réduisait à des poltrons incompétents. Mages et militaires, soi-disant invincibles, avaient été punis pour leur orgueil. Pour avoir été prisonniers de leur passé. Il fallait aller de l’avant au lieu de se laisser hanter. Moi je l’avais compris. Depuis toujours.
Margolyn gémissait. Encore ! Pas de critique, j’avais besoin d’elle pour traiter mes plaies. Des douleurs passagères… Je m’en sortirais, pas comme celle qu’on traînait. Et les autres ? La guérisseuse tirait la jambe, suait, mais ne pleurait pas. Déjà remise de la mort. Un hurlement par-ci, un reproche par-là, et elle redevenait ingrate. Ralaia l’avait sauvée des dizaines de fois. Voilà comment elle la remerciait. Honteux.
Je rejoignis mes trois compagnons survivants. Eux non plus n’étaient pas entiers. Stenn avait le visage défoncé, assis contre la paroi. Il respirait de façon hachée, alors qu’à première vue, il s’était juste ramassé un coup de poing. Normal venant de lui. Restaient l’infirme et la faible qui risquaient de m’imputer la mort de leur sauveuse. Qu’ils essaient, pour voir !
La soigneuse déposa le corps, se courba, haleta. Sa condition physique était bien notre dernier tracas ! La maréchale, elle, s’agenouilla à côté de la dépouille de Ralaia. Des larmes coulaient dans ses yeux fixés sur sa camarade. Son expression mélancolique ne quittait jamais sa figure. Surtout quand elle croisa les bras de la morte. Oh, que c’était touchant ! Aucun courage ni audace en elle. Toujours à sangloter. Quelqu’un de plus forte avait encore péri. Pendant ce temps, elle survivait à tout. Non mérité… Ou au contraire, elle cachait une force en elle.
Et Bramil ? Fidèle à lui-même. Il hurlait, pleurait, se rejetait sur le sol. Autant le laisser se déchaîner. Rien d’autre ne l’apaiserait. Mais j’étais la coupable toute désignée pour lui. Bien sûr…
— Qu’as-tu fait ? imputa-t-il.
J’essuyai mon visage du revers de la main. Un peu de sang, pas assez pour me tuer. À quoi bon m’emporter devant ce jeune homme ? Il ne m’écouterait pas. Je devais quand même parler, tenter de le convaincre.
— Gurthis a tué Ralaia, clarifiai-je. Ensuite, il s’est jeté sur moi et je me suis défendue. Il se croyait capable de me battre, je lui ai prouvé le contraire.
— Tu mens ! persista Bramil. Jamais Gurthis n’aurait pu la tuer ! Je lui fais plus confiance qu’à toi !
— Comment peux-tu défendre Gurthis ? intervint Margolyn. Il a failli te tuer, pas plus tard qu’hier ! Regarde ce qu’il a fait à Ralaia, maintenant ! Je suis une spécialiste, elle a été tuée par un espadon et non par une lance. Gurthis l’a avoué lui-même !
— Non, c’est insensé ! Où est-t-il ? Je dois savoir si vous dites la vérité !
— Le temps que tu le rejoignes, il sera déjà mort. J’ai refusé de le soigner parce qu’il ne le méritait pas.
— Tu l’as laissé pour mort ? Tu es guérisseuse, bon sang ! Accomplis ton devoir !
Il s’obstinait, ce jeune imbécile ! D’ordinaire, Margolyn racontait beaucoup de foutaises, pas cette fois. Un brin de jugeote lui faisait du bien. Bramil devrait en prendre de la graine. Mais non, il se fiait à son agresseur, voulait même le rejoindre. Je le retins par le bras.
— Reste là, sommai-je. Gurthis était dangereux, tu l’as remarqué toi-même. Avant de mourir, Ralaia m’a avouée que je tenais une place toute particulière dans votre compagnie. Elle gardait deux informations secrètes. D’abord, elle vous a menti sur son pays : ce ne sont pas ses clans ennemis qui le dirigent, mais bien ses clans alliés. Et le plus important : elle devait m’empêcher de mourir, car il fallait donner une image honnête de l’Ertinie. Elle a reçu tous ses ordres de la même conseillère qui a planifié cette traversée.
Bramil tirait une tronche de rêve ! Aucune réaction chez les autres. Ralaia resterait à jamais la combattante déterminée et protectrice. La force surpassait l’honnêteté. Le chagrin effaçait les erreurs du passé. Tout irait bien s’ils m’écoutaient. Sinon ma lance s’exprimerait à ma place.
Je gardais ma main enserrée autour du bras de Bramil. Il ne se débattait plus mais continuait de se répandre en larmes. Peut-être qu’il comprenait qu’il était borné, qu’il s’acharnait sur l’indéfendable. Un gamin pouvait pleurnicher sans s’emporter.
— Cela me désole de l’avouer, avança Stenn en mâchant ses mots, mais le supposé décès de Gurthis nous est favorable. Certains maux sont incurables, et la folie constitue l’un d’eux.
— Entends la voix de la sagesse, ironisai-je. J’ai sauvé vos vies en affrontant Gurthis. Sans moi, il vous aurait tous tués !
— Je… Je ne peux pas y croire ! s’écria Bramil. Cette expédition n’est même pas finie, et nous ne sommes plus que cinq !
Au moins Jaeka était calme. Elle fixait Ralaia, muette comme une tombe. Elle avait fermé ses paupières, l’avait allongée sur le dos. Un beau geste de sa part, quoiqu’inutile. Ça l’aidait à faire son deuil, sans doute. Une minute à pleurer l’archère, quelques secondes pour se relever, un instant pour effleurer la joue de l’amputé d’une douce main.
— Tu dois être fort, Bramil, conseilla-t-elle avec un sourire bienveillant. Quoi qu’elle ait pu omettre de nous dire, Ralaia tenait à ce voyage et ne reculait jamais devant le danger. Nous devons l’achever, ne serait-ce qu’en sa mémoire. Je ne pense pas que Margolyn et Elmaril mentent à propos de Gurthis. Ces derniers temps… il me terrifiait, pour être franche. Comme Ralaia l’avait dit, certains membres de notre compagnie sont indignes de confiance. Nous l’avons appris à nos dépens.
Notre groupe, dévasté. Notre objectif, clair. Pas la manière de l’atteindre, ceci dit. Mais les vérités étaient tombées… J’étais importante. À moi d’utiliser ce fait à mon avantage. Je dirigeais notre compagnie, à présent. Mieux, je représentais notre communauté. Toute opposition était éliminée. Margolyn et Stenn ? Ils ne m’attaqueraient jamais. Bramil et Jaeka ? Je les maîtriserais en un rien de temps.
— Nous ne devons pas traîner ici, suggérai-je. Nous sommes poursuivis, vous vous souvenez ? On ne peut pas honorer plus Ralaia, impossible de l’enterrer ici. Louangez-la si vous voulez, je dois encore être soignée.
Des désirs aux exigences vers l’obéissance. Margolyn se soumit à moi sans hésiter. Gentille fille docile. Je me posai à un endroit tranquille, elle me suivit, à l’abri des regards de la famille Liwael. Elle me traita comme il fallait, en ignorant Stenn, en se concentrant sur mes plaies fraîches. Gurthis m’avait bien entaillée, en fait ! Bah, j’arborerais juste plus de cicatrices. Une intervention rapide et mes blessures se renfermaient déjà. Je n’y pigeais rien, mais ça fonctionnait, c’était l’essentiel.
Margolyn effleura ma peau, vérifia les pansements dès qu’elle eut fini.
— Tu vas devoir les garder quelques jours, dit-elle. Tu as été très chanceuse : tu as reçu de nombreuses blessures, mais aucune n’est très profonde. Il faudra quand même attendre que tes plaies cicatrisent.
Je grinçai des dents, opinai. De dérangeants bandages… Il fallait bien guérir. Au pire, je ne risquais rien.
— Je n’ai pas eu de chance, me vantai-je. Je suis une battante, souviens-toi. Ça me fera des cicatrices en plus.
La guérisseuse eut un sourire gêné. C’était du travail propre, efficace, pas de quoi se plaindre. Rien de plus à exiger d’elle pour le moment.
— Heureuse que tu sois là, flagornai-je. Certains te critiquaient parce que tu étais inutile, mais ce n’est pas le cas. Tu es très douée pour t’occuper des blessés.
Margolyn rougit. Elle n’avait pas l’habitude d’être complimentée, encore moins par moi.
— Tu avais suggéré de nous dépêcher, rappela-t-elle. Je sais qu’une menace plane encore sur nous, mais si Gurthis ne nous a pas attrapés, sa mort est confirmée.
— Après ce qu’il a fait, lâchai-je, personne ne le pleurera. Tu as raison, nous avons perdu assez de temps ici. Nous devons partir.
Encore fallait-il attendre Jaeka et Bramil. Ils avaient cueilli des fleurs à proximité. Rien de fameux, mais c’était l‘intention qui comptait. Une dizaine de campanules et d’orchis cernaient le corps de Ralaia. Un bel hommage pour se recueillir une dernière fois. Ils s’y appliquèrent, le temps qu’il fallait, puis nous rejoignirent. Les morts reposaient, les vivants poursuivaient.
Aucun mouvement suspect dans les parages. Bien. On avait flâné longtemps ici. Je repartis donc de beau matin, mes compagnons derrière moi.
L’épaisseur des bois contre l’éclat du soleil. La journée filait à vive allure, mine de rien ! Normalement, la plus chaude saison touchait à sa fin. On était censé se les geler en Nillie, plus qu’en Ertinie, vu que c’était au nord. L’expédition nous avait adaptés aux pires climats. L’accalmie pour remplacer les tempêtes. Un vrai plaisir !
Inutile de me méfier de quiconque, maintenant. Les survivants ne tentèrent rien contre moi. Si Bramil me regardait mal, je l’intimidais. Si Stenn et Margolyn se lamentaient, je les foudroyais des yeux. Le sens moral, le respect ? Aucune impact sur notre réussite.
L’instinct pour seul guide. Je suivais une voie bien déterminé. Les sentiers sinuaient le long des pentes jusqu’en contrebas. Des sapins couvraient les flancs herbeux, des arbres à fruits aussi. Nous voici aux basses altitudes... Là où les herbivores se nourrissaient, amis de la nature. Là où la végétation reluisait.
Le territoire Nillois était proche.
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