Funérailles

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La musique résonnait dans le cœur de chacun qui était présent, mélancolique et vaillante à la fois, rappelant le courage et la détermination des hommes et des femmes qui défendaient la colonie pour sa liberté. Pour les agents de la Police Spatiale, l’instant était solennel, mais émouvant.

Alignés en plusieurs rangées devant six caissons blancs qui arboraient l’insigne policier sur le couvercle, ils honorèrent par un salut militaire leurs compagnons tombés au combat. Chacun d’eux était fermé hermétiquement, un drapeau de la colonie les recouvrant avant d’être replié et donné à un membre de la famille des défunts, ainsi qu’une médaille dans un écrin.

La cérémonie avait lieu dans un des hangars pressurisés du spatioport. Le général Septimus venait de terminer l’éloge des vaillants soldats, morts dans l’exercice de leur fonction, en défendant leur patrie. Il exhorta ensuite les astropoliciers à rester forts en ces moments de deuil, de peur et de doutes, de garder confiance en eux-mêmes et d’honorer la mémoire de leurs compagnons.

Au premier rang, Niki s’était avancée pour effectuer le premier salut destiné aux défunts, suivi comme d’un seul geste de ses camarades derrière elle. Son visage avait toutes les peines du monde à rester impassible face à la mort de son fiancé. La nouvelle avait soulevé un élan de compassion et de tristesse parmi les agents et les officiers.

Pour certains, cette perte leur laissait un goût amer. La scène fut d’autant plus difficile lorsque Niki s’était approchée du caisson funéraire où reposait Lioris et y avait posé sa main, exprimant son dernier adieu inondé de larmes.

Après un instant, le capitaine Ferne la prit par l’épaule d’un geste réconfortant, l’amenant ensuite à l’écart pour faire place à la famille des défunts pour faire leurs propres adieux. Pères, mères, frères et sœurs et époux étaient présents dans la douleur et le chagrin.

Dès que tous eurent pris le temps de se recueillir une dernière fois, les caissons furent acheminés à l’extérieur dans une navette qui les amènera sur Terre Nouvelle pour y être enterré. Pendant le déplacement, sept officiers armés de fusils, chargés à blanc, tirèrent six fois en l’air, dernier hommage de la Police Spatiale pour ses agents.

Positionné au troisième rang des astropoliciers, Spiros vivait la cérémonie avec un regret qui lui pesait lourd en sachant que les membres de la patrouille qui les avaient sauvés étaient morts pour eux. Il se sentait coupable de cette tragédie et aurait donné n’importe quoi pour échanger sa place avec l’un d’eux.

Il était en colère et n’arrivait pas à définir contre qui ou contre quoi. Il était furieux contre lui-même de ne pas avoir pu éviter ça, contre les Black-Trons de les avoir abattus de sang-froid, contre Dieu de ne pas avoir protégé ses enfants…

Durant ces trois jours, il s’était défoulé dans la salle de sport pour se vider la tête, mais elle se remplissait encore et encore de ces sentiments d’amertume.

Il resta quelques minutes dans le hangar après le départ de la foule, contemplant par-delà la vitre bleue qui donnait sur les pistes d’envol les caissons qui avançaient sur le tapis magnétique jusqu’à la soute de la navette.

Lorsqu’il commença à s’en aller, il aperçut Niki également face à la vitre, à quelques pas de lui, qui regardait le triste spectacle. Elle tourna vaguement la tête vers lui, en lui adressant un léger sourire comme pour le saluer. Ses yeux étaient rougis par les larmes, dont certaines s’échappaient encore sur ses joues. Elle avait baissé sa casquette d’officier, mais cela n’empêchait pas d’y voir une profonde tristesse dans son regard.

Hésitant, Spiros s’approcha d’elle et se racla la gorge :

— Niki, heu… je… je tenais à te dire que j’étais désolé… de ce qui s’est passé.

— Ce n’est rien, répondit-elle en s’essuyant les yeux d’un revers de manche. Ce n’est pas ta faute. Ils sont morts en faisant leur devoir… Personne n’a quoi que ce soit à se reprocher…

— Je sais…

À l’extérieur, la porte de la soute se referma et la navette se préparait déjà au décollage. Niki commença alors à s’en aller, mais elle s’arrêta au bout de trois pas, comme si elle ne pouvait se résoudre à quitter son fiancé.

— Toutes mes condoléances, ajouta Spiros avant de partir à son tour.

Il lui toucha l’épaule en signe de compassion. L’instant d’après, elle se jeta à son cou et libéra son chagrin qu’elle avait retenu jusqu’à présent, hurlant sa douleur contre la poitrine de Spiros. Celui-ci, pris un peu au dépourvu, finit par la serrer dans ses bras pour la consoler. Il se rendit compte que cela faisait des années qu’ils n’avaient été aussi proches tous les deux.

Ils restèrent là aussi longtemps que Niki en avait besoin. Elle se laissa glisser, s’agrippant aux manches de l’uniforme de Spiros comme si c’était la dernière chose qui la retenait. Son monde venait de s’effondrer. Elle se sentait vide, sans plus aucun but dans sa vie. Elle qui était redevenue heureuse, c’était son cœur qui lui avait été arraché de force pour l’envoyer errer dans l’espace.

Spiros, caressant les cheveux de son ex-petite amie, contempla le départ de la navette vers Terre Nouvelle tout en se remémorant ces trois derniers jours. Tout d’abord soulagés d’avoir pu rentrer sains et saufs sur Neyria, lui et son équipe ne comprirent pas tout de suite lorsqu’un officier leur annonça que l’escadrille qui leur avait porté secours avait été décimée par l’ennemie.

La première à avoir pris conscience de la nouvelle avait été l’agent Estel Werden. Elle était devenue blême et avait manqué de s’effondrer si elle ne s’était retenue à un siège juste à côté. Elle venait de perdre ses compagnons d’équipage, ses frères d’armes avec qui elle avait suivi la formation à l’académie. Spiros n’oubliera jamais son visage à ce moment-là.

Julius s’était assis et avait enfoui sa tête dans ses mains. Il avait également versé une larme un peu après. Le sergent Krein avait failli démolir le mur de l’infirmerie après l’avoir frappé plusieurs fois de ses poings, emporté par une vive colère.

Dans les trois jours qui suivirent, la nouvelle avait fait le tour du centre de commandement, effondrant le moral des troupes. Même si personne n’en parlait ouvertement, un sentiment de désarroi, d’amertume et de vengeance montait dans les rangs. Spiros lui-même aurait voulu prendre un chasseur et aller se battre contre l’escadrille ennemie responsable de cette perte.

***

La personne qui culpabilisait le plus était l’adjudant Bannoc. Après son réveil, il avait insisté pour être présent à la cérémonie. Comme il l’avait confié au capitaine Ferne, c’était son manque de vigilance qui l’avait conduit à se faire prendre par les Black-Trons et rien de tout ça ne se serait produit s’il avait été plus prudent. Ferne lui avait alors fait le reproche que s’il y avait bien un coupable à condamner, c’était elle, car c’était sur son ordre qu’il était parti avertir le centre de commandement et que l’équipe du sergent Krein avait été envoyée.

— Nous pouvons remonter loin dans la liste des fautifs s’il faut en passer par là, adjudant Bannoc ! avait-elle dit plus fort qu’elle ne l’avait souhaité. Mais à mon sens, personne n’est à blâmer. Chacun d’entre nous a fait son devoir. Nous ne pouvons pas changer ce qui s’est passé !

De retour dans sa chambre à l’infirmerie après la cérémonie, Bannoc s’allongea sur son lit et l’infirmière lui prodigua les soins que le médecin avait prescrits. Il s’était assez bien remis depuis son réveil, mais le traitement que les Black-Trons lui avaient fait subir l’avait grandement affaibli et il s’était rendu au hangar dans un fauteuil roulant, accompagné de l’infirmière. Selon le médecin-chef, il avait échappé de peu à la mort.

— Je désapprouve le fait que vous ayez été à la cérémonie funéraire, monsieur Bannoc, lui reprocha-t-elle en l’aidant à se mettre au lit. Votre état est encore suffisamment alarmant pour que vous restiez allongé pendant une semaine. Vous n’êtes réveillé que depuis deux jours…

— Je comprends votre inquiétude à mon égard, dit-il avec un sourire amusé. Mais il était de mon devoir d’être présent. Vos injections d’adrénaline m’ont permis de le faire et je vous en remercie. Je pense, cependant, que je vais encore en avoir besoin : je dois parler au haut commandement de toute urgence.

— Vous faites bien de parler de ça ! répondit-elle avec une pointe d’agacement. Le général Septimus souhaite s’entretenir avec vous dans l’heure…

Bannoc la considéra quelques secondes.

— Et vous avez autorisé cela ? taquina-t-il. J’en suis fort étonné…

— Ne vous moquez pas, monsieur Bannoc. C’est le médecin-chef qui a donné son accord. De toute manière, il ne pouvait en être autrement : ils sont cul-et-chemise avec le général !

— Alors je vais de ce pas dans son bureau…

— Il en est hors de question ! rétorqua l’infirmière. Votre entrevue se déroulera ici ! Vous devez rester couché, monsieur Bannoc ! C’est ma condition !

— Ah ? Bien… très bien.

Il s’en trouva soulagé. Il était vrai que son corps lui semblait tellement alourdit par la fatigue et ses membres encore engourdis voir douloureux par ce qu’il avait subi.

Quelques minutes après, quelqu’un toqua à la porte de la chambre. Le général Septimus, accompagné par le capitaine Ferne et le colonel Pietrezs, entra dans la pièce, sa casquette d’officier sous le bras. Bannoc voulut se redresser pour les saluer, mais le général l’en empêcha d’un geste de la main :

— Repos, adjudant Bannoc. Inutile d’user du protocole dans ces circonstances. Et nous venons d’avoir un moment suffisamment solennel…

L’infirmière amena des chaises afin que les officiers puissent s’asseoir. Septimus en attrapa une et s’installa près du patient.

— J’ai cru comprendre, reprit-il, que vous vouliez nous voir de toute urgence, n’est-ce pas ? Vous vous en sentez capable ?

— Oui mon général, répondit Bannoc avec assurance. Mais au vu de mon état de santé et du nombre d’informations que j’ai à vous transmettre, je vais aller au plus important. Pendant ma détention, j’ai réussi à leur échapper pendant un temps qui m’a permis de trouver une console d’accès à leur base de données. J’en ai profité pour mémoriser le plus d’informations possible. Vous devez d’abord savoir que les Black-Trons sont dans le système Promesso depuis plus longtemps que nous le pensions. Cela fait plus d’une décennie qu’ils sont arrivés et qu’ils ont établi leur base sur la Lune noire, qui n’est qu’un satellite naturel qu’ils ont entièrement investi.

— Depuis tout ce temps ? s’étrangla Ferne en entendant cela.

— Ils ont dû préparer leurs plans pendant toutes ces années, supposa Pietrezs.

— Savez-vous ce qui les motive ? demanda le général.

— Hélas, leurs motivations sont poussées par l’orgueil et rien d’autre. Ils estiment que la colonisation de Terre Nouvelle par nos grands-parents est une usurpation de leur territoire. Le système Promesso était dans la base de données du projet Exodus, c’est pour cette raison qu’ils ont pu venir jusqu’ici. Les scientifiques de l’ancienne Terre l’avaient repéré et défini comme point d’arrivée des Arches spatiales. Ces données n’ont pas été perdues après la catastrophe du départ et après des décennies à reconstruire des vaisseaux de transport stellaires, ils ont forgé un nouveau projet de colonisation mais avec un but militaire cette fois dans le but de nous faire la guerre. Littéralement.

— Le projet de la septième colonie était bien classé Top Secret, il me semble ? s’interrogea Ferne. Comment étaient-ils au courant ?

— Je n’ai pas la réponse, mais il est fort à parier que le chantier de construction du Myriam a été découvert à un moment donné.

— Mais cette obsession de vouloir se battre contre nous est toujours aussi incompréhensible ! lança Pietrezs. Avez-vous appris quelque chose là-dessus ?

— Rien que des discours qui semblaient sortir d’une campagne de propagande. J’ai ce sentiment que leurs esprits sont entièrement endoctrinés dans ce sens et je ne serais pas surpris que cette fameuse drogue trouvée dans le sang des prisonniers y soit liée. Cet endoctrinement a pour seule raison de reprendre toutes nos installations et nous décimer. Ils estiment que cela leur appartient de droit et ils le feront par la force.

— Il n’y a plus de doute possible, souffla Septimus. On leur a lavé le cerveau, c’est évident.

— Ils souffrent également de carences importantes, ajouta Bannoc. Ils possèdent un système de substitut d’atmosphère mais qui semble moins évolué que le nôtre. Ils peinent à faire pousser de la végétation et tout ce qu’ils mangent ne sont que des bouillies contenant le strict minimum en apport nutritionnel. De plus, les rayons solaires ne suffisent pas à la synthétisation des vitamines que le corps doit produire. Ils sont dans une grande détresse et sans notre aide, ils sont condamnés !

— Mais à cause de leur endoctrinement, ils se refusent à toute aide de notre part…, soupira le général. Nous y voyons un peu plus clair, maintenant. Il va nous falloir établir de nouvelles stratégies pour annihiler ce conflit très rapidement si nous voulons porter secours à ces malheureux.

L’adjudant se redressa sur son lit pour faire face à ses supérieurs tandis que Ferne prenait des notes sur son HoloTab. Pietrezs s’éclaircit la gorge :

— D’après ce que le capitaine Ferne nous a fourni dans son rapport, le dernier contact que vous avez eu avec la flotte de l’Odysséas était lors de votre trajet vers Neyria pour alerter le centre de commandement de la situation. Depuis, nous n’avons eu aucune nouvelle de vous, c’est donc à ce moment-là que vous avez été capturé ?

— C’est exact, mon colonel. Alors que j’arrivais à proximité du point de saut pour le passage en vitesse semiluminique, une armada Black-Tron, que mes radars n’avaient détectée que bien trop tard, est apparue sur mes écrans. Après une brève course-poursuite contre quelques Intruders, je me suis retrouvé face à une flotte ennemie comportant d’importants vaisseaux dont la majorité était inconnu de notre base de données.

— De nouveaux vaisseaux Black-Trons ? s’étonna Pietrezs. En êtes-vous sûr ?

— Affirmatif, mon colonel. Je n’en avais jamais vu de pareil ! Outre leurs imposants cargos de transport, il y avait des chasseurs et des croiseurs de nouvelle génération. Je pourrais essayer d’en faire une description d’après mes souvenirs, mais je n’ai aucune information très viable, malheureusement. Tout était dans la boîte noire de mon Striker, mais j’ai entièrement effacé la mémoire interne de l’ordinateur de bord. Il était primordial que les Black-Trons ne tombent pas sur les cartes spatiales et les trajets reliant nos différents points de contrôle.

— C’était une bonne décision, approuva le général. Mais vous avez pris un grand risque ! Vous n’auriez jamais pu naviguer ainsi avec votre chasseur sans carte de navigation ni les coordonnées de Neyria.

— C’est un sacrifice auquel je me suis préparé, mon général. Il valait mieux que les Black-Trons ne puissent trouver l’emplacement du centre de commandement.

— Malheureusement, ils sont capables de le faire par eux-mêmes, souleva Ferne. Et cela arrivera un jour ou l’autre, vous avez au moins retardé ce moment.

— Poursuivez, dit le colonel.

— Après ma capture, ils m’ont emmené sur le vaisseau principal de cette armada où j’ai rencontré un de leurs officiers. L’entretien a été, disons… un peu rude. C’est là qu’ils m’ont révélé ce qu’ils faisaient actuellement : ils établissent en toute discrétion une base militaire sur Képhas afin de s’emparer de nos sites d’extraction !

— Comment ? sursauta le colonel. Une base sur Képhas ? Mais c’est impossible ! Nous l’aurions remarqué !

— Et pourtant je l’ai vu de mes propres yeux, affirma l’adjudant. Je pense qu’elle se situe non loin du site principal et de son spatioport.

— Capitaine Ferne ? demanda Septimus en se tournant vers elle.

— Je viens d’envoyer un ordre de mission, mon général, répondit-elle en tapant sur son HoloTab. Des sondes de recherche vont être déployées tout autour du globe. Faut-il fermer les sites et rapatrier les équipes ?

— Faites simplement cesser les activités de minage et dites-leur de se préparer à une évacuation. On ne sait jamais…

— Ça sera fait, mon général.

— Très bien. Nous écoutons la suite…

— J’ai été emprisonné pendant quelque temps à bord de leur bâtiment principal, mais j’ai réussi à m’évader lorsque l’occasion s’est présentée. Mon plan consistait à chercher des informations sur eux et de m’échapper par le moyen d’un de leurs appareils. J’ai pu accéder à leur ordinateur central où j’ai récupéré tout un tas d’information sur eux. Malheureusement, ils m’ont attrapé et c’est là que j’ai subi un « traitement de faveur ». Roué de coups et sans nourriture jusqu’à Orphos où l’équipe du sergent Krein a pu me retrouver quelques jours après. Je ne me souviens qu’avoir été enfermé dans une pièce, j’ai dû perdre connaissance assez rapidement après.

— Je vois. Dites-nous en plus sur ces nouveaux vaisseaux…

— Ils sont plus rapides et plus efficaces que les Intruders et de loin, mais aussi plus fragile. Leurs cockpits sont étrangement plus exposés à nos tirs, comme s’ils ne craignaient pas d’être touchés…

— Depuis le temps, ils ont compris que nos armes n’étaient pas létales, admit le colonel. Ils n’ont pas peur d’être détruits.

Ferne approuva d’un hochement de tête.

— C’était à prévoir, souffla Septimus. C’est ce qui les rend sûrs d’eux et aussi plus agressifs.

— J’ajoute également qu’aucun de ces nouveaux vaisseaux n’est radioguidé. Ils sont tous dirigés par un pilote humain.

— Ah, vraiment ?

— Leur système de radioguidage est beaucoup trop limité et manque de fiabilité. D’où la raison pour laquelle nous avons toujours pu les arrêter avec une certaine facilité. Mais c’était surtout une solution provisoire en attendant l’arrivée de nouveaux pilotes d’élite.

— L’arrivée ?

— J’entends par là la fin de leur apprentissage. À l’instar de notre académie de police, les Black-Trons ont également un centre de formation pour leurs pilotes. Cette formation a pour but d’en faire une élite pour surpasser notre force défensive. Tous ceux que nous avions rencontrés n’étaient là que pour récolter des données sur nous et nos méthodes de combat.

— Il semblerait qu’ils soient déjà opérationnels, déclara Septimus. Je suis convaincu que ce sont eux qui ont détruit l’escadrille de l’adjudant Smiss.

— Seigneur…, souffla Ferne. Devant une telle force de frappe, nous ne tiendrons jamais ! Ils sont déjà en surnombre et maintenant, ils nous dépassent en combat !

— Je crains qu’il n’y ait plus grave encore, ajouta Bannoc.

— Quoi d’autre ?

— Dans l’ordinateur central, j’ai découvert les plans de préparation d’un assaut de grande envergure contre Terre Nouvelle qui est prévu dans les jours qui arrivent ! Orphos est un point stratégique qui leur permettrait de prendre nos forces en tenaille. Un grand rassemblement y est en cours, la flotte qui m’avait capturé en faisait partie.

Les trois officiers mirent un temps avant de comprendre la gravité de l’information donnée par l’adjudant.

Le général se leva ensuite, la mine sombre.

— Êtes-vous absolument certain de ce que vous avancez, adjudant Bannoc ? demanda-t-il.

— Hélas, mon général ! c’est la triste vérité…

Septimus passa sa main sur son visage. De toute évidence, il avait envisagé que ce scénario puisse arriver un jour, mais pas aussi vite.

— Colonel, dit-il. Je veux que toute la base soit en état d’alerte maximale. Toutes les missions en cours sont annulées. Faites évacuer tous les sites de Képhas et ramenez tous les agents en permission sur Terre Nouvelle. Laissez uniquement des satellites de surveillance et braquez-les sur la Lune noire et Orphos, je veux une vigilance constante et optimale dans l’espace proche de Terre Nouvelle. Et que l’on trouve cette base Black-Tron sur Képhas !

— Bien mon général !

Il salua et sortit précipitamment.

— Capitaine Ferne, allez immédiatement réunir tous les officiers présents dans le centre. Faites-leur un premier état de la situation, je viendrai tantôt pour donner plus de détails. Je dois d’abord en informer Centralville.

— À vos ordres, mon général !

Elle s’en alla à la suite du colonel Pietrezs.

— Adjudant Bannoc, merci pour toutes ces informations. Nous allons tout mettre en œuvre pour contrecarrer leur plan. Maintenant, vous pouvez vous reposer tranquillement.

— J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mon général.

— Comme… ?

— Je connais l’origine même des Black-Trons et d’où ils viennent. Nous étions loin de connaître toute la vérité…

Le général Septimus sembla piqué par la curiosité d’une telle information. Il hésita un instant, mais la situation était des plus urgentes.

— Je vois… Dans ce cas, nous parlerons de cela un peu plus tard… repos, adjudant !

— Merci mon général.

Bannoc s’enfonça dans son lit après le départ de Septimus en repensant à ce qu’il avait vécu. Il remercia le Ciel d’être encore en vie après cette épreuve douloureuse, mais s’inquiéta des événements à venir. Si ce qu’il avait pu déchiffrer était juste, la Police Spatiale avait très peu de chance de sortir vainqueur de la bataille.

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