Ah les cons !!!
Avant de vous narrer ce qui m’est arrivé dans les années 70 alors que je dépannais une clinique située dans le Val Oise, il est nécessaire que je précise d’une part la topographie de l’endroit et d’autre part la façon qu’a le personnel de la clinique pour transporter les morts vers la morgue située dans une des dépendances de la propriété. J’ignore si c’est encore le cas aujourd’hui.
Cette clinique se trouvait et se trouve vraisemblablement encore située de nos jours dans le haut d’un grand parc. Visible de l’entrée principale, on découvre un ensemble de deux bâtiments, un ancien, auquel est accolée une construction plus récente et plus imposante, le tout sur 3 étages, et sur la droite se trouvent plusieurs autres dépendances le long d'un mur d’enceinte.
A cette époque la morgue était située dans une de ces dépendances et quand les cas malheureusement se présentaient il était nécessaire d’acheminer les corps vers cette morgue. Mais le problème résidait dans le fait qu’il n’existait pas d’accès par les sous-sols. L’on se devait alors de passer par l’extérieur avec le corps devant l’entrée principale de la clinique.
Or il eut été mal venu qu’un visiteur tombât sur ce genre de transport. En conséquence de quoi, les préposés à cet office utilisaient un chariot brancard à roulettes sur lequel s’allongeait un infirmier tout ce qui il y a de plus vivant donnant l’illusion aux visiteurs rencontrés qu’on véhiculait un malade, et juste en dessous de l’infirmier bien éveillé, se trouvait dissimulé un caisson de forme parallélépipédique de même dimension que le chariot destiné à recevoir le mort. Le convoi ainsi constitué, personne ne se doutait de rien.
Etant très souvent à la clinique pour les dépannages fréquents du téléphone, de la signalisation et la surveillance des malades, mais aussi pour des alarmes diverses et variées, j’avais connaissance de l’utilisation de ce subterfuge pour exécuter cette opération.
Et comme ce brancard était habituellement relégué au deuxième sous-sol avec le matériel obsolète de la clinique, lits et matelas d’appoint ainsi que le matériel médical en attente de réparation, le tout sur une immense surface nullement cloisonnée représentant la superficie de la clinique, quand je découvrais cet objet, je l’observais toujours d’un œil torve car il revêtait pour moi un certain effroi.
J’avais donc été appelé pour dépanner. Et après être resté un moment auprès du standard pour m’enquérir du problème, je descendais au 2ème sous-sol dans le local où se trouvait l’autocommutateur (pour les puristes une 7 E CGCT avec meuble BC, le chargeur, les batteries de l’installation et le répartiteur).
Quelle ne fut pas ma surprise après avoir ouvert la porte et allumé la lumière de découvrir le fameux chariot, là, juste devant moi dans un local non destiné à cet usage.
Excédé, à la limite de l’écœurement, pensant en moi-même qu’ils auraient pu le mettre ailleurs, je me décidais de saisir ses allonges pour le sortir du local quand je remarquais au vu les efforts que je consentais que le caisson était occupé.
Imaginez mon trouble. Sans aller jusqu’à paniquer, je lâchais l’affaire et me retournais, bien décidé à me plaindre en haut lieu.
A ce moment précis, le couvercle du caisson s’ouvrit et les rires fusèrent de tout côté de derrière les piliers de soutènement de la clinique.
Fort heureusement, je ne suis pas cardiaque !
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