39. Entre le feu et la glace

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Liam

Le weekend est enfin arrivé et j’avoue que je suis content de ne pas avoir à travailler ou à aller m’entraîner parce que la semaine a été difficile. Des fois, je me dis que je devrais arrêter une des choses que je fais, mais, ça voudrait dire sacrifier un truc soit que j’aime, soit que je veux faire pour avoir mon autonomie. Et je ne suis pas prêt à m’engager dans cette voie. J’ai fait mes comptes ce matin, et normalement, à la fin de la semaine prochaine, je pourrai rembourser Vic de la dette du Mexicain. Comme ça, personne ne pourra dire que nous sommes venus dans cette maison juste pour l’argent. C’est bête, cette question de fierté, mais je ne me vois pas faire autrement, d’autant plus maintenant qu’un mariage se prépare et que Daddy n’a pas l’air d’avoir les mêmes scrupules que moi.

Vic m’a demandé de l’aide pour tailler les haies, l’entreprise qui gère les extérieurs ayant décrété que ça ne faisait pas partie du contrat signé. Alors, ce samedi qui sent bon l’été indien, pas de Mexicain dans le jardin, juste moi et le taille-haie électrique qui vrombit dans mes mains. Je fais attention à bien faire mon travail en surveillant Judith qui joue sur la pelouse derrière moi. Elle s’amuse à courir derrière un ballon et à le lancer à l’autre bout du terrain pour à nouveau s’élancer à sa suite. Le travail avec la machine n’est pas trop difficile, mais il y a quand même une belle surface à tailler et après une petite heure, je me décide à faire une petite pause. Le soleil commence à taper fort et je suis en sueur. J'ôte mon tee-shirt et le balance sur un des fauteuils de jardin, puis passe à la cuisine pour me prendre un bon verre d’eau fraîche.

— Jude, tu veux boire quelque chose ? Je te ramène un peu d’eau ?

— Non, mais je peux avoir de la glace ?

Je regarde l’heure et constate que c’est presque celle du goûter. Je sais que je ne devrais pas dire oui à tout ce qu’elle me demande, mais comment lui résister ? Elle est trop mignonne.

— Je te prépare ça, et j’arrive, Jude. Et arrête d’envoyer ton ballon vers la piscine. J’ai pas envie que tu tombes à l’eau, hein ?

Elle rit et s’éloigne du bord pour continuer à jouer tranquillement un peu plus loin. Je me penche pour ouvrir le congélateur quand j’entends une voix féminine derrière mon dos et deux mains se poser sur mes épaules pour me faire me relever.

— Liam ? C’est toi ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Je pensais bien avoir reconnu ta voix !

Mince, c’est Becca qui vient de débarquer dans la cuisine, attirée sûrement par mes cris à Jude dans le jardin. Je me retourne et ne regrette pas la vue qu’elle m’offre alors que je me redresse. Sa poitrine est mise en valeur par un tout petit top sans soutien-gorge mais qui fait bien effet push up, et c’est une pure merveille. J’avoue qu’il me faut un peu plus de temps que nécessaire pour me retrouver à la verticale et la surplomber de toute ma taille.

— Oui, c’est bien moi, souris-je. Tu connais beaucoup d’aussi beaux mecs que moi avec qui tu pourrais me confondre ?

— Certainement pas, glousse-t-elle. Personne ne t’arrive à la cheville. Pourquoi tu es chez Sarah ? Et elle est où, elle ? Attends… Tu te tapes pas ma meilleure amie quand même ? Non, elle me l’aurait dit !

Ahah, tu parles qu’elle te l’aurait dit. On a déjà bien consommé les choses et tu ne sais rien, ma pauvre. La discrétion, ça existe…

— Elle doit être dans sa chambre, affirmé-je en évitant soigneusement de répondre à sa question. Et non, je ne me la tape pas sinon, je peux te dire que je serais avec elle. J’étais en train de tailler les haies du jardin, tu vois ?

— Elle ne m’a pas dit que tu bossais pour elle et sa mère, cette cachottière, sourit-elle en venant faire courir ses doigts sur mon torse.

— Je crois qu’il y a plein de choses qu’elle ne te dit pas, rétorqué-je en matant son décolleté et ses jambes nues sous le petit short bleu ciel qu’elle a revêtu en cette chaude après-midi. Tu es bien belle, toi, aujourd’hui, et tu sens bon.

— J’attends toujours ton coup de fil, beau gosse. Tu as fait voeu de chasteté ou je ne t’intéresse plus ? me demande-t-elle en en profitant pour agripper ma nuque et venir mordiller ma lèvre inférieure tandis que je me penche pour humer son parfum.

Je la repousse gentiment en posant mes mains sur ses hanches pour récupérer un peu d’espace vital alors que mon corps réagit de manière mécanique à sa proximité et à sa séduction.

— Disons que ma vie a été un peu mouvementée ces derniers temps et que j’ai un peu vécu comme un moine, oui. Mais je n’ai fait aucun vœu, je te l’assure. Ce serait un crime de ne pas profiter de tant de charmes, indiqué-je en passant un doigt le long de son visage et de le descendre le long de son décolleté.

— Je te propose de rendre la fin de ton après-midi mouvementée, elle aussi, mais d’une manière très agréable, sourit Becca en posant sa main sur mon bas ventre. Depuis le temps que j’attends ça…

C’est clair que c’est plutôt agréable, cette façon qu’elle a de me branler à travers mon short alors que ses tétons pointent déjà sous son haut. Je suis presque tenté de la plaquer contre la table et vérifier qu’elle est bien aussi mouillée qu’elle ne le paraît, mais la voix de Jude retentit alors.

— Tu me ramènes ma glace, Liam ? J’ai faim, moi !

Je soupire et fais un petit sourire d’excuse auprès de Becca, non sans avoir pris le temps de laisser glisser mes mains sur ses jolies fesses.

— Désolé, j’ai promis une glace à ma sœur, et je tiens toujours mes promesses. Et je sens que tu as de grandes chances d’être la prochaine que je mets dans mon lit, Becca. Tu es vraiment sexy, mais je suis obligé de t’abandonner quelques instants pour faire mon devoir de grand frère.

— Très bien, je t’attends là. J’ai hâte de voir ce que donnent tes promesses, beau gosse, dit-elle en me faisant un clin d’œil.

Je me dépêche de mettre un peu de glace au chocolat dans un bol que je vais amener à Judith sous les yeux gourmands de Becca qui a complètement oublié de continuer à me poser des questions sur la raison de ma présence ici ou de celle de ma sœur. Lorsque je reviens dans la cuisine, elle est assise sur l’ilôt central, les jambes écartées et, mutine, me fait signe d’approcher avec son index. Je m’exécute, le sourire aux lèvres. Cette fin d’après-midi est vraiment plus prometteuse que ne le laissait espérer son début.

— Et donc, je peux savoir quelle promesse tu me fais ? me demande Becca en enroulant ses jambes autour de mes hanches.

Je glisse mes mains sous son top pour saisir ses tétons entre mes doigts et les caresse doucement, ravi de voir comment ces simples caresses la font réagir. Elle a vraiment une belle poitrine, bien ferme et voluptueuse comme je les aime. Mon érection presse son entrejambe sous l’effet de la pression qu’elle exerce sur mes hanches et elle se mordille les lèvres pour éviter de pousser un gémissement qui pourrait trahir notre présence aux autres habitants de la maison.

— Je te promets une folle nuit en ma compagnie, ma Belle, une nuit où tu vas jouir comme jamais tu n’as joui, un moment de pur plaisir. Je te promets de tout faire pour te satisfaire, pour te laisser au matin ravie et comblée. Le programme te convient, Becca ?

J’empaume ses seins et les masse doucement en la regardant se tortiller sous mes caresses.

— Le programme me va, mais j’ai besoin d’un avant goût maintenant, beau gosse, dit-elle en plongeant sa main dans mon short pour s’emparer de ma hampe tendue.

Je sens qu’elle est surprise par la taille de mon sexe car ses doigts le parcourent sans le branler. Je ne peux pas résister bien longtemps à ce traitement et je me penche pour l’embrasser et terminer ce que nous venons de commencer quand le cri de Sarah vient m’interrompre dans mon élan.

— Vire-moi ton cul de la table, espèce de dévergondée ! Non mais, ça va pas la tête ? Vous faites pas chier surtout, hein !

Comme deux adolescents pris sur le fait, rapidement, nous nous écartons l’un de l’autre. Elle se réajuste dans son petit top bien serré pendant que j’essaie de dissimuler mon érection pourtant bien visible dans mon short.

— Sarah, excuse-moi, je ne savais pas que tu étais là, commence Becca, pas plus gênée que ça. Mais je suis tombée sur Liam et… On s’est un peu laissé emporter, tu vois ?

Je n’ose pas regarder Sarah et fais semblant de surveiller Judith qui joue dans le jardin, bien loin de la crise qui se déroule dans la cuisine.

— Difficile de rater ça, ouais. Y a juste une gosse de cinq ans dans le paysage, au cas où certains l’auraient oubliée. Très mature et responsable comme attitude, le digne fils de ton père, tiens ! Bravo, petit frère, continue Sarah en insistant lourdement sur les derniers mots.

— Petit frère ? s’interroge Becca en nous regardant tour à tour, visiblement complètement perdue.

— Je ne te permets pas de critiquer la façon dont je surveille ma vraie sœur, lui asséné-je. Si tu es si inquiète que ça pour ta future demi-sœur, tu devrais peut-être sortir un peu de ta chambre et prendre l’air plutôt que de t’enfermer dans ton silence et ton mutisme. Becca, au moins, sourit et elle ne me repousse pas !

— C’est quoi ce bordel ? demande Becca alors que Sarah et moi nous regardons en chiens de faïence, sans plus nous préoccuper de la blonde qui descend enfin de la table.

— Evidemment qu’elle ne te repousse pas, elle n’attend que ça, que tu la tringles ! Et apparemment il ne te fallait pas grand-chose pour le faire, hein ? T’as pas attendu bien longtemps, un vrai queutard ! Et dans la cuisine, putain, avec Jude à quelques mètres de là ! Tu ne me permets pas ? Je m’en fous comme de l’an quarante, je n’ai pas besoin de ton approbation vu ton attitude !

— Ce n’est pas parce que je vis ici désormais que tu peux contrôler avec qui je couche ou pas. Et si j’ai envie de Becca, je suis libre de me faire plaisir avec elle.

— Tu vis ici ? s’écrie la blonde qui a l’air d’aller de surprise en surprise. Mais pourquoi ? Comment ? Sarah, pourquoi tu ne m’as rien dit ? Je… Je devrais vous laisser en fait, je crois que je ne suis pas venue au bon moment....

J’ai un peu pitié d’elle car elle semble complètement déboussolée par tout ce qu’elle est en train d’apprendre au milieu de cette dispute entre son amie et moi.

— C’est ça, bonne idée, barre-toi, marmonne Sarah en la fusillant du regard. Et évite de sauter sur le deuxième homme de la maison, c’est le mec de ma mère et le père de Liam. C’est bon, tu fais les connexions ?

— Tu n’as pas à lui parler comme ça, Sarah. Becca n’est pour rien dans cette histoire. Elle et moi sommes libres de faire ce que nous voulons, même si j’habite sous ton toit. Viens, Becca, je te raccompagne à la porte. On… Je te rappelle, promis.

— Becca allait se faire sauter dans ma cuisine pendant que je l’attendais dans ma chambre, elle n’y est pas pour rien. Occupe-toi donc de ton cul. Ou du sien, puisqu’apparemment c’est le projet. Pauvre type, cingle-t-elle en sortant de la cuisine presque en courant pour remonter à l’étage, les larmes aux yeux.

Becca et moi la regardons filer comme une tempête avant que, finalement, je ne hausse les épaules.

— Désolé, Blondie, je ne sais pas ce qu’il lui a pris. Mais elle est un peu chamboulée depuis que mon père et sa mère ont décidé qu’on allait vivre ici et qu’ils allaient se marier. Compliqué à vivre pour elle, je crois qu’elle n’a pas encore vraiment fait le deuil de son père…

Ou de notre relation, vu la véhémence avec laquelle elle s’en est pris à son amie. Je me demande si Becca va faire toutes les connexions ou bien se contenter de l’explication que je viens de lui fournir.

— T’inquiète, beau gosse. C’est peut-être aussi ses règles… Je la rappellerai ce soir pour discuter calmement avec elle. En attendant, j’y vais et n’oublie pas que tu as aussi promis de m’appeler pour qu’on planifie cette nuit d’amour !

Elle dépose un petit baiser sur mes lèvres avant de partir en ayant caressé une dernière fois mon sexe qui n’est plus du tout tendu comme il y a quelques instants. L’intervention de Sarah a rafraîchi l’atmosphère de manière très efficace. Je retourne au jardin en me demandant comment cette situation va évoluer. Si je ne peux même plus baiser tranquille, la vie dans cette maison va vite ressembler à l’enfer.

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