97. Cadeaux d'amoureux
Liam
— Allez, les enfants ! Direction le salon ! Allons voir si le Père Noël est passé !
Maureen, la discrète femme de Jason, est en train de rassembler ses enfants et a la gentillesse d’inclure Jude dans ses efforts pour canaliser l’énergie de tous ces jeunes qui ne pensent qu’à une chose, ouvrir leurs cadeaux et découvrir si leurs souhaits ont été exaucés. J’avoue que je suis content de voir tous les enfants jouer ensemble, sans qu’ils se préoccupent de la couleur de notre peau ou de l’origine et des moyens de notre famille. Le repas d’hier s’est bien passé dans l’ensemble, mais certaines questions de Jason me restent toujours en travers de la gorge.
La femme qui m’a aidé à oublier tout ça hier soir en me faisant voir tellement d’étoiles pendant la nuit vient se mettre à côté de moi, à la porte de notre chambre. Elle a revêtu une robe verte moulante et a enfilé un petit gilet rouge adorable, et nous regardons le défilé des gamins qui font une sorte de joyeuse procession pleine de chants, de rires et de bruits. Nous les laissons passer devant nous et commencer à descendre les escaliers avant de les suivre.
— Joyeux Noël, Sarah ! dis-je alors qu’elle referme derrière nous la porte de notre chambre, cet endroit magique où tous nos fantasmes se réalisent.
Quel bonheur de l’avoir vue s’offrir à moi comme elle l’a fait hier soir, lorsqu’elle m’a laissé lui attacher les mains. Elle était tellement excitée que la simple sensation de mes lèvres sur son intimité a provoqué chez elle le premier des orgasmes de la nuit, trop nombreux pour se souvenir de chacun d’entre eux.
— Joyeux Noël, Capitaine, sourit-elle en déposant un baiser sur ma joue.
Je la suis en essayant de dissimuler derrière un sourire un peu surfait toutes les émotions et les sentiments que j’ai pour elle. Quand je me regarde dans un des miroirs du couloir, je me demande comment les autres n’ont pas encore remarqué que ce que je ressens va au-delà de l’amour fraternel pour ne plus être que de l’amour tout simplement. Et de l’excitation. Je l’ai observée s’habiller et je n’ai pu que constater l’absence de sous-vêtements dans sa tenue du jour. Pour faciliter les opportunités, selon elle. Tu parles, je crois que c’est juste pour m’exciter jusqu’à ce que je ne puisse plus tenir et fasse une folie dont le risque pourra encore plus exacerber cette excitation qui ne semble pas me quitter quand je suis près d’elle.
— Eh, Sarah, attends, dis-je en la retenant par le bras. J’ai oublié quelque chose.
— Oui, quoi ? Un souci ?
Alors que nous nous retrouvons seuls dans les escaliers, je la plaque contre le mur et l’embrasse avec toute la frénésie dont je suis capable. Ma main se glisse immédiatement sous sa robe et empaume ses fesses nues que je caresse avant de rompre rapidement cette trop brève étreinte qui lui a fait rosir les joues.
— Non, rien, tout va bien, j’ai retrouvé ce que j’avais oublié, ris-je en lui donnant une petite tape sur les fesses.
— Tu devrais avoir honte, pouffe-t-elle en me donnant un léger coup dans le ventre. C’est un premier cadeau de Noël, ça ?
— Ah non, si je compte bien, c’est déjà au moins le troisième ris-je. Le premier, tu l’as complètement avalé et le deuxième t’a laissée carrément comblée après un intense rodéo. Donc, troisième, je confirme, murmuré-je pour ne pas qu’on nous entende car nous avons repris notre descente vers le salon où les cris des enfants retentissent déjà.
— Quel goujat ! Tu devrais avoir honte d’étaler notre… Entente, comme ça !
— J’ai honte… J’espère que la Mère Fouettard viendra me punir ce soir !
— Tu parles du Père Fouettard ? me demande Daddy que je n’avais pas vu surgir dans mon dos.
Heureusement qu’il ne s’est pas pointé quelques instants plus tôt alors que j’étais en train de trousser ma “sœur”, sinon c’en était fini de notre petit secret. Je croyais que tout le monde était descendu mais il semblerait que j’avais oublié mon père.
— Oui, j’ai dit à Sarah, expliqué-je en inventant ma réponse au fur et à mesure, que dans nos pays, selon nos coutumes, dès qu’on est pauvre, on ne peut prétendre qu’au Père Fouettard. Et que je préfère largement la Mère Noël de mon côté !
— Ah oui, la Mère Noël, énonce doucement mon père dont le regard vient de se poser sur sa fiancée, dont la petite tenue de lutin est affriolante à souhait.
— Ouais, tu m’étonnes que tu préfères la Mère Noël, rit Sarah. Très jolie tenue, Maman !
— Merci, ma Chérie. C’est un cadeau de Jim, il est coquin, n’est-ce pas ! Et c’est lui aussi qui m’a convaincue de la porter !
Je souris devant l’aveu de Vic qui fait rougir mon père et je vais m’installer sur le canapé avec Sarah alors que Jason empêche les enfants de sauter sur les cadeaux étalés sur le sol. Mon père vient s’asseoir auprès de nous et ma Chérie est obligée de se serrer contre moi afin de lui laisser un peu de place. Cette fois-ci, c’est elle qui n’est pas très sérieuse et s’amuse à me chauffer alors que je sais pertinemment que rien ne pourra arriver.
Je regarde les futurs cousins de Jude assis bien sagement pour attendre leurs cadeaux et je me demande s’ils sont vraiment toujours aussi sages que ça, ou bien si c’est la perspective de récupérer les cadeaux du Père Noël qui les met autant au pas. Pas un cri, pas un bruit, tout à l’air presque irréel, la magie de Noël à l'œuvre ! Jason et sa femme sont à la baguette et ils répartissent les paquets entre les enfants qui nous offrent tous de merveilleux sourires lorsque leurs petits doigts se referment sur leur présent. Et Jude n’est pas la plus malheureuse. Elle a déjà déplié la robe de princesse que le Père Noël lui a offerte par l'intermédiaire de Sarah et s’attaque au deuxième cadeau qui vient officieusement de Daddy et moi. Lorsque ses yeux se posent sur le château de princesse que nous avons choisi pour elle, elle se met à sautiller sur place et à pousser de petits cris de joie.
Un peu distrait par la proximité du corps de Sarah contre le mien, j’essaie de garder mon attention sur les enfants, mais je dois me reprendre à plusieurs reprises alors que mes doigts s’amusent avec les petites franges qui parsèment sa robe.
— Tu viens me retrouver en haut dans quelques instants ? lui chuchoté-je à l’oreille alors que tous les enfants sont plutôt calmes, occupés à déballer leurs jouets et à les essayer.
— Quoi ? chuchote-t-elle. Mais… Ça ne peut pas attendre ? Tu n’as pas peur qu’on se fasse griller ?
— Non, ça ne peut pas attendre, c’est Noël. Rejoins-moi, personne ne va remarquer notre absence !
— A vos ordres, Capitaine… J’arrive alors.
Je me dirige nonchalamment vers l’étage où j’entre dans notre chambre et récupère les petites surprises que j’ai achetées pour la femme qui partage mes nuits. Quelques instants plus tard, elle pénètre à son tour dans la pièce et sourit en me voyant installé dans le lit, deux petits paquets devant mes jambes repliées.
— Joyeux Noël, ma Chérie. Quelques petits présents pour toi, tu vois, ça ne pouvait pas attendre !
— Eh bien… Il ne fallait pas, Liam, je n’ai besoin de rien, me dit-elle en ouvrant l’armoire pour en sortir un paquet avant de venir s’asseoir à mes côtés.
— Bien sûr que si, il fallait. Si on n’offre pas de cadeaux à la femme qu’on aime, à qui peut-on en offrir ? Tiens, commence par celui-là.
Je lui tends une petite boîte qu’elle prend avec précaution et dont elle défait les nœuds décoratifs en prenant garde de ne pas les abîmer. Elle en sort un petit collier avec un pendentif en forme de fleur. C’est mignon tout plein et c’est un bijou qu’elle pourra porter en public, reconnaître que ça vient de moi sans qu’on risque quoi que ce soit.
— Il est trop mignon, j’adore. Merci, Capitaine. Ou merci Père Noël ? dit-elle en venant déposer un baiser bruyant sur ma joue.
— C’est forcément le Père Noël. Tu sais bien que je n’ai pas les moyens de t’offrir des cadeaux, moi ! dis-je, le sourire aux lèvres pour qu’elle comprenne qu’il s’agit d’une vraie blague.
— J’espère que tu ne t’es pas ruiné, hein ? dit-elle en prenant le second paquet. Enfin, disons que tu m’as déjà bien gâtée cette nuit.
— Tu ouvres mon autre cadeau ? Je te préviens, celui-là vient vraiment de moi et pas du Père Noël !
— Ce sera assurément le meilleur, alors, sourit Sarah en venant se caler contre moi.
Je l’observe alors qu’elle défait le paquet avec le même soin qu’elle a pris pour le premier. Elle regarde le petit écrin avec curiosité et cherche quelques secondes le moyen de l’ouvrir. Elle en sort, intriguée, un petit objet de couleur rose qui ressemble à un micro. Elle l’approche de sa bouche comme si elle allait chanter un air d’opéra, mais quand elle appuie sur le bouton et qu’il se met à vibrer entre ses doigts, elle rougit avant d’éclater de rire.
— Ça te plaît ? demandé-je, légèrement inquiet sur la façon dont elle va prendre ce cadeau un peu particulier.
— Je… Ça m’inquiète un peu en fait. Je vais devoir l’utiliser comme substitut parce que tu ne veux plus de moi ? me dit-elle en riant.
— Oh non ! Au contraire ! la rassuré-je en comprenant son inquiétude. Je voulais juste épicer encore un peu plus nos soirées. Je n’ai pas envie que tu me remplaces par un jouet !
— Il a l’air encore plus intense que celui que j’ai déjà. C’est très prometteur comme jouet !
Elle ne se formalise pas plus que ça de ce présent un peu coquin et se saisit du cadeau qui m’est destiné pour me l’offrir, cette fois avec un baiser bien appuyé sur mes lèvres voraces.
— Et toi, que m’as tu offert ? demandé-je en déchirant le papier sans ménagement.
— Je me suis pris la tête, franchement, t’es pas un type simple, Capitaine. J’espère que ça te plaira, me dit-elle alors que j’ouvre la boîte pour y découvrir une montre de marque.
— Wow ! Elle est magnifique, Sarah. J’adore ! Classique et moderne à la fois. Elle va toujours me rappeler l’heure à laquelle on se retrouve, c’est cool.
— Tu n’as pas intérêt à être en retard, avec cette montre, sourit Sarah. Elle te plaît vraiment ? On peut aller l’échanger si tu préfères.
— Non, elle est parfaite. Un peu chère pour moi, mais je vais vite m’y habituer, je pense ! Merci mon amour. Notre premier Noël à deux est à la hauteur de toutes mes attentes !
Je l’allonge sur le lit pour la surplomber et l’embrasse en me frottant contre elle, mais je suis obligé de vite m’interrompre et de me relever d’un bond quand je vois la porte s’ouvrir.
— Liam, Sarah, je suis trop contente ! J’ai eu la tenue de la Reine des Neiges ! Liam, tu m’aides à la mettre, s’il te plaît ?
Je souris à ma petite sœur qui vient nous rejoindre près de notre lit. Tout en l’aidant à mettre son costume, je me dis que ça fait longtemps que nous n’avions pas passé autant de bons moments pour les fêtes de fin d’année. Malgré les quelques remarques de l’oncle de Sarah, le reste a été parfait. Grâce à Vic et Sarah, c’est un Noël dont nous allons tous nous souvenir. Vivement le prochain.
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