Prologue !
Épuisée, éreintée, je suis au bout de ma life ! Cela fait des semaines que je bosse sans relâche et plus je fais d’heures, plus la liste de mes patients augmentent. À l’heure actuelle, je passe plus de temps à tripoter des vieux que des queues.
Entendons-nous bien, j’adore mon boulot, j’ai toujours eu un bon contact avec les personnes d’un certain âge, mais je commence sérieusement à être en manque de cul. Lorsque je quitte mon cabinet, je suis tellement épuisée que je tombe raide, je pense même m’endormir avant que ma tête n’est touchée l’oreiller. Je suis presque certaine que Cléo baise plus que moi ces temps-ci, ce qui est tout de même un comble, vous en conviendrez.
Dans notre trio, je suis celle qui change de lit comme de culotte, celle qui a vu plus de bites que Lola Reve, oui, c’est l’une des actrices pornos en vogue, je suis quelqu’un de cultiver. Bref, je suis la dépravée de notre petit groupe, mais en ce moment, on pourrait me confondre avec Joy, notre mère Thérésa. Putain, même Cléo qui a accouché il y a à peine quelques mois est rayonnante, tant elle respire la sexualité épanouie.
Ça me déprime !
C’est donc les jambes en coton et les bras en compote que je me dirige vers mon appartement. J’ai déposé mes valises dans l’endroit le plus branché de Paris, à Ménilmontant, plus exactement et j’adore mon quotidien là-bas. Enfin, à l’époque où j’avais encore une vie sociale mouvementée, parce que clairement en ce moment, je pourrais logé dans une maison de retraite que cela ne me poserait aucun problème. Je me lève aux aurores et me couche comme les poules. Descendue du métro, je déambule dans les rues animées de mon quartier et me fais la réflexion que je me serais bien pris un verre avec les copines, mais il est déjà tard et je ne suis pas certaine que l’une d’entre elles soit partante, surtout en plein milieu de la semaine.
Depuis que Cléo c’est casé, je ne la vois plus beaucoup, enfin si, on se retrouve régulièrement pour des moments shopping, mais j’en ai ma claque des magasins pour enfants, elle ne regarde plus que par cela et Joy n’est pas en reste. Je me rends compte qu’elles sont devenues des mamies et de ce fait, je suis souvent seule le soir. Bon, il est vrai qu’en ce moment, j’ai plus envie d’embrasser mon lit qu’un mec, mais quand même, ce n’est pas une raison. En fait, à leur contact, je suis tout simplement en train de m’encroûter et cela ne va pas du tout.
J’ai vingt-sept ans, pas soixante-dix !
Je pousse la porte de mon immeuble, bien décider à me glisser sous la douche, histoire d’oublier l’humidité des rues de Paris. Nous avons un mois de juillet particulièrement pluvieux cette année et je déteste l’eau. Prise d’une grosse flemme, je choisis d’emprunter l’ascenseur, mais celui-ci est sur le voyant rouge, probablement encore en panne. À force de me faire la réflexion, un jour, je vais rentrer dans le lard du proprio. Pour venir réclamer son loyer à la petite vieille qui partager le palier avec moi avant qu’elle ne passe l’arme à gauche, il était disponible. Mais quand il s’agit de réaliser les réparations de tout ce qu’il ne va pas, là, il n’y a plus personne. J’espère que le prochain locataire sera tellement con, qu’il lui pourrira la vie, ce qui serait un juste retour des choses.
Pas mal agacée, j’atteins le deuxième étage, bon, plus que deux à grimper. Une fois accompli, j’ai l’impression d’avoir couru un marathon. C’est décidé, demain j’appelle pour l’ascenseur, hors de question que cette mascarade perdure, mes journées sont beaucoup trop éreintantes pour que je continue à subir ça, surtout avec des sacs de provisions qui pèsent un âne mort.
Lorsque je pousse la porte de la cage d’escalier qui donne sur mon palier, je suis accueilli par un brouhaha infernal. Des tas de personnes que je n’ai jamais vues sont en train de sillonner mon allée.
Putain, mais c’est quoi ce bordel ?
Je suis la seule à vivre ici ! Alors que font tous ces gens dans mon couloir ? Des cartons, des meubles, des sacs et un monticule de choses jonchent le sol, si bien que j’ai du mal à me frayer un chemin au travers. Un coup d’œil rapide m’apprend que tout le remue-ménage vient de l’appartement à côté du mien. Bordel, le proprio n’aura pas mis longtemps à remplacer la petite mamie, à peine morte, aussitôt relouer. Ce mec n’a vraiment pas une once de pitié.
Je me dirige vers mon entrée, lorsque je suis attiré par les portes de l’ascenseur qui sont grandes ouvertes, bloqué avec une chaise. Mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines. Ma fatigue disparait pour être changée par une colère noire. De quel droit, monopolise-t-il le monte-charge, ils se prennent pour qui tous ces crétins. Ils ont conscience qu’ils ne sont pas les seuls à vivre dans cet immeuble ?
Remontée comme une pile, je jette mes sacs de courses devant ma porte et m’apprête à me retourne pour affronter ces connards. Mais lorsque, je pivote sur moi-même, je m’écrase sur un torse qui à première vue me semble plutôt bien charpenté !
— Oups, désolé, vous êtes la voisine ?
Si je n’étais pas aussi fatiguée, cette voix aurait pu me faire inonder ma culotte, mais là, clairement, je n’ai pas la tête à cela. Je relève les yeux et tombe sur deux billes marron pleines de malice qui me fixent et une bouche qui arbore un sourire en coin qui en dit long. Si ce Casanova de pacotille pense qu’il va lui suffire d’étirer les lèvres pour que j’abdiquer, il va pouvoir se frotter la queue à la pierre ponce. À première vue, j’ai l’impression qu’il a tout ce qu’il faut où il faut, mais son air sur de lui ne me dit rien qui vaille et en général, je ne suis pas trop mauvaise pour cerner les gens.
— Et vous êtes ? demandé-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
— Thomas, ton nouveau voisin, me précise-t-il en se penchant sans aucun doute pour me taper la bise.
— Ho, bats les pattes, on n’a pas gardé les cochons ensemble, lâché-je en le repoussant. Et depuis quand sommes-nous si intime que tu te permets de vouloir me toucher sans mon autorisation ? rajouté-je.
En général, je n’ai absolument rien contre les trous du cul dans son style avec un ego surdimensionné. Par contre, se taper son voisin n’est sans doute pas l’idée du siècle. Alors OK, cela pourrait avoir quelques avantages non négligeables, mais ce que je vois moi, ce sont surtout les inconvénients, type pot de colle et je tiens à mon indépendance. Ce n’est pas pour rien que je baise toujours chez eux et jamais chez moi.
— Revêche avec ça ? Je note, et sinon, ton prénom ? Parce que je suppose que ce n’est pas l’emmerdeuse, même si je trouve que ça t’irait à merveille.
Une chose est sûre, ce mec me cherche, mais s’il pense que je vais me sentir vexer ou un truc du genre, c’est bien mal me connaître, il n’est pas né celui qui réussira à me faire taire.
— La plupart du temps on me surnomme « la suceuse de nœud » et dans la catégorie emmerdeur, je crois que tu te poses là, vu le bordel dans le couloir. D’ailleurs, pour ton information, l’ascenseur n’est pas privatif, hein, il est pour tout l’immeuble, alors tu vas me virer la chaise avant que je contact le proprio, qui quand on le maîtrise est capable de te pourrir la vie. La petite veille qui vivait dans cet appart avant toi pourrait en témoigner si elle n’avait pas cassé sa pipe ici même, lui soufflée en pointant du doigt sa porte tout en attrapant mon trousseau de clefs dans ma poche.
Sa bouche s’ouvre et se referme plusieurs fois, mais ce qui est le meilleur, ce sont ses yeux qui s’arrondissent quand il saisit ce que je viens de lui dire.
C’est tellement bon, que je pourrais jouir dans la seconde !
— Ha oui, encore une chose ! N’oublie pas de laisser les fenêtres ouvertes, mamie est restée quinze jours avant qu’elle ne soit découverte, lui asséné-je en disparaissant chez moi avec mes sacs !
Je claque la porte derrière moi et j’éclate de rire en repensant à sa tête. Avec un peu de chance d’ici peu, j’en serais débarrassée. Putain, ma petite vieille me manque, au moins avec elle, pas de surprise et elle était sourde comme un pot. Je jette mes courses dans la zone qui me sert de cuisine et file sous la douche. J’ai emménagé à la fin de mes études après une courte collocation avec Cléo et à la fin, j’ai apprécié d’avoir mon espace personnel. J’adore ma meilleure amie, mais nous ne sommes pas sur le même fuseau horaire ni sur les mêmes aspirations en ce qui concerne le sexe. Là où elle a toujours recherché une relation stable, moi je préfère les coups d’un soir ou les plans culs ou tout est claire dès le début. Je suis encore bien trop jeune pour me caser. Bien décidé à vite manger un encas et à me mettre au lit, je prends une douche rapide, enfile une culotte, un tee-shirt et me rends à la cuisine.
Mon sandwich dans une main et une bière dans l’autre, je me laisse tomber dans mon canapé et profite de l’agitation de la rue. La juste dose pour ne pas me sentir seule, mais pas assez pour me déranger, il n’y a pas à tergiverser, j’adore mon quartier. Je suis en train de consulter mon planning du lendemain qui me donne la migraine, lorsqu’une musique assourdissante se fait entendre, accompagnée de cris de joie et d’explosion de bouchons de champagne.
Il est plus de vingt et une heure, dites-moi que je rêve !
Ce type n’a même pas encore fini de poser ses valises qu’il me pète déjà le vagin, je vais me le faire et pas dans le bon sens du terme. Ceux qui me connaissent un minimum savent que la patience n’est pas une de mes qualités, à part dans mon travail, sinon, je démarre au quart de tour et là, mon voisin va voir de quoi je suis capable. Mais je vais devoir me la jouer finaude, parce que d’après ce que j’ai pu constater du nouvel arrivant, je ne suis pas certaine que la menace ou bien la manière forte fonctionne. Je souris à l’idée qui me traverse l’esprit et me rends dans la salle de bain pour me munir de l’instrument qui va m’aider dans mon crime ! La chose savamment glissée dans l’élastique de ma culotte, je sors de mon domicile et vais sonner chez le voisin d’à côté.
Que le spectacle commence !
— Tiens l’emmerdeuse, tu as perdu quelque chose ? Ton savoir-vivre peut-être, me demande-t-il en ouvrant la porte.
— Pas du tout, j’ai entendu que l’on fêtait quelque chose, alors je viens m’incruster, réponds-je en me faufilant sous son bras pour entrer.
— Dans cette tenue ?
— Ben quoi ? Nous partageons à peu près le même espace, une simple cloison fine nous sépare, c’est un peu comme si nous faisions de la collocation ! Tu ne t’en es peut-être pas rendu compte, mais je profite de tout ce qu’il se passe chez toi. Alors qu’est-ce que l’on boit ?
Je viens de lui tendre une perche, mais il ne semble pas comprendre mon allusion, disons qu’il n’a pas l’air de beaucoup m’écouter, il est focalisé sur ce que je porte. Eh bien, si une simple petite culotte le met dans cet état, je n’ai pas fini de m’amuser avec lui. Je jette un coup d’œil autour de moi. Les murs autrefois blancs ont été repeints en taupe, c’est plutôt joli. Cinq mecs et trois nanas ont envahi l’espace et me fixent étonnés, mais je ne m’attarde pas dessus. Ce que je cherche moi, c’est la provenance du bruit qui est en train de me gâcher ma soirée de tranquillité. Une fois l’objet du délit repéré, je saisis la bière qu’il me tend.
— Ce sera tout ? me demande-t-il en haussant les sourcils.
— Tu pourrais peut-être aussi baisser ta musique de dingue, il y a des voisins, rajouté-je histoire de lui faire passer le message.
— Ce n’est pas fort, mais je peux encore monter le son si cela te fait plaisir, propose l’abruti avec un petit sourire en coin. Je te présente ?
Un cran au-dessus et je finis sourde, mais au moins, il a enfin saisie, c’est long à démarrer là-dessous ! Putain, il est quand même vachement canon, ce con. Un bon mètre quatre-vingt-dix, je dirais, une mâchoire carrée, une peau hâlée et un corps à damné un Saint ! En rentrant, je vais m’organiser un petit tête à tête avec mon vibro, histoire de faire redescendre la pression. Plus d’une semaine que je n’ai pas baisée, le manque commence à se sentir. Mon plan cul du moment est parti en vacance et pas le temps d’aller à la pêche pour en trouver un de substitution.
— Non, merci, je ne vais pas rester très longtemps, réponds-je avant d’avaler ma bière sous son regard médusé.
Et oui coco, je ne suis peut-être pas très grande, mais j’ai du coffre ! La bouteille vide, je la repose sur le comptoir et me dirige vers son enceinte. J’attrape discrètement le ciseau caché sous mon tee-shirt et sans attendre, je coupe le fil. Le bruit cesse, mes tympans s’apaisent, enfin, je vais pouvoir profiter de ma soirée. Fière de moi, je me redresse et me rends vers la sortie devant le regard étonné des personnes présentes.
— Sur ce monsieur dame, je vous souhaite de passer un bon moment, lancé-je en ouvrant la porte.
Une fois dans le couloir, je pique un sprint jusque chez moi. Normalement, l’effet de surprise devrait vite se dissiper. Mais j’ai à peine le temps de faire la moitié du chemin qu’un bras enserre ma taille, me soulève et me propulse contre le mur. Le dos en appui sur la surface dure et froide, je frissonne, pas de peur, mais de désir. Ce mec m’excite bien plus qu’il ne le devrait.
— Tu es complètement cinglé ma pauvre fille, me hurle-t-il au visage.
Les mains au-dessus de la tête, l’une de ses jambes passées entre les miennes, il me tient fermement. Si bien, que je serais presque capable de compter tous les muscles de son torse qui se presse contre ma poitrine.
— Et tu n’as encore rien vu, réponds-je en plongeant dans ses iris sombres avec le sourire.
— C’est la guerre que tu cherches ? me questionne mon voisin sur un ton si bas, que je me demande si je n’ai pas rêvé.
Je m’apprête à répliquer, mais il ne m’en laisse pas le temps. Ses lèvres se collent aux miennes, son bassin écrase mon ventre et j’en perds totalement ce que je voulais lui dire. Sa langue franchit la barrière de mes dents et je n’oppose aucune résistance, au contraire, j’oscille des hanches contre sa cuisse située sur mon entre-jambes. Finalement, je préfère la grandeur nature au vibromasseur. Plus je me frotte à lui, plus il grogne et intensifie son baiser. Mon manque de relation sexuelle, combiné à sa prise sur moi, fait monter mon désir si vite, que j’en ai la tête qui tourne. Mon plaisir me foudroie en plein vol et il me faut quelques instants pour retrouver mes esprits et me rendre compte que nous sommes au beau milieu du couloir. Être vu ne me fait pas peur, néanmoins, ce qui me pose problème, c’est d’avoir eu un orgasme de dingue avec mon abominable voisin. Mes idées bien remises à leur place, je le repousse de mes deux mains le laissant à bout de souffle derrière moi. Ses yeux reflètent un désir intense, mais il n’obtiendra rien de plus de ma part.
— Cap, lâché-je simplement, mais devant son regard interrogateur, je rajoute ; j’accepte ta déclaration de guerre, mais méfie-toi, je suis une adversaire redoutable à ce jeu-là et, merci pour cette petite distraction, lancé-je avant de disparaître derrière ma porte.
Je m’adosse à celle-ci en fermant les paupières quand une voix me parvient.
— Je vais faire de ta vie un enfer, l’emmerdeuse ! s’écrit mon voisin ce qui me fait exploser de rire.
Maintenant, j’attends de voir ce qu’il me réserve, mais une chose est sûre, je ne me laisserais pas faire.
Les hostilités sont ouvertes, que le meilleur gagne !
Bonjour et bienvenu dans l'histoire de Léonie ! J'espère que vous passerez un bon moment !
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