Mauvaise idée !

2 minutes de lecture

Elles avaient voulu les appeler. J'étais contre, terriblement contre ! Je tremblais de réveiller la puissance de certaines entités. Qu'allaient-elles donc faire ? Alice balança son coude dans mes côtes, le visage figé dans une expression jouissif. La cartésienne qu'elle était se moquait purement et simplement de mes états d'âmes. Grand bien lui face, toutefois, je transpirais la peur, les membres crispés et le cœur battant à un rythme effréné. La planche de ouija en place, elles entamèrent leur rituel, bougies allumées, les mains jointes sur la goutte. Leurs voix résonnaient en échos dans leurs poitrines, percutant mes oreilles avec horreur.

Accroupi dans un coin, les poings serrés, j'observais, incapable de respirer. Les flammes s'évanouirent sèchement alors qu'un frisson glacial m'envahit. Un volet claqua violemment et je lâchais un cri de stupeur. Le rire tonitruant d'Alice tinta amèrement : je serrai les dents, le sang battant à mes tempes. Je pris mes affaires, furieuse de leur mauvaise blague et attendis Alice dans la voiture.

- Roh, ça va ! Lança mon amie, encore amusée de m'avoir foutu la trouille de ma vie.

- Non, ça ne va pas ! Et tu le sais que je ne plaisante pas avec ça ! Putain Alice, une planche de ouija, tu veux mourir ce soir ou quoi ?

Elle roula des yeux, ricanant.

Le moteur vrombrit fiévreusement et les phares transpersèrent la nuit noire. Les trous parsemés de cette vieille route de campagne et le brouillard ne m'aidaient point à me calmer. Les mains serrées sur le volant, les yeux piqués par la fatigue et le crâne martelé par cette douleur, j'aperçus difficilement une silhouette. Une femme, me semblait-il, balançait placidement son bras droit !

- Elle est chelou cette nana ? se moqua Alice.

Cette sensation m'envahit à nouveau : mon estomac se noua et ma respiration s'intensifiait à mesure que nous nous approchions. Le château ! Nous étions proches du château ! Mon pied écrasa la pédale, projetant brutalement la voiture.

- Qu'est-ce que tu fous Kate ?

La silhouette se mouvait avec trop de légèreté ! J'étais prête à la franchir sans hésiter, mais elle nous barra la route, les bras en croix. Je sentais son regard brûlant de vengeance nous toiser. Elle s'invita dans mon esprit, telle une douleur lancinante. Effroyablement terrifiante ! Qu'importe, je la transpercerai ! Son rire éclata violemment mes tympans et aspirant le peu d'air qui se présentait à moi, je plaquais mes mains sur mes oreilles.

- C'est de votre faute putain ! Votre faute ! répétais-je en me frappant la tête sur le volant.

- Kate ? KATE ? KAAA...

(Et pendant que j'écrivais, au milieu de la nuit, musique dans les oreilles, mon fils à eu la bonne idée de chuchoter fortement "maaamannnn" ! Je ne vous raconte pas le sursaut que j'ai fait... --')

Et j'avoue mon crime, je n'ai pas totalement respecté les règles du défi...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Arie ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0