Chapitre 5
Les passagers m’épient comme si j’étais un monstre. Mais j’en suis un ! Cependant, mon visage ne reflète pas forcément la noirceur qui serpente autour de mes organes. Jusque dans mes tripes, l’horreur grandit. Juste à penser à ce que je vais lui faire, mon ventre papillonne.
Je suis tout excité. Il est vrai que je dois de temps en temps passer d’un regard perdu à un sourire doux et malsain. C’est impressionnant pour certains. Je trouve ça normal. S’ils ne sont pas contents, ils sortent. J’ai un objectif clair. J’attends ce jour depuis si longtemps. Je ne compte même plus les années. Quinze ans, vingt ans ? Peu importe.
À l’heure qu’il est, elle a dû s’enfermer quelque part. Mais je sais où se situe cet endroit. Papa en parlait souvent.
Une larme coule le long de ma joue alors que le train continue son sprint sur les rails. Mon poing tape violemment sur la table à côté de moi. Les gens s’écartent par peur. Je la ressens. La dévore. Elle me fait du bien.
La vengeance est un plat qui se mange froid. L’hiver approche. Que de similitudes. Tout est aligné. L’aboutissement de toute ma vie !
La haine que je ressens ne demande qu’à exploser.
Dans quelques heures, je serai chez nous. J’espère pour toi que tu n’as pas sommeil. Cette nuit, tu ne trouveras pas les bras de Morphée, mais plutôt mes mains autour de ta gorge.
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