Diana

J'avais laissé les heures s'écouler, le regard fixé sur les ruines, oscillant entre les sanglots et un calme indifférent.

Agrippée au tronc, je sentais que mon corps avait souffert de cette exposition prolongée et sans protection au soleil. Ma nuque me brûlait, j'avais la gorge sèche et une douleur étourdissante me vrillait les tempes. J'aurais dû également m'inquiéter d'avoir rendu mon dernier repas et d'être tourmentée par des nausées alors que j'avais l'estomac vide, mais tout me laissait indifférente.

La fraîcheur de la nuit diminua ma sensation de mal-être, j'en profitais pour me forcer à bouger. Je détachais mes doigts du tronc, en décollais ma joue écorchée et me laissais glisser en bas de la branche sur laquelle je m'étais hissée.

J'avais surestimée mes forces.

A l'instant où je posais le pied sur la branche, mes muscles me trahirent. Je ne pus rester debout.

Je griffais le tronc en essayant de me retenir, vainement. Je tombais, heurtant les branches avant que la plate forme sur laquelle je m'étais réfugiée ne stoppe ma course.

La violence du choc me coupa le souffle. Je hoquetais, cherchant à retrouver ma respiration, ne parvenant qu'à aspirer un mince filet d'air avant que mes poumons ne se gonflent à nouveau.

J'inspirais à fond.

J'inspirais à fond, et accueillais avec plaisir l'obscurité qui s'abattit sur moi.