Chapitre Onze

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Orlan


Je savais que c'était une mauvaise idée. Serafia n'eut d'autre choix que d'accepter de nous recevoir, et cela ne lui plaisait pas.

Du tout.


« Qu'est-ce que vous voulez ? »


Sa voix claqua dans la salle. Elle avait beau avoir été tirée du lit, elle nous était apparue habillée et les cheveux tirés en une natte serrée, comme à son habitude. Elle dévisagea brièvement Diana, avant de hausser un sourcil dans ma direction. Sa lèvre supérieure se retroussa légèrement, signe évident de mécontentement.

Je détournais les yeux.


« Je mets une condition à mon intégration dans votre communauté. »


Serafia n'en crut pas ses oreilles et se tourna vers Diana.


« Qu'est-ce que tu viens de dire ?


- Je n'intégrerais votre communauté qu'à une condition. Hm, en fait, ce n'est pas tout à fait exact. J'intégrerais votre communauté si vous acceptez ma condition, et si j'en suis satisfaite. » rectifia Diana sans paraitre impressionnée par le frémissement de colère qui secoua Serafia.


Il y eut un bref silence.


« Pour qui est-ce que tu te prends ? gronda Serafia en foudroyant du regard Diana.


- Pour quelqu'un dont vous avez visiblement besoin. Votre communauté n'est pas si importante, et vous n'acceptez pas ceux qui ne se plient pas à vos lois. Autrement dit, il ne doit pas y avoir beaucoup de sang neuf, si j'ose dire, résuma Diana. Je n'ai pas vu beaucoup d'enfants, ce qui veut dire deux choses : soit vous limitez les naissances, soit vos femmes n'arrivent pas à tomber enceintes. Vu la taille de vos arbres et l'espace qu'il reste à votre disposition, j'en déduis qu'il s'agit plutôt d'un problème de fertilité. C'est logique, à force de rester aussi... fermés à l'extérieur. Ce qui m'amène à ce que je représente pour vous. »


Je n'en croyais pas mes oreilles. J'en restais stupéfait. L'audace de Diana, son imperturbabilité et surtout ses suppositions qui me semblaient si horriblement vraies me laissaient ébahi.


Diana n'avait pas terminé, elle ne laissa pas Serafia réagir.


« Je suis jeune, je suis en bonne santé, et mon physique représente quelque chose dont vous ne pouvez pas non plus vous passer. Acceptez ma condition, et si vous la remplissez, j'envisagerais peut-être de vous rejoindre. »


Serafia fulminait. Ses poings serrés et tremblants m'inquiétaient davantage que ce que Diana sous-entendait. Un rictus de rage menaçait de déformer le visage de Serafia et de briser l'apparente quiétude qu'elle affichait en permanence. En désespoir de cause, elle se redressa.


« Je ne suis pas obligée de t'accepter parmi nous, affirma-t-elle avec dédain.


- Vous êtes sûre ? » répliqua Diana en levant le menton.


Un changement évident s'opéra alors. A mesure que Diana rejetait les épaules en arrière, son visage sembla changer. Elle plissa légèrement les yeux, entrouvrit la bouche, laissant apparaitre des dents blanches et régulières. Sa poitrine se soulevait au rythme de ses respirations, tirant sur sa chemise. Elle pencha la tête de façon à ce que la lumière rebondisse sur ses cheveux.

En modifiant subtilement sa posture, Diana venait de se rendre plus... attirante. Serafia ne put que se rendre à l'évidence et elle se ratatina sur elle-même, vaincue. Satisfaite, Diana esquissa un sourire qui lui donnait un air prédateur. Second changement.


« Vous voyez, je ne suis pas bête. Une raison de plus de vouloir de moi parmi vous. » susurra-t-elle.


Serafia se contenta de serrer les dents.


« Quelle est ta condition ? » parvint-elle à articuler.

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