Aimer sans verbes
Poussière d'immensité, transparente et seule dans l'inconnu. Amas d'errance, au profil mort, de face aussi. Une chaîne éternelle de regrets, de gros anneaux en pendentif, blessures profondes. Là, dans les gouffres noirs, les soleils boiteux, souffrance. Nuits sans ivresse. Sans joie. Orchestre de pleurs et de cris ; de silences aussi. Vie d'ennui. Sans aspérités. Niché dans les creux de l'existence, invisible souvent, inatteignable tout le temps, le cœur voilé.
Puis tes feux divins, habits du hasard et de l'espoir ; te voilà ! Fin de torpeur, une lueur ! Et ta céleste main, dans la mienne, comme une brûlure de mon essence mortelle. Pierre de destinée, mon étoile du berger qui par le ciel, face à face, corps à corps, aux cieux. Porteur d'envie, et de lumière, et d'autres lieux, et de trésors, et de beauté. Oh ! de beauté ! L'âme en voyage, des flots aux planches, des jardins aux lits. Aux cœurs malheureux ; rêves en gants blancs ! Là, dans les gouffres noirs, les soleils forts. Jour toujours. Deux astres inconnus, sous les fruits du nectar le plus doux. Un baiser et une couche, au paradis.
À perte de vue, le rosé de tes pommettes. Et tes doigts, et tes yeux, et ton souffle. D'aucun côté, un autre que toi.
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