-Pourquoi subirais-je cette noire colère ?

En vôtre âme siège, comme chez Achille.

-Vous m'assiéger de vos libelles stériles,

Mon cher, vous dépassez ce que mon corps tolère,

Vos saillies le laissent comme empli d'ecchymoses,

Votre affreuse outrance me vexe et m'indispose.

-Il n'est point de violence à l'oral, à l'écrit.

J'ai ouÏ dans ma vie des affronts, des traits d'esprit,

J'ai même appris grâce au divin marquis de Sade,

les mots de scandale, d'offense et d'incartade.

Mais quant à leur violence, je suis fort déçu,

Si j'abats la massue, c'est bien à mon insu.

-Vous courroucez autrui par votre véhémence !

-On distingue bandit et badin avec aisance ...

-La manie du pamphlet à vous propre me froisse,

Chacun a ses idées, prêche pour sa paroisse,

et en somme a raison, suivant l'âge, ou le goût,

Monsieur, vous ne pouvez flétrir et blâmer tout !

-Vil Relativisme ! Maudits soient tes apôtres !

Le doute est une chose, La paresse une autre !

Voyez les tenants de cette pensée magique :

L'on confond les tyrans avec la république,

Les cours du novice et ceux de l'homme rompu,

La science et l'opinion, l’hideux et l'adonis,

Parangon de vertu et païen corrompu

S'équivaudraient en vertu de cette prémisse!

Je me fais un devoir de ruiner leur maxime,

de prouver le savoir rationnel dont la cime,

logique servira l'innée démonstration :

« il n'existe aucune vérité absolue »

Admettons comme vraie la belle affirmation,

A soi-même appliquée, résultat farfelu :

Nous obtenons bien une vérité absolue !

- Achevez d'exhiber vos fats raisonnements,

Paravents spécieux de vos idées dissolues !

- Allons donc que me vaut ce brusque étonnement ?

Consentez l'évidence un dogme n'a nul sens !

-Cessez de jouer au maître il s'agit de décence !

Vous avez votre avis, mais respectez le mien !

-Fantasque théorie, qui mésestime tout

et n'explique rien. On lève les garde-fous,

Promeut le vaurien et ternit l'homme de bien !

-Je suis à bout de nerfs, Plus de brocards sévères !

- J'aime à railler de tout car tout a un revers.