Chapitre 4

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Lawrence n’a pas toujours été l’homme aigri que tout le monde connaît. Lorsqu’il était jeune, son rêve était de devenir policier afin d’aider son prochain. Il voulait être un héros dans les yeux de son grand frère. Ce dernier gagnait bien sa vie, et lui racontait qu’il rendait les gens heureux en leur vendant du bonheur.

Un jour pourtant, il comprit que ce bonheur était sous forme de poudre blanche. Il pria son frère d’arrêter ses bêtises, de revenir sur le droit chemin. Celui-ci accepta. Malheureusement, on ne sort pas de ce genre de travail aussi facilement. Lawrence retrouva son frère noyé dans son sang quelques semaines plus tard.

— Brixton sort de chez lui, dit-il. Je veux une voiture en observation.

Depuis, il est devenu policier pour mettre les criminels derrière les barreaux.

ooo

James arriva enfin au café en face de la National Gallery. Il s’installa à une table, et commanda un café sans sucre. Son rendez-vous n’était pas encore arrivé, pourtant lui-même n’était pas en avance. Il ne souhaitait pas rester trop longtemps dans ce lieu bondé, alors il se dit qu’une fois sa boisson finie, il s’en irait. Cette pensée dut parvenir aux oreilles du sbire d’un de ses clients, car un homme s’assit en face de lui.

— Bien le bonjour, le salua-t-il. Mon patron est intéressé par votre proposition.

James se contenta de boire une gorgée de son café, ne quittant pas son interlocuteur des yeux. Au bout de plusieurs secondes, il finit par sortir une enveloppe de sa poche intérieure, puis la lui tendit.

— Toutes les informations qu’il faut suivre sont à l’intérieur, expliqua Brixton.

L’homme acquiesça en la rangeant dans sa veste. Il attendit quelques minutes avant de se retirer comme si de rien n’était. James était satisfait de l’affaire qu’il venait de conclure. Il se détendit. Ses plans fonctionnaient la plupart du temps, ce serait sans doute le cas cette fois encore.

ooo

Perckham n’avait pas bonne réputation depuis les fameux incidents de 2011. La classe aisée évitait, quand elle le pouvait, de rester trop longtemps dans ce quartier. C’est pourquoi, un homme en costume trois pièces attirait l’attention d’un bon nombre de passants.

— Il est rare de vous voir traîner dans ces quartiers mal famés, Brixton.

L’homme aux cheveux noir se tourna vers celui qui lui adressait ainsi la parole. Il s’agissait d’un employé du TfL, Transport for London, la compagnie gérant les transports en commun de la capitale.

— Newt, dit-il en lui tendant la main. Je vous attendais.

Après un échange de poignées cordiales, les deux hommes allèrent s’abriter de l’orage qui menaçait, dans un bar situé à proximité d’une station de métro. Quelques regards insistants les suivirent, alors qu’ils s’avançaient jusqu’à une table. Une fois installés, ils commandèrent deux cafés. Ils ne commencèrent à échanger qu’une fois que leur boisson fut déposée devant eux.

— Vous prenez toujours votre café avec du sucre ? demanda Newt, narquois.

— Oui, répondit simplement son interlocuteur d’un ton placide.

Le silence se rétablit entre les deux hommes durant de longues minutes. L’employé, emporté par son impatience, mêlée à une curiosité malsaine, débuta la conservation principale.

— Qu’est-ce que vous me voulez exactement ? Et combien je serai payé ?

Il n’eut, pour réponse, qu’un regard soutenu, habillé d’un sourire en biais malicieux. Newt ne comprenait pas en quoi cet homme, aux moyens financiers évidents, avait besoin d’un travailleur incompétent tel que lui. En effet, disons-le, il n’était pas très habile dans son domaine. Gérer les serveurs de l’entreprise demandait une expérience approfondie qu’il n’avait jamais acquise, et ce n’étaient pas les formations que lui payait la TfL qui l’aideraient à s’en sortir. En réalité, il était bien sur le point d’être viré, remplacé par un petit jeune plus apte et né sous la bonne technologie.

Ses pensées furent interrompues par le glissement d’un métal sur la table. Il avait à présent devant lui, une clé USB. Surpris, il chercha des réponses dans l’expression de l’homme qui lui faisait face.

— Monsieur Brixton, il va falloir être plus clair, déclara-t-il.

— En effet. Il faudrait que cette clé soit branchée à un serveur de votre entreprise d’ici ce soir, et de la plus discrète des façons. Je vous offre cinq millions de livres sterling que vous recevrez dans un colis sous une dizaine de jours.

Clair et concis. Newt avait à présent toutes les cartes en main pour empocher une grosse somme d’argent, bien plus qu’il n’aurait jamais pu gagner en travaillant toute sa vie. Il accepta vivement la proposition qui s’offrait à lui, remerciant le ciel d’avoir mis cet homme sur sa route.

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