Chapitre 9 - Vers la Porte des Cendres
La route de l’Est descendait les Montagnes de Cristal avant de surplomber la mer de l’Entre-Monde. Elle me portait vers le Nord sous un ciel encore cendré par les récentes éruptions. Un crépuscule perpétuel semblait s’être abattu sur l’Ouest.
J’avançais rapidement, m’arrêtant seulement pour dormir quelques heures lorsque la fatigue devenait trop lourde. Le cheval que les nains m’avaient confié était robuste et semblait à peine avoir besoin de se reposer.
On m’avait donné pour rations des knolbas, des boulettes de farine de blé cuite. Elles étaient denses, enrichies de quelques fruits secs et parfumées par les herbes des montagnes. Quelques bouchées suffisaient généralement à combler ma faim.
Plus nous approchions, plus la route était noircie par les retombées volcaniques. Mon cheval fouillait parfois dans la poussière pour trouver de quoi brouter. Dans les prairies qui séparaient les Montagnes de Cristal de celles du Bouclier, les secousses avaient déraciné les arbres les plus faibles.
Après avoir longé les plaines de Dèlhe, des sommets émergèrent sous les nuages. Leurs neiges reflétaient les rares rayons du soleil qui parvenaient à percer les nuées noires. Elles scintillaient comme pour m’indiquer ma destination.
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